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Monte-Carlo: Benoît Paire se confie sur son arrêt de l'alcool et son parcours pour retrouver son niveau

Le contingent français du Masters 1000 de Monte-Carlo pourrait grossir avec les qualifications. Luca Van Assche, Ugo Humbert et Benoît Paire joueront dimanche le match décisif. Ce dernier a pris de sérieuses résolutions.

Benoît Paire ne cache pas qu’il a été agréablement surpris par l’attribution d’une wild-card pour les qualifications du Masters 1000 de Monte-Carlo: "Pendant l’édition Covid, j’avais dit des choses pas très sympas. Que le court était un cimetière… Mais j’avais ajouté que c’était le plus beau tournoi du monde. Avec mon agent, on avait quand même décidé de faire la demande et j’ai été très touché de leur réponse. Le message, c’était un beau cadeau et je les remercie beaucoup. Il faut croire que j’attire aussi du monde."

Programmé sur le Central, l’Avignonnais, 164e mondial, a largement dominé Grégoire Barrère (6-3, 6-3). Sérieux, concentré, "Ben" a épaté l’assistance, plus habituée à ses frasques et ses formules chantantes. Mais depuis quelques semaines, il a changé d’attitude.

"Je pense que le déclic a eu lieu au de Waco, le 28 février, raconte le joueur de 33 ans. Je ne trouvais pas la motivation. Je me demandais: 'Qu’est-ce que je vais jouer des Challengers  dans une université devant deux personnes?' J’ai vraiment beaucoup réfléchi, j’ai eu un long appel téléphonique avec ma mère. Je suis parti à Puerto Vallarta dans une autre disposition. Nicolas Mahut peut en témoigner, il m’a d’ailleurs beaucoup aidé au premier tour quand je sauve une balle de match."

"Ce n’est pas que j’étais alcoolique mais je buvais beaucoup"

Mais pour retrouver un niveau tennistique décent, le Français a dû opérer à quelques privations. "Comme la tête allait bien je me suis dit 'arrête un peu l'alcool aussi'. J’ai fait une cure. Ce n’est pas que j’étais alcoolique mais je buvais beaucoup, j’aimais ça, je faisais trop souvent la fête. Je ne me mettais pas de limites. Cela a payé, j’ai d’ailleurs pu perdre quelques kilos…"

Dimanche, il affrontera l’Australien Alexei Popyrin. Egalement invité à la dernière minute, Luca Van Assche, 91e mondial, a confirmé son aisance sur terre battue. Le Parisien, 18 ans, a écrasé le Hongrois Attila Balazs et se frottera au Russe Ivan Gakhov, tombeur d’Adrian Mannarino sur un score étonnant (1-6, 6-0, 6-1). Dernier bleu qualifié :Ugo Humbert, qui se mesurera au Serbe Dusan Lajovic, finaliste sur le Rocher en 2019.

Eric Salliot