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XV de France: Danty, Chalureau, Jalibert… Ce qu’il faut retenir de la conférence de presse de Galthié

Un quinze de départ inchangé, six avants sur la banc, le Montpelliérain Chalureau en nouveauté, le défi qui attend les Bleus face à l’Afrique du Sud et sa vision des Boks… Présent en conférence de presse ce jeudi, à deux jours de la réception des Springboks en test-match (samedi à 21h), le sélectionneur Fabien Galthié a justifié ses choix.

• La titularisation de Jonathan Danty, parti depuis samedi soir auprès de sa femme et papa depuis mardi (il rejoint les Bleus ce vendredi à Marseille)

"Ça a été au jour le jour et au cas par cas. On a eu une discussion avec lui, nos leaders et le staff. On a pesé le pour et contre. 'Jo' a fait la première semaine et la 2e semaine avec nous à Marcoussis avant l’Australie. Il a été présent 80 minutes contre l’Australie, avec Gaël (Fickou) puis Yoram (Moefana). Il a gratté le dernier ballon sur le match et pris la voiture pour La Rochelle, pour accompagner sa femme, pour la naissance de son fils, Gabriel. Il a pris la décision de nous rejoindre à Marseille pour le "team run". Je peux juste vous commenter ça et parler de moi. J’ai vécu la même chose quand j’étais joueur. J’avais rejoint mes coéquipiers pour jouer les Îles Fidji à Saint Etienne. C’est une histoire de famille, de père, d’un premier enfant. Ça donne un potentiel décuplé, ça donne beaucoup de force à l’équipe. Pour parler de jeu, on lui a envoyé des documents. Notre projet est très simple pour les gros matchs. Et pour la préparation physique, Thibaud Giroud lui a envoyé des choses."

• L’arrivée de Bastien Chalureau, 2e ligne de Montpellier

"On a perdu Paul Willemse avant l’Australie, sur blessure. Puis Geraci a fait forfait et ça nous a donné un 5-3 sur le banc avec l’incorporation de Matthis Lebel. On a donc convoqué Chalureau. Mais ce n’est pas par hasard. On le suit. Il est transformé depuis deux ans à Montpellier. Et il nous permet de reconstituer un banc à 6 avants et 2 trois quarts. Ça nous donne des options. On imagine le scénario du match. Mais en général, ce n’est pas celui présenté par l’évènement (sourire). On a un souhait d’un cinq de devant solide pour commencer et un cinq de devant solide pour finir. On a senti qu’il était opportun de lui ouvrir la porte et lui donner le maillot."

• Ntamack reconduit, Jalibert peut-il un jour être titulaire ?

"Bien sûr que c’est une option. Matthieu Jalibert a fait une très belle rentrée, avec du punch, de la détermination, de la maturité. Romain Ntamack a fait un match solide, dans un contexte difficile pour l’équipe. Solide défensivement, solide offensivement. C’était sa reprise. Il a été mieux cette semaine, il sera mieux samedi soir. Pour nous les portes sont ouvertes. Mais l’expérience collective, ça compte. Le devoir de mémoire. L’unité de l’équipe fait sa force."

• L’adversaire, champion du monde en titre

"L’Afrique du Sud, on les adore. L’histoire de cette équipe, on l’a suivie après la Coupe du monde. On a vu le documentaire qui leur a été consacré. Lors du Tournoi des VI Nations, on venait ici, dans l’auditorium de Marcoussis, le regarder. Ils nous ont ému, ils nous ont fait vibrer. Cette histoire magnifique de tous ces hommes qui se sont unis pour aller chercher le titre mondial. Ils ont fait tout ce que les équipes rêvent de faire, être champions du monde. Dans l’équipe qu’on va jouer, presque tous les joueurs étaient dans le groupe au Japon. Ils savent vibrer et partager cet honneur de porter ce maillot. Pour nous, imaginez-vous la joie le bonheur de vivre ce défi à Marseille. Certains joueurs sont amis, moi je connais bien Rassie (Erasmus), que j’avais été visiter lorsqu’il était coach du Munster. On a un grand respect pour eux, pour ce qu’ils ont fait et ce qu’ils font. Ce rendez-vous, on l’a classé. Il y a eu l’Angleterre le 2 février 2020, nous avons la Nouvelle Zélande l’an passé et là, l’Afrique du Sud samedi."

• Le jeu sud-africain

"Ce qu’a fait Rassie Erasmus, c’est faire jouer les Boks avec leur ADN. Dans leur culture, ils ont ça, l’intensité défi physique. C’est un peuple mélange de gens venus du Nord de l’Europe, avec un avantage physique certain, et en Afrique du Sud, au plus jeune âge, dans les écoles tout le monde joue. Ces joueurs veulent avancer. Toujours avancer. Leur défense se jette sur l'adversaire et de la 1ère à la 80e minute prend à la gorge, harcèle. C’est comme ça qu’ils ont été champions du monde. Ce sont de magnifiques joueurs de rugby, des combattants. Mais nous nous sommes préparés."

• Les points d’amélioration des Bleus.

"Nous pouvons faire mieux. Il y a des points d’amélioration. Mais nous avons gagné samedi dernier. Notre mission, c’est gagner les matchs. Notamment les matchs difficiles, qui nous rapprochent du KO. Nous avons toujours su s’accrocher à des points forts de l’équipe. Là, ce sera un autre scénario, un autre match. On s’est donc préparé à jouer différemment. On ne peut pas comparer les matchs. Le challenge, il est là. Au niveau mondial, tous nos adversaires sont différents. On s’est préparé comme ça depuis lundi. Nous avons assez d'options dans 5 de devant pour répondre à toutes les problématiques qu’on va avoir et même imposer des problématiques. Nous considérons cette formule comme la plus efficace. Samedi, c’est nous qui allons tirer les premiers. Il y a une volonté très forte d’imposer notre jeu. Mais en face, ce sont les champions du monde."

Wilfried Templier