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F1: à Monaco, Alpine veut relever la tête après le coup de pression du patron

Trois semaines après ses propos très durs, Laurent Rossi, le PDG d’Alpine, a mis son écurie sous pression. Du mieux est attendu à Monaco ce week-end. 

Les monoplaces bleues d’Alpine reviennent ce vendredi à Monaco sur la piste, pour la première fois depuis le coup de pression du patron, Laurent Rossi. Le PDG d'Alpine, après le Grand Prix de Miami, avait fortement critiqué le début de saison de son équipe. "Nous manquons de performances et nous avons commis beaucoup trop d'erreurs, le week-end, déplorait-il. Lorsque vous combinez ces performances relativement inférieures et ce manque d'excellence opérationnelle, vous vous retrouvez dans une position difficile." Avant de poursuivre : "L'état d'esprit est l'une des choses qui doit changer, car c'est en grande partie la même équipe que l'année dernière. C'est quelque chose qui doit changer pour les membres de l'équipe actuelle et pour les nouvelles personnes que nous allons ajouter. C'est bien de faire des erreurs, ce n'est pas bien d'en faire deux fois parce que cela signifie que vous n'avez pas appris. Cette année, il y a beaucoup d'excuses, qui conduisent à de mauvaises performances et à un manque d'excellence opérationnelle."

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"Laisser cela derrière nous"

Sa présence aux Etats-Unis, ainsi que celle de Luca de Meo, CEO du groupe Renault, montrait la volonté de ramener une certaine forme d’autorité au-dessus de l’équipe française. Sur la piste, Pierre Gasly et Esteban Ocon n’ont jamais fait mieux qu’une 8e place, quand ils n’étaient pas plombés par des erreurs de fiabilité, d’exécution, ou des accrochages.

"Le début de saison a été difficile et nous voulons laisser cela derrière nous, avoue Ocon. Nous ne sommes pas où nous voulions être au niveau de la performance et nous travaillons pour améliorer cela." Le coup de gueule de Rossi a-t-il surpris le pilote ? "Je me concentre sur la performance de la voiture pour l’emmener le plus haut possible, esquive Ocon. Mon but est de conduire la voiture, c’est tout."

Otmar Szafnauer en première ligne 

Au fil des désagréments et des week-ends, les pilotes ont pu être agacés. Ils n’ont pas multiplié les erreurs en piste. Celles-ci viennent plutôt de la monoplace ou de l’équipe. Pour redresser la barre, un homme est particulièrement attendu : Otmar Szafnauer. Le directeur de l’équipe tricolore était directement ciblé dans son discours par Laurent Rossi, qui a précisé, si la situation ne s’améliorait pas : "C'est la règle des affaires, il y aura des conséquences. Et je n'attendrai pas la fin de l'année."

Szafnauer va donc devoir se montrer à la hauteur et remobiliser son équipe, puisqu’il est trop tard pour fondamentalement changer la voiture… Si les résultats ne s’améliorent pas, Rossi a sous-entendu qu’il pourrait être un des premiers fusibles. Les autres hauts-gradés comme Alan Permane, directeur sportif, ou Matt Harman, directeur technique, sont aussi sous pression. 

Aston Martin frustre Alpine

Laurent Rossi est également agacé de voir Aston Martin devancer largement son écurie (Aston Martin est 2e au classement constructeur, Alpine 6e) d’autant que Fernando Alonso a quitté Alpine pour rejoindre l'équipe britannique. Il n’a pas manqué de rappeler qu’"Enstone (où se situe l'usine d'Alpine) n'a jamais eu autant de ressources à sa disposition depuis un certain nombre d'années. Il n'y aura jamais un moment où l'équipe sera trop courte. Aston a moins d'ingénieurs que nous, pour autant que je sache." Mais Aston a mieux travaillé… 

Alors qu’un nouveau simulateur est attendu à Enstone, Ocon a annoncé des modifications au niveau de la "carrosserie, des carénages des suspensions avant, et du plancher" pour avoir "plus de grip, aller plus vite dans les virages". Objectif obligatoire en qualifications ce samedi : aller au moins en Q3, sous peine de laisser toute une écurie sous tension. 

Valentin Jamin