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US Open: les joueurs français "proches" de Paire bloqués encore une semaine à New York

Sitôt éliminés de l’US Open, Richard Gasquet, Grégoire Barrère et Edouard Roger-Vasselin ont appris, jeudi, qu’ils ne pourraient pas rentrer en France. L’instance sanitaire de New York les retient jusqu’au 11 septembre. Un coup de massue!

La double peine pour Richard Gasquet, Grégoire Barrère et Edouard Roger-Vasselin. Eliminés jeudi de l’US Open, les trois Français ont appris quelques heures plus tard qu’ils ne pouvaient pas renter en France. Leur quarantaine a été prolongée jusqu’au 11 septembre, ce qui anéantit leurs plans pour préparer Roland-Garros. Leur faute: avoir partagé une partie de cartes avec Benoît Paire quelques jours avant que celui-ci ne soit contrôlé positif au Covid-19, ce qui entraîna, rappelons-le, son exclusion du tournoi. Et pourtant, depuis dimanche, les trois Bleus sont contrôlés tous les matins et sont régulièrement négatifs.

Lorsqu’il était venu en conférence zoom, Richard Gasquet s’était montré assez tracassé. Il ne connaissait pas la décision mais il pressentait le coup de massue. "Depuis l’appel de l’ATP samedi soir, je me concentrais sur mes matches mais la situation se corse, avait-il dit. Je n’ai pas envie de passer neuf jours ici. Je ne cache pas que le vol d’Air France de ce soir, j’aimerais bien le prendre."

Cornet: "Laissez-les rentrer!"

Grégoire Barrère se trouvait également dans l’attente au moment de l’interview. "Si on reste en quarantaine, ça veut dire que je ne jouerai pas de matches avant Roland-Garros", calculait-il. Car le Français devait prendre part aux qualifs de Rome en fin de semaine prochaine. Tout tombe à l’eau.

Battue par Alizé Cornet, Ysaline Bonaventure a mis fin au suspense. La Belge a également approché Benoît Paire et appartenait aux 7 joueurs surveillés par les instances sanitaires new-yorkaises. "Je vais devoir rester jusqu’à vendredi 11 avec mon coach, Kirsten (Flipkens, ndlr) et tous les autres qui sont dans cette situation-là. C’est dur à accepter. C’est la New York Health qui décide. Mentalement, ça va être compliqué de s’entraîner pour préparer la saison sur la terre battue. Ce n’est pas de chance, on ne peut pas faire grand-chose", a-t-elle lâché, dégoûtée.

Informée de l’évolution défavorable de la situation de ses amis, Alizé Cornet s’est emportée: "C'est excessif, totalement aberrant, a-t-elle dit en conférence de presse. A un moment, il faut arrêter d'être psycho-rigides. Laissez-les rentrer! D'autant qu'ils sont négatifs."

Mladenovic critiquée par Roddick

Les cas d’Adrian Mannarino – qui jouera son troisième tour ce vendredi – et de Kristina Mladenovic – qui a remporté son premier tour en double – diffèrent quelque peu. Ils ont tous deux une raison sportive de rester à New York. Mais les paroles de la Française – 'On nous considère comme des criminels" – ont reçu un écho très défavorable aux Etats-Unis. Andy Roddick, l’ancien numéro 1 mondial, a posté jeudi soir un tweet très piquant envers "Kiki". Traduit, cela donne ceci: "Les prisonniers/criminels n'ont pas l'opportunité de jouer pour un prize money à 6 chiffres (Mladenovic repartira avec un chèque pour le simple de 100 000 dollars). Si les joueurs et les fans peuvent profiter de l'US Open, c'est grâce aux protocoles. Ce point de vue manque sérieusement de hauteur."

Les dégâts collatéraux du contrôle positif de Benoît Paire qui, paradoxalement, doit être autorisé à prendre l’avion du retour mardi, ne font peut-être que commencer.

Eric Salliot