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Athlétisme: ce qu’il faut retenir de la réunion de crise au ministère des Sports, après le raté des Mondiaux

Les responsables de l’athlétisme français étaient convoqués ce mardi midi par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Ensemble, ils ont évoqué l’échec des Championnats du monde d’athlétisme et défini des solutions pour corriger le tir à un an des Jeux olympiques de Paris 2024.

Un peu plus d’une heure de réunion ce mardi au ministère des Sports, pour tourner la page des Mondiaux de Budapest. Une compétition complètement manquée par les athlètes tricolores, qui ne sont revenus qu’avec une médaille - l'argent sur le relais 4x400 mètres hommes - de Hongrie.

La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra recevait Romain Barras, directeur de la haute performance de la Fédération française d’athlétisme, André Giraud, le président de la fédération et Claude Onesta, le manager de la haute performance au sein de l'Agence nationale du sport. Un échange qu’elle a senti "franc, dense, intense, constructif et tout sauf protocolaire. On s’est dit clairement les choses."

Pas de problème "relationnel" entre les instances

La ministre a d’abord exprimé sa déception suite aux Mondiaux avant d’évoquer l’ambiance générale entre la fédération et l’ANS. S'il y avait des doutes ces dernières semaines sur de potentielles tensions entre les parties, André Giraud a tenu à calmer le jeu: "il n'y a aucun problème relationnel aujourd’hui entre l'ANS et la fédération, jamais nous n'avons mis autant de moyens des deux parties pour permettre à nos athlètes de réussir".

Plusieurs pistes de solutions ont été évoquées pendant la réunion. Amélie Oudéa-Castéra a insisté sur la nécessité d’améliorer le suivi médical des athlètes pour prévenir les blessures. L’importance de la dimension psychologique a également été soulignée par la ministre: "On veut que la pression soit mieux partagée, mieux exprimée, que les athlètes soient plus écoutés".

Romain Barras sera chargé de débriefer les mondiaux avec les responsables de chaque discipline, et de travailler sur la cohésion du groupe, en vue du prochain rassemblement prévu fin octobre à Saint-Malo. Sur la question des moyens, aucun investissement supplémentaire n’est prévu pour l’instant.

Une réunion "très challengeante"

Le directeur de la haute performance à la Fédération française d'athlétisme (FFA), Romain Barras, a qualifié de son côté la réunion de "très challengeante avec des objectifs précis dans un but de réussir tous ensemble".

De son côté, le président de la FFA, André Giraud, a assuré qu'"il n'y a aucun problème entre l'ANS et la fédération. Jamais nous n'avons mis autant de moyens pour permettre à nous athlètes de réussir".

"Tout le monde sait qu'il y a eu des tensions entre l'ANS et la FFA après Tokyo, ce n'est plus le cas aujourd'hui", a renchéri la ministre.

Oudéa-Castéra croit en "la magie des Jeux"

Après la réunion, Amélie Oudéa-Castéra s’est montrée très positive sur la suite et compte sur "la magie des Jeux" pour réaliser des exploits. Elle a rappelé qu’en l'espace de peu de temps parfois des performances extraordinaires peuvent être accomplies.

"J'ai vu un Henri Leconte se remettre d'une blessure en très peu de temps et être capable des plus grands exploits à Gerland en Coupe Davis, a rappelé la ministre des Sports. J'ai vu aussi Caroline Garcia en l'espace d'un an passer de la 90e à la 4e place mondiale, donc on sait que dans le sport il y a cette espèce de rebond rapide qui peut se produire et dans lequel nous croyons."

Malgré tout, la ministre a appelé à la lucidité sur les chances de médailles des athlètes français aux Jeux: "La France n’a jamais été une très grande nation d’athlétisme. On ne va pas s’imaginer que soudainement, on va faire 15 médailles. Mais on sait qu’on peut compter sur une vingtaine d’athlètes capables de faire des choses extraordinaires. Devant son public, les Britanniques l’avaient prouvé, on est capable de se galvaniser."

Matis Caron