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Mauresmo fait déjà l’unanimité

Amélie Mauresmo et Jean Gachassin

Amélie Mauresmo et Jean Gachassin - -

Amélie Mauresmo dirige depuis le lundi 19 novembre son premier stage en tant que capitaine de l’équipe de France de Fed Cup. Les huit joueuses conviées sont déjà conquises par l’expérience et la sensibilité de l’ex-numéro un mondiale.

La scène se déroule hier après-midi, au CREPS de Boulouris (Var). Alors qu’il pleut des cordes, Xavier Moreau, préparateur physique du stage, harangue ses troupes pour un footing « pluvieux ». Les joueuses s’exécutent, conduites par leur capitaine Amélie Mauresmo. Une image symbole de l’esprit de cohésion et d’implication voulu par la nouvelle capitaine lors de ce stage auquel participent huit joueuses susceptibles de jouer contre l'Allemagne, les 9 et 10 février, pour le premier tour de la Fed Cup. « L’idée, c’est que le groupe soit fort, explique Mauresmo. Je suis assez exigeante là-dessus. » Quitte à jouer les mères fouettardes : « Quand on vit en groupe, la moindre des choses c’est de pouvoir arriver à l’heure, respecter les autres en n’arrivant pas 30 minutes après tout le monde, en ne téléphonant pas pendant la durée du repas. »

Cette préparation, Mauresmo l’a voulue très physique. Sous la férule de Gabriel Urpi, l’entraîneur, et Xavier Moreau, les filles enchainent les séances de musculation (rameur, vélo, poids), les exercices de gainage et d’endurance, et bien sûr de longues sessions de tennis qui dépassent fréquemment les trois heures. Le plus souvent en retrait, l’ancienne vainqueur de Wimbledon (2006) observe ses ouailles mais n’hésite pas à taper dans les mains et à distiller conseils et encouragements. Souriante et disponible, elle pense prendre la raquette bientôt pour « sentir » les coups de ses joueuses. « Elle observe beaucoup et quand elle voit qu’on fait la même erreur plusieurs fois, elle vient nous dire ce qu’elle en pense, elle a toujours un mot positif », décrit Mathilde Johansson, 86e mondiale.

« Elle peut comprendre des choses que les garçons ont du mal à comprendre »

Chez les joueuses, la méthode fait pour l’instant l’unanimité. « Amélie est une immense championne, très intelligente, glisse Alizé Cornet, la Française la mieux classée (44e) en l’absence de Marion Bartoli. Elle saura gérer le groupe du mieux possible. J’ai une totale confiance en elle, elle sait vraiment où elle va. Elle est très motivée et a cette expérience de grande joueuse, elle a des conseils judicieux pour nous aider et pour nous préparer au mieux pour cette pression que représente la Fed Cup. » Après le semi-échec Nicolas Escudé, dont le capitanat de quatre ans aura été marqué par une descente en 2e division mondiale, les joueuses apprécient aujourd’hui d’être dirigées par une femme.

« Amélie, c’est l’expérience, le charisme, c’est une femme donc c’est un peu plus de sensibilité, lance Mathilde Johansson. Elle comprend que des fois, on peut se réveiller de mauvais poil sans raisons particulières. C’est une sensibilité plus prononcée que chez les garçons, elle peut comprendre certaines choses que les garçons ont du mal à comprendre. » Un atout maître, même si Mauresmo se focalise avant tout sur la vérité du terrain. « Ce qui m’intéresse, c’est que les filles progressent, qu’on puisse ramener le maximum de victoires, confie la capitaine. Mon obsession est là. »

Sylvain Reignault avec Florent Germain