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MMA: comment Kayla Harrison est passée de rivale de Tcheuméo au judo à tête d’affiche de l’UFC 300

L’Américaine Kayla Harrison s’apprête à disputer son premier combat à l’UFC face à Holly Holm dans la nuit de samedi à dimanche à l’occasion de l’UFC 300 à Las Vegas (en direct sur RMC Sport2). Avant de flamber dans la cage, l’athlète de 33 ans a connu une brillante carrière en judo marquée par deux titres olympiques et une rivalité avec la Française Audrey Tcheuméo.

Pas un seul combat à l’UFC mais déjà un statut de star. Ce n’est pas un hasard si Kayla Harrison se trouve sur la prestigieuse carte de l’UFC 300 samedi à Las Vegas (en direct sur RMC Sport 2). Opposée à Holly Holm, ex-championne des -61kg, l’Américaine de 33 ans pourrait très vite être propulsée au sommet de la catégorie dominée par Raquel Pennington. Il faut dire que son parcours a de quoi séduire. Le MMA et sa plus prestigieuse organisation raffolent des trajectoires atypiques. C’est le cas pour l’athlète née dans l’Ohio à l’aube des années 1990.

Avant de s’essayer au MMA puis de devenir l’une des combattantes star au PFL, Kayla Harrison a brillé sur les tatamis. A l’image de Ronda Rousey qu’elle croise à l’entraînement dès l’âge de 16 ans, l’Américaine performe rapidement au judo. En 2008 à Bangkok, elle est sacrée championne du monde junior des -78kg après une victoire en finale contre une jeune judokate prometteuse, Audrey Tcheuméo.

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Audrey Tcheuméo et Kayla Harrison sur le podium olympique aux JO de Rio en 2016
Audrey Tcheuméo et Kayla Harrison sur le podium olympique aux JO de Rio en 2016 © AFP

Elle arrête le judo à 26 ans au sommet après un deuxième titre olympique

A peine plus de trois mois séparent les deux athlètes qui ne se quitteront plus au plus haut niveau. En 2011, un an après un premier titre mondial conquis par Kayla Harrison à Tokyo (le premier de l’histoire du judo américain), "Tchoumi" devient championne du monde à Paris après avoir dominé l’Américaine en finale. Au titre mondial de la Française, l’Américaine répond ensuite avec deux médailles d’or olympiques en 2012 à Londres et 2016 à Rio.

Au Brésil, elle bat en finale Audrey Tcheuméo et dit stop au judo au sommet de sa gloire: "C’est mon héritage, je me retire en étant deux fois championne olympique et l’une des plus grandes athlètes de ce sport, lance-t-elle à chaud. J’ai 26 ans, mais j’ai l’impression d’en avoir 56."

Poussée au MMA par Ronda Rousey

Epuisée Kayla Harrison? Pas tant que ça. Car si elle prend le temps de s’occuper de son association Fearless Foundation, qui aide les enfants victimes d’abus sexuel (elle a été elle-même abusée sexuellement par son premier entraîneur), l’ex-reine du tatami, poussée par son amie Ronda Rousey, véritable star du MMA, va revenir au combat en juin 2018, deux ans après sa retraite. Dans la cage cette fois-ci.

Et dans l’octogone, Kayla Harrison fait aussi des étincelles. Elle devient double championne (16-1). Une réussite qui lui laisse même quelques regrets quand elle voit la carrière de la GOAT Amanda Nunes: "Tout est une question de timing, confiait-elle l’an passé à ESPN. Parfois je me dis: "Est-ce que j’avais vraiment besoin d’une deuxième médaille d’or? J’aurais dû commencer le MMA à 22 ans, je serais devenue ce monstre."

En manque de challenges excitants, Kayla Harrison n’a donc pas hésité très longtemps quand l’UFC lui a proposé de défier sa compatriote Holly Holm (15-6), ancienne championne du monde de boxe anglaise. Un immense défi pour celle qui a dû perdre beaucoup de poids pour valider la pesée vendredi. Samedi à Las Vegas, une 17e victoire dans la cage la propulserait à coup sûr vers les sommets d’une catégorie en manque de stars. Kayla Harrison, elle, coche toutes les cases.

ABr