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Un départ plein d’émotions pour l’Ultra-Trail du Mont-Blanc

La 19e édition du l’Ultra-Trail du Mont-Blanc s’est élancée vendredi de Chamonix devant des milliers de spectateurs. Une ambiance incroyable pour soutenir les 2.300 coureurs partis sous la pluie et prêts à parcourir les 171 kilomètres de l’épreuve.

Des speakers qui chantent à tue-tête. "Ça va Chamonix ? Est-ce que vous êtes prêts ?" Des spectateurs qui donnent de la voix. Et surtout, une musique. Un hymne. Conquest of Paradise de Vangelis. 18 ans que cette musique lance le départ de l’UTMB. Catherine Poletti, créatrice de la course ressent toujours quelque chose de spéciale au moment où est jouée: "Elle exprime tout. J’adore le titre, qui correspond à la situation, je crois que tous les gens ici vont conquérir l’extraordinaire en eux".

Pour d’autres, impossible de retenir ses larmes. "Oh comme d’habitude", rigole Lysiane. Elle a déjà pris le départ de l’UTMB en tant que coureuse. Cette fois-ci, elle est venue encourager et c’est un moment spécial. "C’est la fête du trail. C’est le plus beau départ qu’on peut faire. Avec l’ambiance, la musique, on a envie d’être avec eux. C’est beau, je n'ai pas de mots".

Ce moment "prend aux tripes" pour Olivier. C’est la première fois qu’il vient à Chamonix pour l’UTMB. "Ça fait plaisir de communier ensemble, ce sont que des gens qui ont la même passion. Ça criait bien, ça chaufait bien, on vient pour ça".

Alors on imagine que les émotions sont décuplées dans la tête des coureurs. Marc a été l'un deux en 2018. De beaux souvenirs remontent à la surface: "Quand on entend la musique et qu’on passe ligne, c’est le graal, même si le plus dur reste à faire. Mais j’ai ressenti les mêmes sentiments, comme il y a quatre ans".

"Bonne chance, bonne balade et profitez bien"

Une foule immense s’est réunie autour des barrières de la ligne de départ. Et puis, il y a ces hommes, ces femmes, à perte de vue, dans les rues de Chamonix, qui s’apprêtent à dompter les Alpes. "Bonne soirée et bonne nuit", lâche l’un des officiels pour clôturer son discours. Certains vont même passer deux nuits, seuls, dans les montagnes, au bout de l’effort. Catherine Poletti suivra son mari avec qui elle a créé la course: "Quand les coureurs se préparent, ils entrent dans leur bulle. On leur fait monter les émotions et ça les aident à avancer. Ils gardent en tête cette musique. C’est un moment d’émotion partagé entre tous".

À cinq minutes du départ, un dernier clapping. Le speaker lance ses derniers mots: "C’est votre moment, soyez forts, soyez bons, soyez heureux". Face aux sourires sur les visages des coureurs, les téléphones portables sont de sortie pour immortaliser ce moment. Unique pour certains. Habituels pour les expérimentés.

Vient l’hymne. L’excitation monte. Les palpitations aussi. Deux minutes avant le grand départ. Presque un moment suspendu, solennel. Casquettes sur la tête, sac à dos bien remplis, bâtons pliés, lacets serrés. Derniers au revoir. En première ligne, les élites, les favoris et derrière les amateurs. "10, 9, 8… 2, 1 !" Et voilà une marée humaine s’élancer dans Chamonix sous les cris, les applaudissements.

Les premiers partent déjà à un bon rythme. Derrière ça bouchonne. Les derniers sont à l’arrêt, en attendant que les rues soient désengorgées. Direction l’Italie, puis la Suisse et enfin un retour à Chamonix. Certains mettront environ 20 heures, d’autres jusqu’à 46 heures. Certains ne verront jamais la ligne d’arrivée. "Bonne chance, bonne balade et profitez bien!", leur souhaite une spectatrice.

Léna Marjak