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En Louisiane, un rodéo atypique mêlant détenus et professionnels pour la bonne cause

Un monteur de taureaux lors du rodéo de San Antonion, dans le Texas, le 16 avril 2021

Un monteur de taureaux lors du rodéo de San Antonion, dans le Texas, le 16 avril 2021 - Sergio FLORES © 2019 AFP

C’est en Louisiane que prend place le rodéo de la prison d’Angola : depuis 1965, ce centre pénitencier organise un évènement avec ses détenus ainsi que des professionnels. Un spectacle qui permet de lever des fonds pour les prisonniers.

Chaque année, la prison d’Angola, située en Louisiane, organise le traditionnel rodéo de printemps. Un évènement qui accueille détenus, cow-boys professionnels, public et bien sûr taureaux. Cette tradition emblématique des Etats-Unis à lieu à l’intérieur de la prison, autrefois réputée pour son extrême violence. Bien qu’une équipe d’urgence soit présente sur place, les prisonniers ne reçoivent aucune formation avant de se lancer dans l’arène.

"Barrel racing", épreuve traditionnelle de rapidité où le but est de tourner le plus rapidement possible autour d’un tonneau ou encore "Convict Poker" - exercice unique en son genre dans lequel quatre détenus doivent rester assis autour d'une table le plus longtemps possible alors qu'un taureau est relâché - se succèdent pour distinguer les compétiteurs. Organisé pour la première fois en 1965, le spectacle s’ouvre au public deux ans plus tard et peut accueillir plusieurs dizaines de milliers de personnes.

Rodéo de la rédemption

Les responsables du centre pénitentiaire sont francs : l’Angola rodéo est une source de revenus considérable qui engrange pas moins de 320 000 euros. Ces fonds sont réinvestis plus tard pour les détenus leur permettent notamment de participer à des programmes de réhabilitation et d’éducation. Malgré les craintes et les préjugés, il n’y a jamais eu d’évasions ni de débordement. Au contraire, les détenus sont très volontaires et retrouve le temps d’une journée un semblant de liberté.

Une prison à la sombre origine

Pourtant l’histoire de la prison d’Angola est bien plus sombre puisque le site est construit sur une ancienne plantation esclavagiste dont la plupart des travailleurs étaient originaires d’Angola en Afrique centrale. Ce centre pénitencier reste le seul de Louisiane habilité à pratiquer la peine de mort.

Par Elise Artigau avec AFP