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Israël-Gaza: le témoignage très ému de Renaud Longuèvre, patron de la haute performance de l'équipe israélienne d'athlétisme

Très ému, Renaud Longuèvre, responsable de la haute performance de l'équipe d'athlétisme israélienne, a apporté son témoignage ce samedi dans les Grandes Gueules du Sport.

Patron de la haute performance de l'équipe israélienne d'athlétisme, Renaud Longuèvre est confronté à sa manière au conflit en Israël et à Gaza. L'entraîneur français n'est pas rentré à son domicile au sud de Tel-Aviv depuis le début des hostilités.

En France au moment des faits, Renaud Longuèvre devait prendre un avion le jour-même pour rentrer en Israël. Le vol a été annulé et l'homme de 52 ans a été contraint de rester dans l'Hexagone. "Au début, c'était ma volonté d'y retourner. Mon job, c'est d'assurer la continuité de la préparation des sportifs pour les JO de Paris", a indiqué Longuèvre lors des Grandes Gueules du Sport sur RMC ce samedi.

"J'ai eu pas mal de visios avec les gens de ma Fédération. Ils m'ont dit que 'tout était fermé: les stades, les écoles... Si tu nous rejoins, tu seras chez moi et obligé de t'enfermer à chaque alerte', a témoigné Longuèvre. On a une chambre forte, avec l'obligation de s'enfermer quand la sirène retentit. Je ne serais d'aucune utilité professionnelle."

Le monde du sport a été également touché, avec plusieurs victimes. "Le projet sportif est devenu secondaire. La dynamique est de rester soudé, de se mobiliser pour aller combattre. Il y a un officiel de la Fédération qui a perdu un fils. On a une athlète, une coureuse de 400 mètres, qui est décédée (Shiraz Brodach), c'est lourd", a partagé Renaud Longuèvre, très ému par la situation.

"Les athlètes peuvent représenter des cibles"

Renaud Longuèvre et les fédérations sportives réfléchissent tout de même à trouver des solutions pour permettre aux athlètes de poursuivre les entraînements. "Ce n'est pas simple, on est confronté à plein de problèmes", a indiqué l'entraîneur. "Certains ne veulent pas quitter leur famille, d'autres sont militaires. Il n'y a que le haut commandement qui peut les libérer, ils peuvent représenter des cibles et on n'a pas encore le feu vert. L'idée serait qu'ils sortent du pays, comme les Ukrainiens, pour qu'ils s'entraînent à l'étranger. La Fédération allemande a été la première à me proposer de l'aide."

La France pourrait-elle aider aussi les athlètes israéliens, à quelques mois des Jeux olympiques? "C'est possible. Ce serait une possibilité mais on n'en fera pas la publicité pour des raisons de sécurité", a fait savoir Longuèvre, qui a notamment coaché par le passé Ladji Doucouré ou Muriel Hurtis.

Pour les sportifs qui ont fait le choix de poursuivre leur carrière, la situation est forcément aussi compliqué mentalement. "Pour eux, c'est comme une situation de Covid, où ils s'entraînent chez eux. Mais on rajoute les sirènes, a comparé Longuèvre. Cela vous casse les nuits. Pour s'endormir, on ne le fait pas en cinq minutes. Ils sont un peu usés nerveusement. Mais ils ont grandi là-dedans, ils ont eu des gens de leur famille qui ont fait des guerres. Ils sont habitués à ces questions."

GL