RMC Sport

F1: les voeux du patron d'Alpine pour 2024, après une année 2023 difficile

Après une année très difficile sportivement et en interne chez Alpine, les esprits sont déjà tournés vers 2024. Les pilotes attendent une voiture bien plus compétitive et le patron - toujours officiellement par intérim - Bruno Famin veut que l’équipe française se libère. Il tient à ne pas fixer d’objectif chiffré.

2023 a été une des années les plus chaotiques pour Alpine. Entre l’ambition affichée de se rapprocher du Top 3 des écuries et la très décevante sixième position finale, l’équipe française est loin du compte. Elle a traversé beaucoup de moments troubles, de doutes, une profonde réorganisation entrecoupée de quelques joies sur la piste. "Ça a été une saison compliquée et globalement pas à la hauteur de nos ambitions", avoue Bruno Famin, le team principal d’Alpine. Après une première moitié vraiment pas au top, il y a eu quelques changements en milieu de saison. On a ensuite réussi à mieux exploiter le potentiel de la voiture."

Famin a d’ailleurs été l’une des rares réussites d’Alpine cette saison. Il a été propulsé à la tête de l’écurie française en juillet, après les mises à l’écart du patron de l’époque Otmar Szafnauer, du directeur sportif Alan Permane et le départ du directeur technique Pat Fry. Quelques jours plutôt, le directeur de la marque Alpine Laurent Rossi avait déjà été remercié.

Pierre Gasly a lancé sa saison quand Famin est arrivé 

Sous la direction de Bruno Famin, Pierre Gasly a eu de bien meilleurs résultats et l’équipe s’est montrée plus à son avantage (46 points pris sur ses 62). "Il y a encore eu des hauts et des bas et il y en aura encore. L’objectif, c’est de progresser de manière relativement continue. On espère avoir plus de hauts que de bas à l’avenir."

Des bas comme en Australie où les deux pilotes, bien placés, s’étaient accrochés en piste. Ou encore en Grande-Bretagne et en Hongrie, lorsque les deux tricolores avaient conjointement abandonné. Mais même s’ils ne seront jamais les meilleurs amis du monde, les compères normands se sont bien comportés, sans montrer d’inimitiés entre eux. "On est très fiers de les avoir à bord du team. Ils sont dans la force de l’âge même s’ils ont comme tout le monde une marge de progression", se réjouit Famin. "Ils sont à la fois expérimentés et encore jeunes. Ils se donnent à fond pour faire progresser l’équipe, c’est ce qu’on aime vraiment chez eux."

Les pilotes veulent une meilleure voiture 

Progresser, c’est justement un terme qui est sur toutes les lèvres. Les deux Français l’ont dit haut et fort, il faudra une voiture plus performante et les équipes dans les usines ont la pression, après le raté de cette année. Car la monoplace de 2023 n’a pas permis aux pilotes de se battre pour plus que des troisièmes places. Esteban Ocon l’a obtenue lors du GP de Monaco. Pierre Gasly a terminé troisième aux Pays-Bas et à la même place lors de la course sprint en Belgique.

"Le but en 2024 va être de progresser par rapport à 2023. L’objectif à terme on le connaît, c’est d’aller se battre devant, pour les victoires et donc pour les titres", pose Famin. "C’est clairement l’objectif d’Alpine. Maintenant, on sait qu’il n’y a pas de recette magique. C’est du travail. Ça prend du temps mais nous voulons faire en sorte que ça en prenne le moins possible."

Améliorer les relations entre Viry et Enstone

Le Français, lors de son arrivée, avait fait un tour d’horizon de l’écurie, une sorte d’audit pour évaluer les améliorations à faire. Il avait notamment mis en avant la nécessité de mieux communiquer entre les deux usines d’Alpine, à Viry-Châtillon (moteur) et Enstone (châssis). "Ce qu’il faut à Viry comme à Enstone c’est d’arriver à faire ressortir l’énergie, l’innovation, la créativité et que tout le monde travaille vraiment ensemble. Que ce soient les gens à l’intérieur de Viry, à l’intérieur d’Enstone ou entre Enstone et Viry." Eric Meignan est déjà arrivé, il y a deux mois, comme directeur technique du département moteur de l’écurie. 

"Toutes les usines qui font le moteur et le châssis ont des relations pas toujours toutes roses car les objectifs peuvent être contradictoires. Il y a un compromis à trouver entre les deux. L’idée est que tout le monde trouve le meilleur compromis sur le meilleur axe de développement et que tout le monde s’accorde là-dessus. Ce que je demande, c’est de travailler tous ensemble. On a des moyens, on a modernisé l’usine de Viry, on a finalisé celle d’Enstone, on a un budget. A nous de trouver la bonne recette pour travailler tous ensemble, ressortir l’innovation, la motivation des gens. Il faut réussir à l’exprimer, aligner les planètes et devenir réellement compétitif."

"Pas d’objectif de temps"

En attendant, probablement échaudé par la mauvaise expérience de cette année, Bruno Famin ne souhaite pas donner d’objectif chiffré. L’idée est bien sûr de faire mieux, viser haut, mais sans délais précis alors que l’année 2025 était brandie par l’ancienne direction pour jouer le titre.

"L’objectif à terme est d’aller se battre devant. On ne dit pas être champions du monde car on sait bien qu’hormis Red Bull, neuf équipes veulent être championnes du monde. On n’est pas les seuls. On ne donne pas d’objectif de temps car c’est compliqué, il faut réussir à tout aligner. Mais l’objectif est évident."

Valentin Jamin