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La Rochelle: "Le lendemain, on s'est tous embrassés !", raconte Sébastien Boboul

Déjà qualifié pour le dernier carré du Top 14, le Stade Rochelais – qui reçoit le Stade Français dimanche (21h05) à l’occasion de la 26e journée de la phase régulière – n’a repris l’entraînement que jeudi, pour longuement savourer la deuxième étoile décrochée face au Leinster en finale de Champions Cup (26-27). Un moment de cohésion très important aux yeux de l’entraîneur des trois-quarts Sébastien Boboul, avant de basculer vers l’objectif doublé.

Sébastien Boboul, dans quel état avez-vous récupéré les joueurs, jeudi matin ?

En forme (sourire). En forme, avec des petits yeux mais…c'était important de fêter ce titre comme il se doit. Il y avait pas mal de fatigue mais quand même une bonne énergie, des sourires sur le visage de tout le monde donc c’est ça qui est important.

Les festivités ont finalement duré quatre jours, soit un de plus que l’an dernier…

Cela n’arrive pas tous les jours de gagner des titres. Surtout, celui-là, sportivement, est assez incroyable. On avait besoin de passer du temps ensemble, de profiter de ces moments. C’est pour ça qu’on est dans le rugby, pour partager ces émotions-là. C’était important. On sait que, derrière, on a un peu de récupération pour bien préparer la demi-finale. Les joueurs sont des grands garçons, ils savent s'arrêter quand il faut, ils savent gérer leur corps. Ceux qui vont jouer ce week-end ont levé un peu le pied.

En quoi ces moments de cohésion vont-ils vous peser dans la perspective des phases finales du Top 14 ?

Ça nous a resserré. Le lendemain, on s'est tous embrassés ! On le savoure tout autant que le premier. Pour ceux qui ont gagné les deux, ça nous rapproche encore plus. Ce sont des choses qu'on n'oubliera jamais. Ces moments forts après cette victoire, on les retiendra peut-être plus que le match.

Comment bien négocier cette bascule vers le Top 14 avec cette réception du Stade français sans enjeu comptable ?

Il nous reste une fin de saison incroyable encore pour gagner un deuxième titre, ce qui était l’objectif cette année. Dès la première réunion, "ROG" (Ronan O’Gara, NDLR) a enlevé les deux coupes de la salle. Il a dit que c’était du passé, qu’on avait autre chose à aller chercher. La bascule est vite faite. Le match qui nous attend ce week-end est le dernier pour certains avec le Stade rochelais.

La fête continue dimanche. Contrairement à la saison dernière, vous allez pouvoir présenter la coupe à Deflandre…

Ça va être une fête différente mais on va profiter aussi. Des joueurs nous quittent, l'arrêt de la "Saze" (Romain Sazy), la présentation de la coupe…on va vivre encore, au-delà de la fête, une belle émotion. Les ingrédients sont réunis. Notre équipe aura à cœur de bien finir à Deflandre avec le maillot du Stade rochelais, pour la dernière de "Saze". 16 000 personnes vont pousser à fond derrière nous.

Dans quel état d’esprit se trouve Romain Sazy ?

Il commence à se rendre compte que c’est bientôt la fin. Il va avoir énormément d’émotions, dimanche. Après, il n’a pas fini sa saison et on aimerait – tous les joueurs aimeraient – que "Saze" termine sur un doublé. Il le mérite au regard de ce qu’il a donné pour le Stade rochelais. Il a tout connu avec ce club. 13 ans et 339 matches, c’est quand même incroyable pour un joueur d’avoir une telle longévité dans un club.

Etes-vous revenus sur les douze premières minutes de la finale de Champions Cup (17-0 pour le Leinster) pour comprendre ce qu’il s’est passé ?

On n’a pas analysé le match, mais on l’a revu. On a pris énormément de plaisir à le revoir plusieurs fois, même. On y reviendra peut-être sur les prochaines semaines. Là, on n’avait pas trop le temps. On note pas mal de réussite du Leinster sur le début du match. Comme on l’a souvent répété, on ne s’est pas affolé. Je savais qu'à la mi-temps, on allait remporter ce match. Les joueurs aussi. C’est facile à dire maintenant, mais on a senti beaucoup d’énergie en passant de 17-0 à 17-8. On sentait que, sur les dernières minutes, on commençait à les mettre à mal. C'était incroyable l'énergie qu'il y avait dans le vestiaire à la pause. Le staff n'a même pas parlé. Quand on est revenus dans le vestiaire, les joueurs étaient déjà debout et prêts à retourner sur le terrain. On sentait que, mentalement, on avait déjà pris le dessus sur le Leinster.

Est-ce facile de rester hermétique aux éloges de l’extérieur et au fait que beaucoup propulsent désormais le Stade Rochelais comme favori du championnat ?

Elles font toujours plaisir à entendre, ces éloges. Il ne faut pas s'enflammer non plus. Ce rôle de favori ne nous a pas forcément réussi par le passé. On sait que sur un match couperet, n’importe quelle équipe peut gagner. On est content, ça fait plaisir d'entendre parler du Stade Rochelais comme ça mais on sait qu’on a une mission, encore, en cette fin de saison. On va être capables de basculer.

Romain Asselin