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Ligue A féminine: objectif top 3 pour les Neptunes de Nantes et leur ambitieux coach

Cyril Ong

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Après le promu Levallois, Béziers, Terville-Florange et Aix-Venelles, RMC Sport termine son tour de France des formations de Ligue A féminine avec le club de Nantes. Aux commandes d’un projet ambitieux, le coach Cyril Ong (adjoint du sélectionneur des Bleues) connaît l’attente autour des Neptunes avant le premier déplacement à Chamalières (19h).

Cyril Ong, comment s’est déroulée la préparation des Neptunes avant d’affronter Chamalières ce samedi soir ?

Ce fût une période compliquée. La prépa a commencé avec 6 de joueuses puis je suis revenu avec les Bleues le 19 septembre. Ensuite, par salves, notre centrale croate Martina Samadan est arrivée une dizaine de jours avant le début du championnat et enfin l’attaquante néerlandaise Marrit Jasper, sept jours avant l’ouverture, après l’élimination de leurs sélections aux championnats du monde. On a commencé la prépa avec le groupe complet mardi. Même si je connais Chamalières et Paris Saint-Cloud que nous affronterons lors des deux premières journées, l’idée sera plutôt de se recentrer sur nos forces pour aborder ces rencontres et jouer ensemble. Il faut gagner pour performer et conserver la confiance en notre jeu. C’est un équilibre compliqué à trouver. 

Qu’avez-vous souhaité construire avec ce groupe ?

Depuis juin, on a changé d’identité pour devenir une belle entreprise sportive avec les Neptunes pour rejoindre le projet de l’équipe féminine de handball. Ce nouveau projet nous a permis d’avoir plus de moyens et donc d’aller chercher des joueuses de calibre supérieur. Mais on peut aligner des noms, il faut toutefois qu’elles arrivent à jouer ensemble. L’idée est de construire des relations humaines entre les volleyeuses pour trouver de meilleures relations techniques sur le terrain. Mais il faudra avancer vite. On a pu ainsi recruter Taylor Mims, la meilleure marqueuse de la saison passée, après l’avoir tenté l’an dernier et j’ai construit le jeu autour de notre passeuse Tashiro Kanami en densifiant le jeu au centre. Les ailières sont là pour jouer vite. Je réfléchissais depuis longtemps à mettre en place le jeu installé cette saison.

On ne fait pas toujours confiance aux Françaises dans les clubs. Comment vous gérez ce dilemme en tant qu’entraîneur à Nantes et adjoint en équipe de France?

On a fait signer son premier contrat pro à Émilie Respaut. Je la suis depuis longtemps et encore plus en étant l’adjoint du sélectionneur des Bleues. C’est un pari pour l’avenir. C’est une étape pour les JO de Paris 2024. Avec mes deux casquettes, c’est compliqué pour moi car ce ne sont pas les mêmes enjeux. En tant que coach, j’ai toujours joué la carte française avec Cazaute, Gicquel, Martin, Amandha Sylves puis Leïa Ratahiry et Hope Rakotozafy, ici à Nantes, ont intégré les Bleues. Mais il faut aussi qu’on arrive à développer le potentiel des Françaises avant qu’elles n’arrivent en club. Maintenant, il n’y a peut-être pas assez de Françaises pour combler tous les clubs. Il y a donc la qualité de notre formation à prendre en compte et d’un autre côté l’ambition des clubs à performer. Ce sont des entreprises où il faut des résultats. Alors, oui, on peut avoir des résultats avec des Françaises. Mais il faut parfois faire des paris sur l’avenir.  

Faut-il durcir la règlementation française ?  

Peut-être mais uniquement si on donne aux entraîneurs des joueuses tricolores de qualité. Cela fait tellement longtemps que nous avons cette discussion-là. De la détection aux clubs, tout le monde devra faire des efforts. Je veux faire revenir des Françaises qui jouent à l’étranger mais il faut beaucoup d’argent. On voudrait tout faire en même temps, sans avoir le socle, les bases, pour le faire.  

L’an dernier vous avez fini cinquième de la saison régulière puis avez été éliminé en quart de finale des playoffs. Il faudra faire mieux cette année ?  

Il faut arriver à être dans les trois premières équipes de la saison régulière. C’est important. Et puis décrocher une place en coupe d’Europe. Gagner un titre n’est pas vital mais cela viendra dans les années futures avec les investissements réalisés. Cette saison sert à bien débuter le projet Neptune et construire ses bases solides. Il faut donner envie aux joueuses d’intégrer ce projet Neptune autour des valeurs de la femme. Ce n’est pas parce qu’on affiche des ambitions qu’il n’y a pas d’étapes à franchir. Cinq ou six équipes peuvent prétendrez aller au bout. La LAF semble se densifier et devient plus homogène.  

Propos recueillis par Morgan Besa