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Mondiaux de biathlon: le titre mondial en relais mixte simple vécu avec les parents de Fillon Maillet

Quatrième titre de champion du monde pour l’équipe de France de biathlon à Nove Mesto en République tchèque. Cette fois, c’est en relais mixte simple avec Quentin Fillon Maillet et Lou Jeanmonnot. Une bataille mentale au tir que les Français ont parfaitement gérée. Mais dans les tribunes, les parents du Jurassien ont bien stressé.

Ça n’a pas été facile de les trouver dans les tribunes de la Vysocina Arena de Nove Mesto. Pourtant, Laurent et Hélène Fillon Maillet, arrivés vendredi dernier en République tchèque, sont reconnaissables. Tous les deux portent une chasuble noire avec la tête de leur fils dessus.

"C’est une chasuble pour le club des supporters de Quentin mais c’est quelque chose de plutôt familiale quand même. Il y a sa photo pour se distinguer un peu. Comme font les Norvégiens avec leurs athlètes." Et justement, tous les deux, en plein milieu de la tribune C de l’Arena, sont entourés de fans norvégiens, tous habillés de façon exubérante. "Ici, il ne faut pas faire de bêtises", rigole Laurent le papa de Quentin.

Même si les fans scandinaves se font entendre et voir dans les tribunes, sur la piste, pour ce relais mixte simple, c’a été un peu différent. Quentin Fillon Maillet prend le départ. Lors du premier tour, aucune faute au tir couché, tout se joue sur les skis. Bataille franco-norvégienne, face à la légende Johannes Boe. Finalement, tous les deux piochent deux fois au tir debout. Mais le français passe le relais en tête à Lou Jeanmonnot. "C’est énormément de pression, toujours. J’essaye de relativiser, de me dire que c’est qu’une compétition. Mais là, on est dans l’ambiance. C’est fantastique. On est face aux tirs, on les voit en direct. C’est de la pression, mais un beau spectacle", sourit Hélène Fillon Maillet.

"Cette médaille va lui mettre un coup de boost"

Sur la piste, c’est un combat mental qui se joue. Lou fait jeu égal avec Ingrid Tandrevold. Avant de prendre largement l’avantage et s’envoler vers la victoire à son quatrième tir. Dans les tribunes, Laurent et Hélène ont le sourire. Ils enchainent les interviews avec les confrères français. Enorme soulagement pour Laurent le papa: "J’étais un peu inquiet au niveau du tir de Quentin. Je sais qu’en ski il a progressé ces derniers temps. Mais j’étais inquiet sur les tirs couchés mais ça s’est bien passé. Ça va lui mettre un coup de boost au moral. Parce quand les tirs ne vont pas, le moral aussi… là c’est reparti. Il faut qu’il reparte dans une bonne dynamique. Il peut finir avec deux belles dernières courses."

Cette médaille d’or mondiale est la cinquième pour Quentin dans sa carrière. Toutes remportées en relais, encore jamais en individuel. "Là, il a fait tous les tirs, rapidement, dans un relais, dans une pression de vitesse et il n’a pas craqué. Je pense qu’il va s’en servir pour les prochains jours." Ce titre est 100% jurassien. Une fierté pour les parents qui n’oublient pas le travail magnifiquement réalisé par Lou sur ce relais. Pour elle, c’est son premier titre mondial: "Elle est sur un nuage en ce moment. Qu’elle ne craque pas aujourd’hui je la félicite. Parce qu’en biathlon vous pouvez gagner et le lendemain au fond, ce n’est pas facile d’être toujours le meilleur."

Une journée pleine d’émotions pour Laurent et Hélène Fillon Maillet. Le plus fou dans tout ça? C’est qu’ils ne devaient pas être en tribunes pour cette course. "On avait prévu d’aller passer deux jours à Prague, du coup on a tout changé", rigole la maman. "J’étais pratiquement certain que Quentin ne ferait pas le relais simple mixte. Et finalement à l’annonce de la composition, on a dit on chamboule tout, on retrouve un hébergement dans le coin. Prague on l’a déjà visité en début de séjour, on y retournera. Le plus important c’est la course d’aujourd’hui et cette médaille d’or, c’est bon à prendre", se réjouit Laurent. Maintenant, place au relais messieurs samedi où les Français sont champions du monde en titre.

Léna Marjak