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Youth League: comment les jeunes Nantais ont fait des tirs au but leur arme fatale

Lech Poznan-FC Nantes le 4 octobre 2023 en Youth League

Lech Poznan-FC Nantes le 4 octobre 2023 en Youth League - Icon Sport

En déplacement en Autriche pour affronter Salzbourg en huitièmes de finale de Youth League ce mercredi (15h), les jeunes canaris espèrent à nouveau créer l’exploit. Que ce soit face à Poznan, Helsinki et Séville, ses derniers adversaires, Nantes s’est à chaque fois qualifié après la séance de tirs aux buts. Encore?

"Aller jusqu’aux pénos, je peux vous dire que ce n’est pas un choix de départ", se marre Stéphane Moreau, l'entraîneur des U19 jaunes et verts. Le Nantais de naissance, ex-entraîneur des U17 du PSG avant de s’installer cette année sur le banc ligérien, ne peut qu’apprécier le parcours de son équipe, aujourd'hui qualifiée pour les 8es de finale de Youth League. "On vit une super aventure humaine, de gros matchs de haut niveau et avec du suspense."

Le dernier en question, une qualification arrachée au nez et à la barbe de Séville alors que la jeunesse nantaise menait 3-0 à une demi-heure du terme de la rencontre. "On se fait rattraper sur la fin parce qu’on a connu une baisse sur le plan émotionnel", reconnaît Stéphane Moreau. Mais comme face à Poznan et Helsinki, la séance de tirs aux buts a été bénéfique au FC Nantes et son gardien Tom Mabon. "Au fond de nous on était persuadé qu’on allait gagner", avoue le jeune homme de 19 ans. "Il y a une vraie cohésion dans ce groupe, on est tous potes et ça aide beaucoup pour la confiance."

Et pourtant, ce groupe n’a pas forcément l’habitude de vivre ensemble, compliquant l’organisation des séances. Certains évoluent chez les jeunes, d’autres en réserve tandis que les plus développés vivent des séances avec les professionnels. "Six joueurs de l’effectif s’entraînent avec le groupe pro à l’image de garçons comme Enzo Mongo, entré en jeu en L1 début février. Cette Youth League leur permet donc de se retrouver. Ils sont finalement tous plus ou moins de la même génération", explique l’entraîneur. "Ce qui est plus difficile c’est qu’on a seulement deux jours - du lundi au mercredi - pour préparer les matchs donc c’est assez intense. On entre plus vite dans l’analyse du match à venir."

Les secrets du gardien Tom Mabon

Des entraînements durant lesquels les pénaltys sont bien sûr travaillés. Chaque joueur tente sa chance et l’efficacité est présente selon les témoins. Tom Mabon, lui, apprécie l’exercice et en a repoussé lors de chacun de ces derniers matchs. "Aujourd’hui les tireurs attendent de plus en plus afin de voir où le gardien commence à partir. J’essaie donc de rester le plus longtemps immobile sur ma ligne", avance le portier nantais en Youth League, peu utilisé le reste de la saison avec la réserve.

Culminant à 1,85m, il sait qu’il lui "manque quelques centimètres pour les standards du haut niveau. Alors j’essaie de compenser avec une bonne lecture de trajectoires, une bonne détente. Je pousse plus fort sur les jambes." Admiratif de l’explosivité d’Anthony Lopes ou de l’anticipation d’un Manuel Neuer, Tom Mabon performe lors des séances de tirs aux but car "il a une vraie présence sur ces situations", explique Stéphane Moreau. "Il a une bonne lecture du frappeur, une bonne énergie, celle qui faut dans ce genre de séances." Une mobilité qui lui a été inspirée par Mickaël Landreau. "Pour moi la référence sur le plan psychologue, c’est Landreau face à Ronaldinho (PSG-Nantes, Coupe de la Ligue 2004). Il est entré dans sa tête", sourit le gardien.

Salzbourg avant une Beaujoire bien remplie ? 

L’occasion d’emmener une nouvelle formation aux tirs au but se présentera peut-être à nouveau pour les Nantais. Si les Canaris ont évité, lors du tirage au sort, des formations comme le Real Madrid, Manchester City ou le Bayern Munich, Salzbourg se présente malgré tout comme un redoutable adversaire. "Cela fait sept ans qu’ils sont dans la compétition, c’est une autre expérience", analyse Stéphane Moreau. "Et puis ils ont déjà remporté cette Youth League il n’y a pas si longtemps (en 2017, finaliste 2022)."

Difficulté supplémentaire, le fait de devoir se déplacer en Autriche. "On est avant tout content de continuer dans cette compétition mais il y a toujours la frustration de ne pas jouer à la Beaujoire, c’est sûr", regrette Mabon, en fin de contrat à l’issue de la saison. Face à Helsinki, 12.000 personnes étaient venues soutenir la relève nantaise dans le jardin des pros. "On ne s’attendait pas à voir autant de monde", reconnaît le jeune portier. "Le site du club annonçait 12.000 mais on avait du mal à y croire. Ça nous donne des étoiles dans les yeux et envie d’y revenir."

Stéphane Moreau, nantais de formation, a envie d’y croire. "Ce genre de parcours est plaisant et on souhaite aller le plus loin possible mais ce qu’on fait là, déjà, n’a jamais été fait. Les gens sont très fiers de la formation ici, elle est historique. C’est une vraie fierté d’atteindre ce stade de la compétition. L’opportunité d’avoir un quart de finale à la Beaujoire est exceptionnelle." Encore faudra-t-il résister à un Salzbourg réputé pour son intensité et son jeu physique. Viendra ensuite - peut-être - une part de loterie. Et à ce petit jeu, Nantes n’est pas malheureux. 

Clément Brossard