Affaire Rubiales: le discours politique vibrant de Jennifer Hermoso au Mexique

Dans un auditorium plein à craquer, Jennifer Hermoso est montée à la tribune pour faire passer quelques messages mardi soir, à l’occasion de la cérémonie d’investiture de 18 nouveaux membres au Football Hall of Fame, un événement qui se tenait à Pachuca, au Mexique, où elle évolue en tant que joueuse depuis plus d’un an. Si elle ne pas mentionné explicitement cette affaire, ni cité nommément Luis Rubiales, qui l’a embrassé sans son consentement après la finale de la Coupe du monde remportée par la Roja à Sydney, le président de la Fédération espagnole était bien présent en filigrane de son discours.

"Garantir une société inclusive qui nous protège tous"

"Mon équipe nationale a changé la façon dont beaucoup de gens voyaient le football féminin. Je suis sûre que des millions de filles dans le monde se sont senties identifiées et protégées par ce groupe de joueuses courageuses, engagées et honnêtes, qui, à chaque pas qu'elles ont fait, ont toujours pensé à leur avenir à toutes, a-t-elle déclaré. Il s'est passé beaucoup de choses depuis, nous avons peut-être sacrifié certaines joies, certaines célébrations et, sans le mériter, nous avons souffert plus que nous ne l'aurions dû à un moment historique pour nous. Il est clair pour moi que nous avons une énorme responsabilité envers les nouvelles générations. À tous ceux qui n'ont pas de haut-parleur pour se faire entendre, je veux dire que ce combat nous appartient à tous. Nous gagnons sur le terrain et en dehors du terrain pour garantir un sport inclusif et une société inclusive qui nous protège tous. Et à tout le monde, j'ai envie de dire: c'est fini ! Je m'appelle Jenni Hermoso, je suis joueuse de football et je suis cette fille qui est devenue championne du monde."

Après le titre mondial, Luis Rubiales avait embrassé par surprise Jennifer Hermoso sur le bouche. Son geste a provoqué l’indignation internationale et entraîné sa suspension provisoire par la Fifa. Cette affaire a également entraîné une vague de départs à la Fédération espagnole de football, notamment celle de l’ex-sélectionneur de l’équipe féminine sacrée championne du monde, qui a été entendu par la justice cette semaine, avec d’autres personnes inculpées. Trois joueuses espagnoles ont confirmé lundi des pressions exercées sur Jenni Hermoso après le baiser forcé de Luis Rubiales. Ce dernier a toujours affirmé que ce baiser était consenti.