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France-Argentine : faut pas gâcher !

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L’équipe de France joue samedi à Lille (21h) son deuxième test de la tournée d’automne après la belle victoire face à l’Australie. Confirmer après un exploit, une tâche historiquement compliquée pour le XV de France.

Alterner le chaud et le froid, telle a souvent été la marque de fabrique du XV de France du troisième millénaire. Première grosse cicatrice des Bleus, le revers sec en demi-finale de la Coupe du monde 2003 face à l’Angleterre (24-7), après avoir corrigé l’Irlande en quarts (43-21). Quatre ans plus tard, rebelote, en plus cruel. Après avoir réussi l’exploit de sortir les All Blacks en quarts (20-18), ils enchainaient par deux désillusions face à l’Angleterre en demies (14-9) et l’Argentine pour la troisième place (34-10). Pas besoin, d’ailleurs, d’aller chercher si loin dans les archives du XV de France pour trouver un exemple frappant de ces montagnes russes émotionnelles à la sauce bleu-blanc-rouge. Pas plus tard que l’an dernier en fait, avec un tournoi des 6 Nations 2012 en demi-teinte six mois après une finale de Coupe du monde épique même perdue contre la Nouvelle-Zélande (8-7).

Forcément, moins d’une semaine après la démonstration historique face aux Wallabies (33-6), le spectre des fantômes du passé n’est jamais bien loin de la maison Bleue. « C’est un peu mal français, raconte le pilier de Perpignan Nicolas Mas, et ce serait dommage de gâcher cette victoire contre l’Australie. On a tous assez d’expérience pour ne pas faire cette bêtise et bien préparer ce match contre l’Argentine en sachant que ce sera très dur. »

L’Argentine, autre bête noire des Bleus

Et quoi de pire que les « cousins » sud-américains (13 des 15 titulaires samedi à Lille jouent ou ont joué en France), bourreaux des Bleus à 8 reprises sur les 12 dernières confrontations franco-argentines, pour faire resurgir la peur du vide après avoir atteint l’Everest contre l’Australie ? La prudence est donc de rigueur dans le camp tricolore. De l’avis de tous, les Pumas pourraient bien se révéler plus dangereux que des Wallabies loin d’être au complet samedi dernier. « Ce sont des adversaires plus coriaces, plus filous, plus joueurs, prévient Maxime Mermoz. On connait les joueurs donc on sait leur valeur. On ne veut plus faire le yo-yo, on a envie de s’inscrire dans la performance. »

Le sélectionneur des Bleus Philippe Saint-André et son staff ont insisté cette semaine sur l’importance de rester mobilisés et d’éviter tout relâchement face à une nation rôdée après 5 mois de vécu collectif pour avoir disputé le Four Nations. D’autant plus que les hommes de Santiago Phelan restent sur un match référence, eux qui ont fait tomber le pays de Galles à Cardiff (12-26). S’ils passent cette dure épreuve sans encombre, face à leur autre bête noire, on pourra alors commencer à parler de renouveau, voire de virage dans l’histoire peu linéaire du XV de France.

Anthony Tallieu avec Wilfried Templier