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Masters 1000 de Paris-Bercy: "Notre devoir, c’est de ne pas perdre ce tournoi indoor", explique Moretton

Créé en 1986, le Masters 1000 de Paris vit probablement ses dernières années à l’Accor Arena de Bercy. A l’étroit, le tournoi étudie un déménagement à La Défense Arena ou même en dehors de la capitale. Pour Gilles Moretton, président de la FFT, l'enjeu est de s'adapter aux exigences de l'ATP, sans perdre l'événement.

Pour sa trente-septième édition, le Rolex Paris Masters – dernier Masters 1000 de l’année – a fait le plein. Aucun des membres du Top 20 ne manque à l’appel. Après des vacances bien méritées, Novak Djokovic va convoiter un septième sacre. Le prestige de l’épreuve ainsi que son statut de juge de paix pour l’attribution des dernières places pour le Masters de Turin a pleinement agi.

Mais en coulisses, ça s’agite. Gilles Moretton, le président de la FFT, ne cache pas que le temps presse. L’ATP a des exigences de plus en plus grandes et le site de Bercy a atteint ses limites.

"Au titre de la FFT, nous avons la chance d’avoir le plus grand tournoi indoor du monde. On en est très fiers. Il a plus de 30 ans et il a évolué. Il est devenu la référence", a-t-il dit vendredi lors du tirage au sort.

"Mais il faut savoir que le circuit professionnel bouge beaucoup. Des fonds d’investissement, l’Arabie saoudite… Les standards de qualité que demande l’ATP montent d’année en année avec de exigences qui peuvent engendrer des pénalités. Notre devoir, à la FFT, c’est d’étudier toutes les possibilités pour sécuriser, pérenniser cet actif et, surtout, ne pas le perdre."

Si l’ATP fait la grimace, c’est parce que les deux courts annexes de ce Masters 1000 sont indignes. Les deux patinoires sont transformées en court de tennis avec un plafond très bas et une capacité d’accueil réduite. Il n’est pas rare de voir des Top 10 programmés le jeudi en huitièmes de finale sur le court 1, alors que les places pour le Masters sont en jeu. La zone joueurs – conçue dans les parkings de Bercy – est exigüe. L’attrait de la capitale ne suffit plus alors.

La Défense Arena ou Lyon ? 

"La question n’est pas d’avoir peur de le perdre", répond Gilles Moretton. "La question est de s’adapter aux standards. Qui ne progresse pas, régresse. Désormais, la plupart des Masters 1000 sont des combined events, c’est-à-dire des tournois mixtes avec des tableaux de 96 joueurs. Avec Monte-Carlo, nous sommes une exception. Il faudra répondre aux exigences de l’ATP, qui sont légitimes."

Les équipes fédérales cherchent la perle rare. "On travaille beaucoup même si on parle peu", glisse Gilles Moretton. "Quand on aura fait un choix – rester à l’Accor Arena ou bouger – on ne manquera pas de le faire savoir."

Les dirigeants ont noué contact avec La Défense Arena à Nanterre. Mais le projet n’est pas simple car il faudrait sûrement couper l’enceinte en deux et installer deux courts annexes. Avec des nuisances sonores possibles…

L’autre solution serait de "profiter" de la nouvelle LDLC Arena de Lyon, le bijou de Tony Parker, qui sera inauguré dans quelques semaines à l’OL Vallée. Mais quid, alors, des autres courts, indispensables pour la compétition et les entraînements ? La grande halle de la All In Academy – récemment inaugurée - pourrait-elle faire l’affaire ? Mais quel serait le ressenti des partenaires économiques, contraints à une migration en Province ? On se souvient que lorsque Roland-Garros avait envisagé un déménagement à Marne La Vallée, les sponsors avaient fait la grimace.

Eric Salliot