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Gasquet pointe ce qui lui a manqué dans sa jeunesse pour atteindre le top niveau mondial

Entre deux rencontres du tournoi de Rennes, Richard Gasquet a été interrogé par Nicolas Mahut dans le cadre d’un live Instagram organisé par "We Are Tennis". Fin de carrière, points forts, regrets… Le 85e joueur mondial s’est livré.

"Qu’est-ce qui te pousse aujourd’hui, à 35 ans, à venir jouer des Challengers?" À cette question, lancée par son compère Nicolas Mahut, Richard Gasquet n’a pas hésité une seule seconde: une inusable passion. "Le plaisir du jeu, tout simplement, rétorque-t-il. Je suis heureux d’être en France, devant mon public. Même quand je m’arrêterai, quand j’arrêterai le tennis - forcément, ça ne va pas tarder, tout peut arriver, que ce soit à la fin de l'année, au début de l'année prochaine ou la fin de l'année prochaine - voilà, je sais que je jouerai toujours. Je m’amuserai avec les amis. C’est tout simplement le plaisir du jeu et du sport."

Au cours d’un live Instagram organisé par "We Are Tennis" et piloté par Nicolas Mahut, Richard Gasquet a donc eu l’opportunité d’aborder de nombreux sujets. Engagé à Rennes cette semaine, Richard Gasquet a remporté ce vendredi son quart de finale contre Roman Safiullin (7-6, 7-5). Mais celui qui, à 35 ans, pointe à la 85e mondiale se sait de plus en plus proche du terme de sa carrière.

"Je suis prêt à arrêter si je dois arrêter", assure le Français. Pour autant, pour le moment, il avoue: "Je sens que je suis encore compétitif. Tant que je peux jouer quatre tournois du Grand Chelem par an, que je peux battre des joueurs du Top 100, je continuerai. Pour l’instant, je suis encore à un bon niveau, sur les courts mais aussi physiquement. Je n’aurais jamais pensé pouvoir continuer à jouer à 35 ans, pour moi c’était inimaginable, surtout que j’ai commencé jeune."

Sous pression dès le plus jeune âge

C’est peu de le dire: à l’âge de neuf ans, Richard Gasquet faisait déjà la Une de Tennis Magazine. Sous les feux des projecteurs dès son plus jeune âge, il a dû s’accrocher pour s’offrir le privilège d’avoir une carrière qui dure depuis une vingtaine d’années maintenant. "Jeune, j’ai eu beaucoup de pression derrière moi, beaucoup d’attentes. Quand on t’appelle Le Génie tout le temps, c’est dur, c’est pesant, explique-t-il avant de se confier sur ce qui lui a manqué dans sa jeunesse. Je pense que j'aurais aimé avoir un Sergi Bruguera ou un Sébastien Grosjean, à 16 ou 17 ans, comme coach. C’est ceux qui connaissaient le mieux le tennis. C’étaient les meilleurs."

Pour autant, Richard Gasquet refuse catégoriquement de remettre la faute sur son père. Interrogé à ce sujet par un internaute de passage sur le live, celui qui compte plus de 560 victoires à son compteur, ainsi que trois demi-finales de Grand Chelem (Wimbledon 2007 et 2015, US Open 2013), a dénoncé une demande "extrêmement française". "Quand c’est à l’étranger, l’importance des parents est soulignée, fustige-t-il. Quand c’est l’oncle de Nadal, la mère de Murray, le père de Tsitsipas, on ne dit rien. Mais en France, les parents, c’est les vilains petits canards…"

Un meilleur service pour viser plus haut?

Le Français a essuyé de nombreuses critiques. Son redoutable revers ne lui suffit pas. Selon lui, le principal atout qui manquait à sa palette, c’était "un meilleur service". "On parle beaucoup de mon coup droit mais je pense que c’est ça qui m’a handicapé pour battre d’énormes joueurs, avoue-t-il. Un gros service, un peu à la Jo (Wilfried Tsonga), je pense que ça m’aurait ouvert beaucoup de perspective. Quand tu n’as pas un service monstrueux, les points derrière, tu dois plus les construire, c’est plus difficile." 

Mais selon Richard Gasquet, il était difficile d'exister et de briller au sein d’une génération dominé par un trio infernal que tout le monde connaît et reconnaît, à savoir Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic, auquel il ajoute même Andy Murray et Stan Wawrinka.

Même s’il ne semble pas se faire du soucis pour des jeunes talents comme Corentin Moutet, Hugo Gaston ou encore Ugo Humbert, il souhaite s’investir pour les aider à atteindre leur meilleur niveau possible. Selon lui, la future génération du tennis français doit pouvoir s’appuyer sur les anciens joueurs pour progresser.Une réflexion et un retour en arrière qui amène Richard Gasquet à penser à une éventuelle reconversion. Devenir coach? Il ne l’exclut pas. 

K.Verove