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Copa Libertadores: Cavani à Boca Juniors, ça donne quoi jusque-là ?

Arrivé l'été dernier à 36 ans, Edinson Cavani n'a pas mis longtemps à tomber sous le charme de Boca Juniors. Opposé en finale à Fluminense ce samedi soir (21h), l'ancien Parisien rêve d'offrir à son club une septième Copa Libertadores.

Trois mois dans une vie sont-ils suffisants pour tomber amoureux? Si l’on en croit l’expérience d’Edinson Cavani, la réponse est toute trouvée. A 36 ans, alors que le moment approche où il rangera ses crampons, "El Matador" n’a jamais semblé aussi heureux. Et surtout excité à l’heure de vivre sa première finale de Copa Libertadores. Le rendez-vous est fixé ce samedi (21h), dans le mythique stade du Maracana, à Rio de Janeiro, pour une affiche bouillante entre Boca Juniors et Fluminense.

D’un côté, le club cher à Juan Roman Riquelme vise une septième couronne pour rejoindre Independiente au classement des clubs les plus titrés de la plus prestigieuse des compétitions sud-américaines. De l’autre, les Brésiliens guidés par Fernando Diniz et un bataillon de vétérans (Marcelo, Felipe Melo, Ganso) sont en quête d’un premier sacre. Cavani, lui, a l’occasion d’ajouter une ligne de plus à un palmarès déjà bien fourni. Mais il l’assure, il serait prêt à échanger tous ses trophées accumulés depuis ses débuts chez les pros en 2005 - sauf un - pour soulever cette Copa Libertadores.

"C'est le match de ma vie"

"Ce n’est plus le moment de penser à ce qui s'est produit dans le passé. Ce que l'on a vécu dans sa carrière, on n'y pense plus tellement. On pense au présent, à ce que l'on doit vivre et à l'enjeu de ce match. La vérité, c'est que pour moi, c'est le match de ma vie", a-t-il confié, déterminé, en conférence de presse.

Et de préciser son propos : "Il y a tout ce que cette rencontre implique comme l’endroit où nous allons jouer et ce que ça représente à ce moment de ma carrière. Beaucoup de choses me font dire que ce match est pour moi le plus important. C’était un long chemin pour arriver jusqu’ici. Hormis la Copa America avec l'Uruguay (en 2011), j'échangerais tout ce que j'ai accompli pour pouvoir gagner cette Copa Libertadores avec Boca."

Vainqueur de la Coupe d’Italie avec Naples, sextuple champion de France et même meilleur buteur de l’histoire du PSG pendant deux ans avant d’être dépassé par un certain Kylian Mbappé, le natif de Salto en a vu d’autres. Mais cette finale tient visiblement une place toute particulière dans son cœur. "On est tous conscients de ce que ça signifie pour nos supporters et leurs familles", a-t-il répété ces derniers jours. "Tout ce qui se passe autour de Boca est fantastique. Vous ne pouvez pas le comprendre tant que vous n’êtes pas à Boca. Mais quand vous êtes ici, vous sentez toutes ces choses. Mes enfants aussi comprennent. Ils viennent au stade, ils chantent, ils profitent de cette ambiance spectaculaire."

Des critiques sur son efficacité

Depuis sa signature fin juillet, et sa présentation dans une ambiance délirante à la Bombonera, Cavani a pourtant vécu des moments compliqués. Avec des critiques régulières sur son manque d’efficacité malgré le soutien de Riquelme, aujourd'hui vice-président de Boca, et de son entraîneur Jorge Almirón. Car en 13 matchs disputés toutes compétitions confondues, celui qui est en concurrence avec l’ex-Marseillais Dario Benedetto n’a fait trembler les filets qu’à trois reprises, dont une fois sur penalty. "Les choses ne sont pas aussi faciles qu'elles le paraissent de l'extérieur", s’agaçait-il en septembre après une question d’un journaliste sur sa panne de but. "Parfois ça fonctionne, parfois non. Il faut continuer à avoir la foi et travailler. Parfois, le ballon ne veut pas rentrer, ce sont des choses qui arrivent."

Une soirée résume bien le tourbillon d’émotions qu’il décrit systématiquement lorsqu’il parle de sa passion pour Boca. Le 6 octobre, maillot floqué du numéro 10 sur le dos, Cavani marque d’abord des points en ouvrant le score face à Palmeiras en demi-finale retour de Copa Libertadores. Mais il se plante ensuite en ratant sa tentative lors de la séance de tirs au but. Un loupé finalement sans conséquence, l’ancien gardien de Manchester United Sergio Romero se muant en héros pour propulser Boca en finale. "J'ai su dès le premier instant que rejoindre ce club allait être un honneur", confiait-il ce soir-là. "J'essaie de me préparer à tout donner. Il reste encore un petit pas vers ce qui pourrait être un moment tout simplement historique pour ce club." Et pour son histoire d'amour avec Boca.

https://twitter.com/rodolpheryo Rodolphe Ryo Journaliste RMC Sport