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Des pilules et de la marche, comment Guy Roux a vécu la remontée d’Auxerre en Ligue 1

Le palpitant de Guy Roux, ancien entraîneur emblématique de l’AJ Auxerre, s’est accéléré dimanche au moment de la victoire de l’AJA sur Saint-Etienne pour retrouver la Ligue 1 dix ans après l’avoir quittée.

A 83 ans, Guy Roux ne s’est pas épargné une bonne dose d’adrénaline, dimanche en suivant le barrage d’accession à la Ligue 1 entre Saint-Etienne et Auxerre, le club dont il a écrit la légende. Dans une interview à Public Sénat, l’ancien entraîneur mythique de l’AJA raconte comment il a suivi cette rencontre qui s’est achevée par la victoire des Bourguignons (1-1, 5 tab 4) qui vont retrouver la Ligue 1 dix ans après l’avoir quittée. Il a tout de même pris ses précautions pour ne pas jouer avec sa santé fragile, lui qui a subi un double pontage coronarien en 2001.

"Je ne suis pas allé au match, a-t-il confié. J’ai un peu fatigué mon cœur avec toutes mes activités. [Mon cœur], on me l’a même sorti à un moment et on l’a mis à 7 degrés avant de le remettre. Je fais attention: 'on m’a dit pas d’émotion extraordinaire… alors un match comme ça!'"

Il a marché trois kilomètres après l'ouverture du score d'Auxerre

"J’avais été en forme au match aller, parce que je me disais il y a le match retour: de toute façon il n’y aura pas de résultat, a-t-il ajouté. Mais au match retour... J’ai eu peur, je ne suis pas allé à Saint-Etienne et j’ai regardé le match chez moi, tranquille, tout seul, avec des pilules à côté quand même, détaille-t-il. Jusqu’au but (d’Auxerre inscrit par Hamza Sakhi, ndlr), à la 52e minute, j’étais calme, je n’avais aucune accélération cardiaque. Et là, j’ai mis mes tennis et j’ai fait trois kilomètres de marche, je suis revenu pour la prolongation."

"J’avais peur que ça m’excite trop et que ça me mette en danger, explique-t-il. J’avais laissé ma télé allumée et, quand je suis revenu, j’ai vu qu’on préparait la prolongation. Je me suis dit que j’allais regarder, ça ne m’a rien fait. J’avais confiance pour les tirs au but. J’avais étudié les conditions psychologiques de l’équipe adverse, comme si j’étais l’entraîneur (d’Auxerre). Je me suis dit: s’ils (les Stéphanois) ne mènent pas 2-0 ou 3-0, ils vont avoir peur. Ils sentaient en eux-mêmes qu’ils allaient se faire croquer. Ce qui s’est un peu produit."

La carrière de Guy Roux est intimement liée à celle d’Auxerre où il a d’abord mené une modeste carrière de joueur (1954-1957) avant d’en devenir le mythique entraîneur, faisant passer le club de la DH à la Ligue des champions entre 1961 et 2005. Sous ses ordres, le club a remporté le championnat de France en 1996 et quatre Coupes de France. Il a aussi qualifié l’AJA à deux reprises en Ligue des champions (1996-1997 et 2002-2003). Il a finalement quitté ses fonctions en 2005 avant une dernière pige à Lens en 2007. Il reste, depuis, un suiveur assidu du club et un visiteur régulier du stade de l’Abbé-Deschamps.

NC