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Le Brésil brise le rêve mondial des Bleus

Earvin N'Gapeth contre le Brésil

Earvin N'Gapeth contre le Brésil - AFP

L’équipe de France aura pris deux sets au favori brésilien dans leur demi-finale du Mondial de ce dimanche. Mais l’expérience des triples champions du monde a fini par payer (3-2). Rageant après un si beau parcours. Il va falloir se remobiliser pour aller chercher le bronze ce dimanche (16h40).

En sport comme ailleurs, le diable se niche souvent dans les détails. Quelques centimètres en trop, quelques dixièmes de seconde en moins et la victoire bascule d’un côté ou d’un autre. L’équipe de France de volley pourra se retrouver dans cette définition. En quête d’une première, une finale de championnat du monde jamais atteinte dans leur histoire, les Bleus ont buté d’un rien sur le Brésil, triple champion du monde en titre et ultra favori. Ils ont tenu tête à l’ogre. Avec un peu de recul, ils verront cela comme une fierté, à l’image de leur parcours. Mais ce samedi soir, quelques heures après, seule reste la frustration. Les hommes de Laurent Tillie l’avaient en vue, cette finale. Elle s’est évaporée derrière la capacité brésilienne à faire la différence – notamment sur le plan physique – dans les moments chauds. Tellement rageant…

Les Français ne pourront pas se reprocher d’avoir tout tenté. Entre un excellent Tillie, un Sidibé très actif, un Le Roux bondissant et un N’Gapeth tout simplement magistral, chacun a fait les efforts nécessaires sur la route de l’exploit. Mais il y avait une équipe en face. Et pas n’importe laquelle. Faculté à hausser le ton dans les moments importants, sérénité mentale dans la gestion des points sous pression : le Brésil n’est pas triple champion du monde en titre, et peut-être quadruple dès ce dimanche, pour rien. « On s’est donné, on s’est bien battu mais ils ont été meilleurs que nous sur la fin. On n’aura pas trop de regrets », analyse Kevin Tillie. « On est passé à deux doigts de rentrer dans l’histoire, c’est dommage, mais ça s’est fait à l’expérience, insiste Julien Lyneel, international tricolore forfait pour ce Mondial en raison d’une blessure. Notre équipe est jeune, en construction. Mais on marque les esprits pas à pas. »

« Se battre pour aller prendre cette médaille »

Après un premier set concédé 25-18 en 19 minutes, les Français perdaient vite leur visage un peu emprunté pour jouer leur chance à fond. La deuxième manche finissait dans l’escarcelle tricolore (25-23) et tout était relancé. Le troisième set va être un tournant. Accroché, indécis, il basculait du côté des Brésiliens (25-23), parfait d’efficacité dans les points décisifs. « Ça s’est joué sur des détails et on aurait pu gagner ce set », fulmine Kevin Tillie. Pas du genre à abandonner, les Bleus ne lâchaient pas l’affaire, bien au contraire, et s’offraient la quatrième manche avec autorité (25-22). Le tie-break s’avançait dans une ambiance sous pression. L’expérience brésilienne allait alors parler. Sans s’inquiéter, les triples champions du monde accéléraient au meilleur moment pour prendre quatre longueurs d’avance. La France ne les reverra plus (15-12).

Le rêve est passé. Mais l’aventure ne prend pas encore fin. Ce dimanche (16h40), les Bleus croiseront la Pologne ou l’Allemagne pour tenter d’obtenir la troisième place de ce Mondial polonais et la médaille de bronze qui va avec. La France n’en a obtenu qu’une dans son histoire dans cette compétition, en 2002. Douze ans plus tard, son parcours en mérite une deuxième. « Ce qu’a réalisé cette équipe est incroyable, juge Julien Lyneel. Ils ont déjà réalisé un exploit d’arriver jusque-là et de prendre deux sets au Brésil. C’est fantastique. Maintenant, il faut aller chercher cette médaille de bronze qui serait historique. Mais je ne m’en fais pas. Laurent Tillie a les mots justes dans ses discours. Ils vont revenir avec les crocs. » Il faudra se remobiliser. Oublier la déception. S’inspirer des « cousin » basketteurs, aussi, et de leur belle médaille de bronze mondiale après la défaite en demie contre la Serbie. « Ça va se jouer au mental. Même si on est fatigué, il faut qu’on se batte pour aller prendre cette médaille », lance Kevin Tillie. « Aller chercher la médaille nous permettra de relever un peu la tête et de continuer à être fiers de ce qu’on a fait », enchaîne Mory Sidibé. Qu’il se rassure. Ils peuvent déjà l’être.

A.H. avec J.Ri. en Pologne