Escrime: qu'est-ce que l'ostarine, le produit auquel Ysaora Thibus a été testée positive?

L'ostarine est un produit qui fait partie de la famille des SARMs, c'est-à-dire, des substances synthétiques conçues pour imiter les effets de la testostérone, en soi, avoir le même effet que les stéroïdes anabolisants.

"La testostérone est le chef de file des stéroïdes anabolisants. Dans les années 60, des chercheurs ont mis au point des dérivés synthétiques. On a cherché à remplacer les stéroïdes anabolisants classiques, sans avoir, a priori, les effets secondaires comme l'augmentation du clitoris, des poils entre les fesses, entre les seins par exemple...", indique Jean-Pierre de Mondenard, médecin du sport et spécialiste du dopage sportif.

Interdit depuis 2008

Connue du milieu sportif, notamment dans les salles de sport et dans le culturisme (body-building), l'ostarine joue sur la densité des muscles, leur volume et améliore l'endurance. "L'ensemble des SARMs (ostarine, ligandrol) est interdit depuis 2008 par l'Agence mondiale antidopage. On ne peut pas les acheter en pharmacie et pourtant chaque sportif peut se le procurer sur Internet", précise-t-il.

Ce dopant se prend par voie orale sous forme de gélule, comprimé ou liquide. "L'ostarine peut aussi se transmettre lors de rapports sexuels."

Une suspension de 4 ans?

C'est alors une course contre-la-montre pour la fleurettiste, à cinq mois des Jeux olympiques, à la maison. Ysaora Thibus a annoncé mardi 20 février vouloir renoncer à l'analyse de son échantillon B: "À 156 jours des Jeux olympiques, il est impératif que je puisse présenter ma défense dans le cadre d’une procédure accélérée visant à lever la suspension pour me permettre d’y participer [...] J’ai bien été exposée par contamination, malgré moi, pendant la période du contrôle."

Il faudra donc que l'escrimeuse prouve qu'il y a eu contamination à son insu. "La seule chose qui peut peut-être lui permettre de participer aux Jeux, c'est de démontrer que l'ostarine a pénétré son corps lors d'un rapport sexuel. Il faut le prouver via une étude capillaire", note Jean-Pierre de Mondenard.

L'effet inverse, la vice-championne olympique par équipe aux Jeux de Tokyo 2021 risque jusqu'à 4 ans de suspension et une non-participation aux Jeux de Paris.