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Open d'Australie: après les éclaircies Mannarino, Cazaux et Dodin, le tennis français rêve de mieux

Après deux années très difficiles, le tennis français a placé trois représentants en huitièmes de finale à Melbourne. La dynamique semble enclenchée…

Contraint par ses obligations professionnelles à rentrer sur Paris dimanche soir – il doit se rendre aux Petits As à Tarbes -, Gilles Moretton n’est pas resté sur une mauvaise impression, à savoir les défaites des deux derniers Bleus encore en lice lundi à l’Open d’Australie. Le président de la FFT restera bercé par les chants entonnés par le kop de Français qui ont accompagné les nombreux succès à Melbourne durant cette quinzaine.

Incontestablement, après une série morose de Chelems où l’on baissait le rideau tricolore après cinq ou six jours de compétition, la planète bleue respire de nouveau. La France n’est toujours pas en capacité de remporter un Chelem, Yannick Noah peut dormir tranquille mais cet Open d’Australie marque incontestablement un rebond.

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"Il s’est passé un truc de nouveau ici et je pense avoir quelques éléments, nous disait Gilles Moretton après le succès d’Arthur Cazaux au troisième tour. D’abord, on a décomplexé nos joueurs. Il y a une espèce de dynamique. On leur dit un truc : ‘’C’est possible’’. Tous les mecs du Top 100 jouent bien. Ça se passe dans la tête, il faut croire en soi. Là, on a des gars qui croient en eux avec beaucoup de simplicité et d’humilité. Maintenant, il ne faut pas crier victoire trop tôt. Mais vraiment content de cet élan."

Cet élan se traduit en chiffres. Il n’est jamais innocent de décrocher son best ranking après un Majeur, pourvoyeur de gros points. Cela peut paraître paradoxal d’insister sur le niveau de jeu d’Adrian Mannarino, 35 ans. Le "divin chauve" va toucher lundi un numéro 17. Et il peut raisonnablement espérer atteindre le Top 15, son objectif intime. Il connaît ses limites mais c’était un bonheur de le voir découper Ben Shelton avec sa raquette trampoline.

Arthur Cazaux, lui, incarne, un avenir radieux. Numéro 382 à l’ATP lorsqu’il a débuté l’année 2023 dans des Challengers en Thaïlande, le Montpelliérain est assuré d’être au pire 84e mondial. Coïncidence, il sera le… 84e tricolore à franchir le mur du 100. Après des années post-juniors délicates, cela constitue une étape cruciale dans la carrière d’un joueur de 21 ans, qui a su se construire un physique. Sans sa gastro, qui sait s’il n’aurait pas renversé Hubert Hurkacz…

L’atout du protégé de Stéphane Huet, c’est ce service naturel. "J’ai joué sept ans au handball et j’ai une épaule hyperlaxe", disait-il. A Melbourne, il a remporté 93% de ses jeux de service. Une statistique essentielle dans le tennis moderne. Même s’il semble avoir la tête sur les épaules, il va devoir gérer des attentes considérables.

A commencer par "son" tournoi, l’Open Sud de France de Montpellier, à partir du 29 janvier. La FFT va miser sur ce cheval en lui facilitant la vie. Une invitation lui est déjà réservée à l’Open 13 de Marseille. Et son nouveau ranking va lui permettre d’accéder aux Masters 1000 d’Indian Wells et Miami. En avril, ce sera la saison sur terre battue. On a hâte de voir ses dispositions.

Diane Parry doit briller sur terre battue

Luca Van Assche, lui, ne décrochera son best ranking. Mais il va grignoter une dizaine de places. La manière dont il a remporté deux matches en cinq sets en dit long sur sa détermination et sa résilience. Normal que Paul-Henri Mathieu lui ait demandé de rester à Melbourne pour l’emmener à Taïwan pour la rencontre de coupe Davis les 3 et 4 février.

Chez les filles, Océane Dodin, 27 ans, a su tirer son épingle de jeu. En marge, elle n’intéresse guère les responsables fédéraux. Elle va pourtant postuler à une sélection olympique. Tout comme Clara Burel et Diane Parry. La Boulonnaise possède probablement le meilleur jeu de terrienne. Les deux anciennes championnes du monde juniors doivent intégrer le Top 50 au plus vite pour confirmer l’embellie. Et se rapprocher de Caroline Garcia qui, elle, va devoir résoudre ses problèmes de mental. A 30 ans, elle n’a plus de temps à perdre.

Eric Salliot à Melbourne (Australie)