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Gobert, Fournier, Batum, Hayes, Dieng… Que peuvent espérer les Français engagés en NBA cette saison ?

Même si le phénomène Victor Wembanyama n’a pas encore traversé l’Atlantique, la France est le troisième pays (hors Etats-Unis) le plus représenté en NBA. Alors que la saison régulière débute dans la nuit de mardi à mercredi, RMC Sport propose une large revue d’effectif des Tricolores engagés sur les parquets de la Grande Ligue en 2022-2023.

Ils vont avoir un vrai rôle

  • Rudy Gobert (15,6 points, 14,7 rebonds, 2,1 contres avec le Jazz en 2021-2022)

Il est au cœur du plus gros transfert de l’été, l’un des ces fameux blockbuster trades dont les Américains raffolent. En quittant le Utah Jazz, sa franchise de toujours, pour les Minnesota Timberwolves, Rudy Gobert (30 ans) ouvre un nouveau chapitre de sa carrière. Peut-être le plus excitant. Après neuf ans à Salt Lake City, l’ancien joueur de Cholet rejoint Minneapolis et sa meute de jeunes loups affamés. Aux côtés de Karl-Anthony Towns, Anthony Edwards et D'Angelo Russel, trois joueurs de calibre All-Star, le triple défenseur de l’année débarque dans une équipe plus qu’ambitieuse. "L’objectif, c’est le titre", a d’ailleurs clamé le récent médaillé d’argent à l’Euro. Dans une conférence Ouest toujours très relevée et alors que sa complémentarité avec Towns va être scrutée de près, le chemin s’annonce long et sinueux. Mais la saison du Français chez les Wolves est assurément l’une des attractions de ces prochains mois.

  • Nicolas Batum (8,3 points, 4,3 rebonds, 1,7 passe en 2021-2022 avec les Clippers)

Dans sa quête de Finales NBA, Gobert a des chances de croiser Nicolas Batum. Pour sa troisième saison chez les Clippers, l’ailier tricolore (33 ans) va encore devoir montrer ce qu’il fait de mieux depuis son arrivée dans la Cité des anges: de la défense, de la polyvalence et une capacité à faciliter le jeu offensif de son équipe grâce à son QI basket. Avec ces qualités, et malgré un effectif parmi les plus profonds de NBA, il aura une nouvelle fois un rôle prépondérant. Débarrassé de la pression inhérente au gros contrat qu’il avait signé avec les Charlotte Hornets, Batum vit une véritable renaissance depuis son arrivée aux Clippers. Après avoir fait une croix sur l’Eurobasket pour se reposer, il retrouve le duo de stars Paul George-Kawhi Leonard après une saison complètement blanche pour le deuxième cité à cause d’une blessure.

  • Evan Fournier (14,1 points, 2,6 rebonds, 2,1 passes en 2021-2022 avec les Knicks)

À l’inverse de ses deux coéquipiers en équipe de France, Evan Fournier (29 ans) ne semble pas en mesure de viser très loin cette saison en playoffs. Mais le natif de Charenton (94) et les Knicks ont tout de même beaucoup à prouver. À l’été 2021, Fournier a débarqué des Boston Celtics dans un effectif qui venait de terminer 4e de la Conférence Est. Sauf que la saison de la confirmation s’est vite transformée en long chemin de croix pour les locataires du Madison Square Garden, 11es à l’Est en 2021-2022. D’un point de vue statistique, le Français, titulaire indiscutable, a été au rendez-vous, battant même le record du nombre de trois points inscrits par un joueur des Knicks sur un seul et même exercice (241). Confirmé dans le cinq majeur malgré l’arrivée de Jalen Brunson, il est une nouvelle fois attendu pour la fiabilité de son shoot extérieur. Avec comme ambition collective de passer un tour de playoffs pour la première fois de sa carrière ?

Ils ont des choses à prouver

  • Killian Hayes (6,9 points, 3,2 rebonds, 4,2 passes en 2021-2022 avec les Pistons)

Il laisse les fans français sur leur faim depuis deux saisons. Plus haut Français drafté de l’histoire en attendant un certain Victor Wembanyama, l’ancien Choletais (21 ans) a effectué des premiers pas en demi-teinte dans la Grande Ligue, ce qui ne l’empêche pas de garder la confiance de ses dirigeants. Au cours des deux derniers exercices, il est toujours resté dans les plans de son coach, Dwane Casey, avec un peu plus de 25 minutes de temps de jeu en moyenne. Avec l’arrivée du prometteur Jaden Ivey (5e de la draft 2022) sur son poste, il semble destiné à endosser un rôle en sortie de banc, ce qui pourrait parfaitement lui convenir. Et enfin lancer complètement sa carrière outre-Atlantique ?

  • Frank Ntilikina (4,1 points, 1,4 rebond, 1,2 passe en 2021-2022 avec les Mavericks)

Le vice-champion olympique 2021 s’est accroché pour garder sa place en NBA. Et l’histoire lui a plutôt donné raison. En grande difficulté à la fin de son passage aux Knicks, Frank Ntilikina (24 ans) a trouvé sa place dans le roster des Dallas Mavericks, dans un rôle de joueurs de devoirs éloigné de sa 8e place à la draft 2017 mais peut-être plus conforme à son profil. Aux côtés de Luka Doncic, il a disputé 58 rencontres avec en moyenne 12 minutes par match la saison dernière. Dévolu aux tâches défensives, il est entré en jeu à chaque rencontre des Mavs en demi-finale et finale de Conférence. Même si Dallas vient d'enrôler Facundo Campazzo sur les lignes arrières, il devrait de nouveau endosser ce costume de soutier, si précieux en NBA.

Ils doivent faire leur trou

  • Ousmane Dieng (8,9 points, 3,1 rebonds et 1 passe avec les New-Zealand Breakers en 2021-2022)

En dehors des cinq noms cités ci-dessus, il est le seul Français à bénéficier d’un contrat garanti pour cette saison 2022-2023. Drafté à la 11e position par les Knicks et envoyé directement à Oklahoma City dans la foulée, Ousmane Dieng va faire ses premiers pas en NBA après une première année professionnelle aux New-Zealand Breakers, en première division australienne. Véritable phénomène physique doté d’un bagage technique rare pour sa taille, comparé à Paul George ou à une "version moderne et de 2,08m d’Antoine Rigaudeau", l’ailier peut aller gratter du temps de jeu dans un effectif jeune et sans réelles ambitions à la suite de la grave blessure de Chet Holmgren. En présaison, il a réalisé quelques belles performances, avec notamment 11 points à 5 /8 aux tirs, deux rebonds et deux passes dans la victoire du Thunder contre les San Antonio Spurs la semaine dernière.

  • Théo Maledon (7,1 points, 2,6 rebonds, 2,2 passes en 2021-2022 avec le Thunder)

Après avoir eu la mauvaise surprise d’être coupé par les Houston Rockets, quelques jours seulement après son transfert d’OKC, Théo Maledon (21 ans) a su rebondir aux Charlotte Hornets, où il a signé un contrat "two-way", qui prévoit des aller-retours en G-League (l'antichambre de la NBA) et des piges dans la Grande Ligue en cas de besoin. Alors que son avenir en NBA a un temps été mis entre parenthèses après la décision des Rockets, l’ancien de l’ASVEL savoure cette seconde chance. "Être capable d’être ici et de prendre un nouveau départ est la chose la plus importante et ce sur quoi je suis vraiment concentré, a confié le meneur français après son premier entraînement. Quand ça n’a pas marché quelque part, il faut continuer de travailler jusqu’à ce que ça marche autre part. Avec un peu de chance, ce sera ici."

  • Olivier Sarr (7 points, 4,2 rebond, 0,9 passe avec le Thunder en 2021-2022)

Ses performances remarquées en fin de saison dernière avec OKC, avec notamment une pointe à 24 points et six rebonds contre les Phoenix Suns, ont visiblement tapé dans l'œil de certains recruteurs. À 23 ans, l’intérieur tricolore, parti en 2017 du Centre fédéral pour terminer sa formation aux Etats-Unis, a obtenu un contrat "two-way" avec les Portland Trail Blazers. Comme Maledon, son ancien coéquipier au Thunder, il va évoluer en G-League mais aura l’occasion de faire ses preuves en NBA si le staff de la franchise de l’Oregon fait appel à lui.

  • Moussa Diabaté (9 points, 6 rebonds et 0,9 contre en 2021-2022 avec les Michigan Wolverines)

Le troisième mousquetaire bénéficiant de ce fameux contrat "two way". Drafté en 43e position par les Clippers, l'intérieur de 20 ans, très intéressant en NCAA la saison passée, est à la disposition de la franchise de Nicolas Batum. Longiligne et sur-athlétique, Moussa Diabaté a déjà fait parler de lui en claquant un énorme dunk en pré-saison contre les Denver Nuggets. Dans un effectif qui joue le titre, il va devoir cravacher pour obtenir du temps de jeu.

Et aussi…

Plusieurs autres Français vont graviter autour de la NBA cette saison, sans pour autant avoir, à l’aube de cette nouvelle saison, de contrat garanti ni même de "two way". Joël Ayayi (Lakeland Magic), Adam Mokoka (Oklahoma City Blue) et Sékou Doumbouya (Delaware Blue Coats) ont tous les trois des contrats en G-League, ce qui ne les empêchent pas de recevoir un appel d’une franchise NBA en cours de saison. Pour Sidy Cissoko (G-League Ignite), l’objectif est clairement la draft 2023. Timothé Luwawu Cabarrot et Killian Tillie, respectivement coupés par les Phoenix Suns et les Memphis Grizzlies ces derniers jours, se retrouvent quant à eux sans aucun contrat.

Felix Gabory Journaliste RMC Sport