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France-Italie: après un dénouement fou, les Bleus concèdent un nul aux allures de défaite et ont frôlé pire

Le XV de France a concédé un nul à domicile face à l'Italie 13-13, pour la première fois dans l'histoire du Tournoi des six nations, dimanche à Lille. Les Français, réduits à 14 après l'exclusion de Jonathan Danty juste avant la pause, auraient même pu perdre si le demi d'ouverture italien Paolo Garbisi n'avait pas raté une pénalité facile à la dernière seconde.

Peut-on cette fois-ci parler d’un début de crise ? Après leur déroute inaugurale face à l’Irlande (17-38) et le succès étriqué en Ecosse (20(16), les Bleus du rugby ont concédé un match nul historique (13-13) qui a des allures de défaite (13-16), confirmant que l’atterrissage est difficile pour les joueurs de Fabien Galthié depuis leur élimination en quarts de finale de la Coupe du monde. Paolo Garbisi a même eu le ballon de la gagne au bout du pied, mais l'ouvreur italien a manqué sa pénalité à la sirène.

Certes, l’équipe de France a joué la seconde période en infériorité numérique après l’exclusion de Jonathan Danty, mais l’avantage des Bleus n’était que de sept points à la pause (10-3), au terme d'une première période qui fut un festival d'occasions manquées. La faute à un jeu offensif toujours aussi poussif et à une fâcheuse imprécision dans les zones de marque. "C'est très dur parce qu'on a eu énormément d'occasions, on n'a pas été forcément récompensés. En première mi-temps, on a l'occasion de marquer trois ou quatre essais, on n'y arrive pas", a confié Gaël Fickou au micro du diffuseur France Télévisions.

Des trois-quarts en panne d'inspiration

Le match avait plutôt bien commencé pour les Bleus, avec un paquet d’avants dominateur qui mettait les Italiens au supplice en conquête. Dans le sillage d’un Cyril Baille hyperactif qui assurait la continuité du jeu, permettant aux Bleus d’avancer, les Français dominaient outrageusement cette entame de match et concrétisaient par leur capitaine, Charles Ollivon (7e). Mais ils se heurtèrent rapidement au mur érigé en défense par les Italiens, et à leurs propres imprécisions, imputables pour la plupart à une ligne de trois-quarts parfois électrique mais le plus souvent peu inspirée quand il s’agissait de concrétiser.

Des passes intérieures oubliées quand le partenaire se proposait dans le bon timing à hauteur, un coup de pied de pression dévissé, un côté fermé mal exploité dans le désordre, des soutiens qui tardent… cette longue litanie des insuffisances françaises explique le faible écart à la pause (10-3). L'absence de Mathieu Jalibert, coupable de mauvais choix avant sa sortie sur blessure, a compliqué la vie d'un collectif agonisant en contraignant le staff des Bleus à réorganiser en profondeur sa ligne de trois-quarts, Thomas Ramos glissant à l'ouverture et Lebel à l'arrière.

En infériorité numérique, après l’expulsion de Danty, dont le carton jaune s’est transformé en rouge à la reprise, les Bleus ont cherché à reprendre l'initiative en seconde période sous la conduite du prodige Nolann Le Garrec, mais sans jamais parvenir à remettre de l'ordre dans le jeu. Les Italiens ont même mieux terminé la rencontre en revenant à hauteur grâce à un essai de Capuozzo (70e). Les Azzurri auraient pu l’emporter après la sirène sur une pénalité de Garbisi, mais ce dernier, pressé par les secondes du chrono qui s’égrénaient, a vu sa tentative heurter le poteau, manquant de transformer ce fiasco en défaite historique pour les Bleus de Fabien Galthié, plus que jamais sous le feu des critiques.

QM