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Vuelta: "Je vois des choses…", les doutes de Jérôme Pineau face aux performances des Jumbo-Visma

Dans Les Grandes Gueules du Sport ce dimanche sur RMC, Jérôme Pineau a exprimé ses doutes devant les performances de Sepp Kuss, Primoz Roglic et Jonas Vingegaard, qui occupent actuellement les trois premières places du classement général de la Vuelta.

Sepp Kuss. Primoz Roglic. Jonas Vingegaard. Après deux semaines de course, trois coureurs de la formation Jumbo-Visma occupent… les trois premières places du classement général de la Vuelta. Une domination sans partage qui rallume chez certains les feux de la suspicion. Présent dimanche dans Les Grandes Gueules du Sport sur RMC, Jérôme Pineau, ancien coureur professionnel, vainqueur notamment d'une étape sur le Giro en 2010, a fait part de ses inquiétudes.

"Ce qui me dérange, c’est le manque de clarté au niveau des budgets et la non-mise en place du salary cap. Les instances internationales sont en train de tuer notre sport. Elles laissent faire trop de choses, elles sont à la botte de ces grandes équipes. C'est ça le danger. Après, on suspecte ce qu’on veut. On voit des images… Je ne parle pas de dopage mais de pire que ça. Mécanique ? Oui, mécanique", a-t-il d’abord lancé. Avant de revenir sur un épisode survenu vendredi lors de la 13e étape du Tour d’Espagne.

"Comment ils font ?"

"L’accélération de Sepp Kuss dans le Tourmalet il y a deux jours, à 10km/h plus vite que le groupe devant lui où il y avait des pépites comme Juan Ayuso… Kuss arrive 10km/h plus vite. Il y a un spectateur qui fait un pas en avant, il freine et repart 10km/h plus vite. Dans le Tourmalet. Comment on explique ça ? Comment on peut m'expliquer ça ?", a questionné Pineau.

Et de poursuivre : "On peut rappeler que certaines instances ont besoin d’argent pour vivre. C’est mon sport, j’en vis et j’en ai vécu. C’est ma passion, mais j’ai peur, ça m’inquiète grandement. Je vois des choses… Dans le Col de Spandelles l’an dernier, j’ai vu Sepp Kuss boucher dix secondes sans pédaler. Je ne sais pas comment on fait et moi je m’interroge. Comment ils font ? J’y étais dans ce milieu il n'y a pas longtemps. Les discussions autour des bus, ce n’était pas sur ce qu’ils faisaient en stage. Et il n’y avait pas que les petites équipes qui se plaignaient. Mais personne ne dit rien. Il n’y a pas de preuves, mais pour Armstrong il n’y avait pas de preuve non plus... On attend de prendre le mur dans la gueule. Ce sera peut-être trop tard."

Dans un sport où les champions échappent rarement au poids du soupçon, les performances de Jonas Vingegaard lors du dernier Tour de France avaient déjà suscité des interrogations. Rappelons qu’il n’y a eu aucun contrôle positif sur le Tour comme sur la Vuelta cette année. Lors de chaque étape, le vainqueur ainsi que l'ensemble des maillots distinctifs se soumettent à un contrôle antidopage. En plus des contrôles des coureurs qui montent sur le podium, d'autres sont contrôlés de manière aléatoire tout au long de la course. Pour lutter à la fois contre le dopage médical et la fraude technologique, les vélos des coureurs font aussi l'objet de contrôles effectués par l'Union cycliste internationale avec des scanners à rayons X.

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