NBA: Gobert se confie sur le racisme dont lui et sa mère ont souffert au sein de leur propre famille

Pendant que Victor Wembanyama profitera de ses vacances avant de se projeter vers les Jeux olympiques de Paris 2024 aux côtés de son futur compagnon de la raquette, Rudy Gobert, le chef de meute des Wolves disputera lui les play-offs de NBA avec Minnesota. Redevenu dominant cette saison avec le troisième de saison régulière à l’Ouest, Rudy Gobert a livré un témoignage fort de son enfance, se confiant pour The Players Tribune sur le souvenir "douloureux" du racisme émanant d’une partie de sa famille.

Lui, l’enfant noir né d’une autre union dans une famille blanche, s’est trouvé rejeté d'emblée pour sa couleur de peau. "Avant même que je ne sois conscient, alors que je n'étais qu'un enfant venant au monde dans le nord de la France, certaines personnes ne voulaient pas de moi à cause de ce que j'étais. Et pas seulement des gens. Les miens", a-t-il partagé.

"Chaque année, la famille de ma mère organisait un grand repas de Noël chez une certaine personne, a rembobiné l’international français. Ma mère (Corinne Gobert) est blanche. Mon père (Rudy Bourgarel) est noir. Il est originaire de la Guadeloupe et jouait professionnel au basket-ball en France lorsqu'ils se sont rencontrés."

"Ma mère était dévastée"

Un problème pour certains membres de la famille, qui ne se sont pas gênés pour faire comprendre à la mère de Rudy Gobert qu’elle ne serait plus autorisée à entrer chez eux avec ce petit garçon à l’occasion des fêtes de fin d’année (ndlr, Les parents de Rudy Gobert se sont séparés quand il était n’était qu’un tout petit garçon).

"Elle pouvait venir seule. Mais elle ne pouvait pas amener 'cet enfant'. Elle ne pouvait pas amener Rudy. Elle était dévastée. Et évidemment, elle a passé Noël avec moi à la place. Elle leur a dit: 'Si c'est ce que vous pensez, alors vous ne me verrez plus. Pas à Noël. Jamais. Je ne veux rien avoir à faire avec vous.'"

Encore aujourd’hui, Rudy Gobert se demande ce qu’il serait devenu sans sa mère, qui continue de l'accompagner dans tous les moments importants de sa carrière. "Dès le premier jour, avant que je puisse me protéger, ma mère me protégeait. Les choses qu'elle a faites pour moi et mes frères et sœurs… c'est incroyable. Financièrement, nous n’avions pas grand-chose. Mon père est retourné en Guadeloupe quand j'avais deux ans et ma mère a dû assumer beaucoup de responsabilités."