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Volley: "Ouvrir d’autres horizons", la vision de Granvorka pour succéder au manager Foussard à Tours

Frantz Granvorka est le grand favori pour succéder à Pascal Foussard au poste de manager du TVB. L’ancien capitaine des Bleus (288 sélections de 1995 à 2007) explique sa vision du poste à RMC Sport.

Frantz, vous êtes en pole position pour être le prochain manager du Tours VolleyBall. Où en sont vos discussions avec la direction tourangelle ?

On discute effectivement avec le président Bruneau car il y a beaucoup de paramètres à prendre en compte. C’est le club qui choisira au final, mais c’est gratifiant de voir cet engouement autour de moi. J’ai évolué sur trois postes (central, réceptionneur-attaquant et pointu) et accumulé des compétences durant mon parcours qui peuvent intéresser.

La décision sera prise bientôt?

Il reste encore du temps pour réfléchir et se comprendre, pour se choisir mutuellement. Devenir le manager du TVB est un défi passionnant. C’est aussi beaucoup de responsabilités et de pression car succéder à Pascal Foussard n’est pas simple. C’est un grand personnage qui a fait beaucoup pour le volley français en général et pour le TVB en particulier. C’est un poste à prendre avec respect et humilité.

Malgré votre énorme expérience de joueur, vous n’avez jamais été manager. Cela peut être un frein pour vous choisir?

Je ne sais pas, l’avenir le dira. J’ai ma personnalité et mon parcours. Le rapport entre une direction et un manager général est très intime, c’est pourquoi il faut se comprendre avant tout. Il y a une zone inconnue qui fait partie intégrante des relations entre les personnes. Mais cette inconnue ne m’inquiète pas car je ne suis pas quelqu’un de compliqué, de borné ou qui n’admet pas l’échange. Si j’ai mes convictions, je sais aussi qu’il va falloir passer par des chemins convergents. Tout se discute, se priorise, se planifie et s’organise.

Avez-vous souvent rencontré le président ?

Oui et je ne suis pas le seul.

Si on prend la prochaine olympiade, quelle direction souhaitez-vous que le TVB prenne sous votre impulsion?

Ma vision s’inspire de la diversité. J’ai la possibilité de voir différents championnats, de commenter pour le diffuseur du championnat de France et je côtoie des sports différents. J’ai joué sur trois postes, j’ai évolué dans plusieurs pays et cela me procure une vision à 360 degrés. Il ne faut pas voir ce poste uniquement par le petit bout de la lorgnette volley. Le seul prisme du volley ne suffira pas à évoluer à Tours, comme ailleurs. Il faut s’inspirer de ce que réalisent le basket, le handball et le rugby mais avec nos codes. Il existe des solutions imitables et des développements adaptables au TVB, issus de ces sports collectifs. Je ne doute pas que beaucoup y ont déjà pensé. Mes expériences en Italie me serviront aussi.

Quel genre de manager du TVB serait Frantz Gravorka? Quel périmètre aurez-vous en charge?

C’est toute la question. Il faut voir avec le président Bruneau. Tous les clubs qui doivent tourner une page doivent prendre du temps pour se comprendre et définir les rôles. Dire qu’on veut gagner des titres c’est bien mais il y a un travail de l’ombre: il faut que les joueurs se sentent bien et travaillent bien à Tours, que le coach et son staff évoluent dans de bonnes conditions, que les médecins et la publicité puissent faire leur travail et que les partenaires soient satisfaits. Cela demande du temps de réflexion et une bonne compréhension des rôles de chacun. Ce n’est pas simple car l’impatience arrive vite si les résultats se font attendre. Il faut connaître les chemins à emprunter pour pouvoir performer. Il y a beaucoup de paramètres et l’important est de savoir dessiner la route

Le TVB a tout gagné en France. Est-ce que l’étape suivante c’est de gagner la Ligue des champions ou être régulièrement dans le dernier carré pour pouvoir gagner ce titre?

Il faut déjà passer l’orage qu’a représenté le COVID et l’économie actuelle marquée par l’inflation en France. Il faut retrouver une stabilité pour que le TVB reste sur ses rails. La priorité de tous les clubs est aujourd’hui d’être "secure" pour construire sur le long terme. Est-ce que c’est possible pour un tel club sur une olympiade, je ne sais pas.

Est-ce que le TVB vivrait une révolution avec Frantz Granvorka ?

Heu, je ne sais pas. Pascal Foussard est très respecté et a eu de grands résultats. Pour son successeur, quel qu’il soit, il y aura une passation. Un manager est l’incarnation, avec le président, de la politique mise en place et des choix réalisés. Il faut respecter cette réussite de Pascal et ouvrir ensuite d’autres horizons, d’autres façons de travailler qui dépendront des individus. Le nouveau manager devra apposer sa signature sur les choix réalisés. C’est une empreinte, c’est une vision du volley différente.

Frantz, vous avez participé avec les Bleus aux Jeux olympiques d’Athènes en 2004. A six mois des JO de Paris, un joueur y pense tous les jours ou vaut-il mieux ne pas y penser?

Avec mon expérience, un joueur est obnubilé par les Jeux olympiques. C’est le Graal. On veut y performer et on n'a que ça en tête. Gagner aux JO veut aussi dire gagner en club en championnat, gagner en coupe, gagner, gagner, gagner! L’un va avec l’autre, à mon sens. A moins d’être fatigué et avoir à gérer certaines situations.

Consciemment ou inconsciemment, un volleyeur ne se retient pas avant les JO?

Si on se retient c’est qu’il y a un problème. La recherche de la performance est une chose très fragile. Elle dépend de nombreux paramètres qui peuvent se débloquer inexplicablement ou rester bloqués tout aussi inexplicablement. Chaque match en club est important pour préparer les JO.

Propos recueillis par Morgan Besa