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EXCLU RMC SPORT

Volley-MSL: "On assume nos choix", le président de l’Arago de Sète fait face aux difficultés

Volley-ball - Luc Marquet avec ses joueurs de l'Arago de Sète, le 5 décembre 2023

Volley-ball - Luc Marquet avec ses joueurs de l'Arago de Sète, le 5 décembre 2023 - ICON Sport

Après cinq défaites consécutives, l’Arago de Sète est onzième du championnat et a été éliminé de la Coupe de France par une équipe de Ligue B. Confiance en son coach Luc Marquet, utilisation d’un joker, peur de la descente… le président du club héraultais, Alain Bilicki, répond à RMC Sport.

Après une élimination à Cambrai, contre une équipe de Ligue B, et quatre défaites consécutives en championnat, l’Arago de Sète est 11e en MSL. Est-ce l’alerte rouge président?

Il est évident qu’on préférerait être mieux classé. Mais aujourd’hui en analysant bien la situation, il n’y a pas d’affolement à l’Arago. A la fin des matchs aller, l’Arago était à un point du huitième et au début des matchs retours, on remporte superbement le derby contre Montpellier. Ensuite on a connu la blessure à la rotule de notre pointu titulaire, Célestin Cardin, très performant jusque-là, puis celles de deux autres titulaires, notre capitaine Lisandro Zanotti (lésion musculaire à la cuisse) et notre passeur Matthieu Garcia (entorse). J’aimerais qu’on me donne une équipe qui peut performer en l’absence de trois joueurs majeurs. La salle du Barrou est pleine à chaque match et on reste très suivi sur nos réseaux sociaux. On assume nos choix.

Allez-vous utiliser un joker? 

Non. On a de jeunes joueurs champions de France des centres de formations (CFC). Quel message j’enverrais, si j’allais chercher un joker pour mettre sur le banc nos jeunes pousses. Avec le staff, nous faisons jouer naturellement nos jeunes en remplacement de nos titulaires. Qui vous dit qu’un joker en attaque serait intrinsèquement meilleur que nos jeunes. Rien. Donc il me paraît logique de faire jouer nos jeunes. C’est l’ADN de l’Arago depuis de nombreuses années avec l’AragoLand et le centre de formation. 

Luc Marquet, le coach, est-il en danger? 

Non. On est très content du travail réalisé et l’ambiance est bonne dans le groupe malgré ces défaites. On a analysé la situation et on a choisi de faire confiance à nos jeunes, Cheikh Diop (23 ans), Tibo Rippert (22 ans), Timo Bériot (23 ans) ou Pépin Rajoharivelo (20 ans), entre autres.

Est-ce que ces jeunes sont l’avenir de l’Arago, à court terme, dès la saison prochaine?

On travaille pour ça. Ils doivent d’abord acquérir de la confiance et de l’expérience pour passer un cap. Ils se rendent compte que l’écart entre le CFC et l’élite est important. La vérité est sur le terrain. Ensuite, il faudra des joueurs d’expérience pour les encadrer. On imagine déjà l’Arago de demain.

Est-ce trop dur de dire que ces jeunes sont à la fois si près et si loin du niveau de la MSL? 

On ne reproche rien à nos jeunes. Je le répète. Ils se battent tous les matchs. Mais bien sûr que l’inexpérience se fait sentir dans le money time. Cela forge une carrière.

L’Arago n’a pas de directeur sportif. Avec ses seuls coachs, le club a-t-il assez de réseaux pour recruter?

J’ai l’impression que si on regarde la licence club de la Ligue, qui imposera à terme un directeur sportif, plusieurs clubs sont dans le même cas. Luc Marquet, notre coach, a été l’un des premiers volleyeurs français à évoluer en Italie et son adjoint, Fred Gibert, a été champion d’Europe. Ces deux personnes ont leur réseau partout. Donc non, je ne comprends pas cette réflexion. On a des gens compétents à Sète. Finissons bien cette saison et nous aurons tout le temps, ensuite, de construire dans la sérénité.

Les playoffs sont inaccessibles? 

Non rien n’est perdu. On connaît des moments difficiles mais il reste huit matchs et on n’est qu’à trois longueurs du 9e qui est Poitiers, équipe que nous recevons samedi. On continuera à se battre dans un championnat qui réserve son lot de surprises à chaque journée. On reste focalisé sur l’objectif des playoffs.

L’Arago est à un tournant de son histoire...

On est déjà dans la construction de l’avenir: la salle du Barrou va être rénovée et agrandie avec 1650 spectateurs. La Maison du centre de formation est construite et sera inaugurée en mai. Les jeunes auront des salles d’études, des lieux de vie, une cuisine. On continue à construire les fondations de l’Arago de demain.    

Que dites-vous aux supporters de l’Arago qui se font du soucis aujourd’hui? 

Je les remercie de continuer à nous suivre et de maintenir leur soutien encore et encore. On ne lâchera pas. 

Propos recueillis par Morgan Besa