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D1 Arkéma: Hegerberg s'en prend à la FFF, qui n'a "aucune relation" avec les joueuses

À quelques heures du choc OL-PSG en D1 Arkéma, l'attaquante norvégienne Ada Hegerberg a regretté l'absence de dialogue entre la FFF et les actrices du championnat, notamment à propos de l'instauration des play-offs en fin de saison.

Ces dernières années, l'affiche OL-PSG était souvent synonyme de "finale" pour le titre en D1 Arkéma. Un duel qui a presque systématiquement tourné à l'avantage des Fenottes, championnes de France 16 fois sur les 17 dernières années. Mais le match de ce dimanche soir, en clôture de la 15e journée (21 heures), a une saveur complètement différente. Si les joueuses de Sonia Bompastor ont l'occasion de prendre 13 points d'avance sur leurs rivales en cas de succès au Groupama Stadium, le titre est loin d'être dans la poche malgré un tel matelas d'avance.

La raison? L'instauration de play-offs en fin de saison entre les quatre premières équipes du classement. Si l'OL est très bien parti pour terminer en tête de la D1 (14 victoires en autant de rencontres), le club devra disputer deux matchs secs pour aller chercher une 17e couronne nationale. Cette nouvelle formule, instaurée par la Fédération Française pour relancer l'intérêt du championnat, n'est pas au goût d'Ada Hegerberg.

"Des décisions importantes sont prises derrière un mur sans qu'on le sache"

Première lauréate du Ballon d'or en 2018, la meilleure buteuse du championnat (11 réalisations) dénonce une injustice. "Il faut se mettre dans la tête des joueuses. Tu fais un sans-faute en championnat mais tu risques de tout perdre sur un match. Je ne sais pas, peut-être que l'OL est devenu trop supérieur donc il a fallu créer des play-offs. Mais on n'a pas gagné tous nos titres par fun. Les gens ne s'en rendent pas compte, c'est une remise en question quotidienne", a pesté Ada Hegerberg dans les colonnes de L'Equipe.

L'attaquante regrette également l'absence de dialogue entre les instances et les joueuses, qui doivent faire face à un calendrier dense. "Comme avec la FIFA ou l'UEFA, il n'y a aucune relation avec les actrices, alors que les calendriers sont de plus en plus chauds. On a une position dans le foot, on est des passionnées, on connaît le jeu. Or, des décisions aussi importantes sont prises derrière un mur, sans qu'on le sache. Sur la Ligue pro, je ne connais pas beaucoup de filles qui ont été consultées."

Femme engagée pour le développement du foot féminin, la meilleure buteuse de l'histoire de la Ligue des championnes aimerait être "juste concentrée sur le foot", consciente de ne "pas tirer profit des combats" qu'elle mène. "Ça fait dix ans que je suis ici et je n'ai presque pas vu de développement autour du championnat et du statut de joueuse professionnelle. Même avec le pouvoir qu'il a, Jean-Michel Aulas ne pourra pas tout changer seul. Il y a d'abord une mentalité à faire évoluer."

AS