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Europe de cyclisme sur piste: quels enjeux pour les Bleus en vue des JO de Paris 2024?

La qualification olympique de la piste française, et en particulier des disciplines par équipes, passe cette semaine par Apeldoorn aux Pays Bas, où se tiennent de mercredi à dimanche les Championnats d’Europe. Si la majorité des spécialités peut se targuer d’une certaine sérénité, ce n’est pas le cas de la vitesse par équipe féminine, qui joue gros dès ce mercredi.

La France de la piste va plutôt bien. A tel point qu’à trois mois de la fin du chemin de qualification olympique (15 avril), il est déjà quasiment assuré de voir aux Jeux Olympiques de Paris ses deux équipes de poursuite (hommes et femmes) et son équipe masculine de vitesse, compte tenu des classements mondiaux actuels.

Tout sauf anecdotique, puisque cela assurerait en l’état aux Bleus le nombre de quotas maximal (2) dans toutes les disciplines individuelles qui en découlent: vitesse, keirin, omnium, ainsi qu’une qualification pour la Madison. Avec, à la clé, plusieurs belles chances de médailles tricolores pour l’été prochain.

Dans ce contexte toutefois, une discipline fait tache: la vitesse par équipes féminine de Mathilde Gros, Marie-Divine Kouamé et Julie Michaux n’a presque plus le droit à l’erreur si elle veut voir les JO. Si elle ne se qualifie pas, la France n’aura par ailleurs qu’un seul quota par épreuve individuelle chez les filles en vitesse et en keirin, avec d’autant moins de chances de médailles. 

Faire mieux que la Pologne, mais pas seulement

Les trois manches de Coupe des Nations qui se courront de février à avril à Adélaïde (Australie), Hong-Kong (Chine) et Milton (Canada), seront capitales sur la route de Paris. Mais ne serviront presque à rien sans une belle performance à Apeldoorn aux Pays-Bas, lors des Championnats d’Europe. Le concours de la vitesse par équipes se déroule tout au long de la première journée, ce mercredi. 

Le constat est assez simple: actuellement neuvième au ranking mondial en vitesse par équipes féminine, la France doit absolument marquer des gros points pour espérer rentrer dans le top 8 et ainsi maintenir l’espoir de se qualifier pour les Jeux.

Pour cela, elle devra à la fois faire mieux que la Pologne, mais aussi se rapprocher le plus possible du podium. Deux missions qui semblent à la portée des Bleues, quatrièmes en 2023 des Championnats d’Europe de Granges en Suisse, et qui avaient alors terminé devant la Pologne. Avec une inconnue cependant: l’état de forme de Mathilde Gros, touchée pendant les fêtes par un virulent virus gastrique et forfait pour les Championnats de France la semaine dernière à Saint-Quentin-En-Yvelines. Elle s’est reposée, et a pu a priori correctement récupérer. 

Se frotter aux meilleures nations pour encore progresser

Au-delà de l’enjeu de la qualification olympique pour la vitesse féminine, cette semaine néerlandaise constitue aussi l'une des toutes dernières occasions de se frotter à la concurrence avant les Jeux Olympiques. "On n’aborde jamais une compétition en se disant que c’est un entraînement, observe d’ailleurs Florian Rousseau, directeur de la très haute performance à la Fédération française de cyclisme et triple champion olympique. Bien-sûr, l’objectif c’est les JO, mais la compétition c’est la compétition, et on veut gagner. Donc les championnats d’Europe sont importants, avec à la clé un titre continental."

En la matière, la France avait pu glaner 11 médailles il y a un an à Granges, mais une seule en or, à mettre à l’actif de Benjamin Thomas en omnium. Si Mathilde Gros est à son niveau de 2022, et avec une équipe de France de poursuite féminine en constante progression désormais capable de jouer les podiums au niveau mondial, elle pourrait tabler sur un résultat au moins similaire. Avec, elle l’espère, des titres plus nombreux. 

Elle devra toutefois se confronter à ce qui se fait quasiment de mieux au niveau mondial en matière de cyclisme sur piste, si l'on excepte les Etats-Unis et la Nouvelle Zélande. La vitesse masculine néerlandaise d'Harrie Lavreysen et Jeffrey Hoogland, la vitesse féminine allemande de Lea Sophie Friedrich, ou encore l'endurance masculine italienne de Simone Consonni et Jonathan Milan, font référence au niveau planétaire.

Arnaud Souque à Apeldoorn (Pays-Bas)