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Qui est Félix Auger-Aliassime, la nouvelle coqueluche du tennis canadien?

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Encore très performant cette semaine à Miami, Félix Auger-Aliassime impressionne du haut de ses 18 ans.

Rien ne l’arrête. Félix Auger-Aliassime saute les étapes, de plus en plus hautes. A seulement 18 ans, il va entrer pour la première fois dans le top 50 mondial la semaine prochaine après ses bonnes performances à Miami. Il est le seul joueur de moins de 19 ans dans les 150 meilleurs mondiaux.

Il y a 3 ans à peine, le jeune Canadien remportait l’US Open chez les juniors. Cette année, il a atteint la finale d’un ATP 500, à Rio (défaite contre Djere) et fait partie de l’équipe du Canada en Coupe Davis. Ascension fulgurante. Plusieurs joueurs du top 20 sont déjà accrochés à son tableau de chasse: Fabio Fognini, Lucas Pouille et plus récemment le numéro dix mondial, Stefanos Tsitsipas. Pour voir les quarts de finale à Miami, il doit passer mardi l’obstacle d’un nouveau joueur de ce calibre, le Géorgien Nikoloz Basilashvili (19e).

Un garçon avec la tête sur les épaules. "Je ne veux pas qu'on se rappelle de moi pour une finale ou un titre quand j'avais 18 ans", déclarait-il après sa victoire face à Pablo Cuevas en demi-finale du tournoi de Rio. Son coach, l’ancien joueur français Frédéric Fontang, souligne une grande maturité. "Il a une très bonne éducation et a aussi compris qu’il devait être patient."

Des records de précocité

Le Canadien est le plus jeune joueur de l’histoire à se qualifier pour un tournoi Challenger, à seulement 14 ans. Ce joueur né en 2000, est le plus précoce à entrer dans le top 200 depuis un certain Rafael Nadal, en 2002. Et la comparaison ne s’arrête pas là. Au micro de Radio Canada, c’est Roger Federer qui décrit les ressemblances entre les deux prodiges: "J’aime bien son attitude pour quelqu’un de jeune comme lui. C’est impressionnant. On en a déjà vu dans le passé, avec un Hewitt ou un Nadal. Ce sont des gens qui sont mégas forts mentalement."

Du haut de son 1,93 m, on pourrait s’attendre à un gros service et peu de jeu. Pourtant, ses déplacements sont fluides. A l'aise sur toutes les surfaces, il est capable de monter au filet tout comme de défendre en fond de court pour placer quelques contres ravageurs avec son revers. 

A 18 ans, il est largement dans les temps pour participer au Next Generation ATP Finals, réunissant les sept meilleurs joueurs de moins de 21 ans. Il est pour l'instant 4e à ce classement, derrière Tsitsipas (9e à l'ATP), son compatriote Shapovalov (23e) et Alex de Minaur (25e). Mais devant le Français Ugo Humbert (63e).

La Canada a de l’avenir

Milos Raonic, troisième au classement ATP au meilleur de sa carrière, attendait du renfort. Depuis deux saisons, il peut avoir le sourire. Après avoir vu Shapovalov arriver en demi-finale du Masters 1000 de Madrid l’an dernier, c’est Félix Auger-Aliassime qui pointe le bout de son nez. Une embellie qui concerne aussi le tennis féminin: Bianca Andreescu (18 ans), qui vient de remporter le tournoi d’Indian Wells, fait partie de cette nouvelle génération du tennis canadien. Tous les trois sont passés par les courts du Centre national à Montréal. "Il y a eu du bon travail de fait par Tennis Canada depuis 10 ans, et il y a une super stimulation positive entre les joueurs, avec Eugénie Bouchard et Milos Raonic qui ont ouvert la porte", analyse Frédéric Fontang. Le travail paie.

Plus jeunes, Auger-Aliassime et Shapovalov jouaient les Grands Chelems junior en double. Une victoire à l’US Open en 2015 puis une finale à Wimbledon l’année suivante. De quoi inspirer le capitaine canadien de Coupe Davis? 

Paul Lopez