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Athlétisme: Mayer a connu "le plus gros problème de sa vie" juste avant les JO 2021

jeux Olympiques Paris 2024
Dans un documentaire diffusé sur France 2, Kevin Mayer a révélé qu’il avait été freiné dans sa préparation pour les Jeux olympiques 2021 par un blocage avant le saut à la perche, puis une lésion au mollet.

Il est l’une des plus grandes chances de médailles de l’athlétisme français dans ces Jeux olympiques 2021. Kevin Mayer arrive à Tokyo avec la pancarte d’immense favori du décathlon, fort de son record du monde de la discipline. Sa dernière grande sortie internationale, les Mondiaux de Doha en 2019, s’était pourtant mal terminée, avec une blessure à l’ischio-jambier gauche et un zéro pointé à la perche. Depuis, le Valentinois lutte contre une appréhension à l’approche du sautoir, qui l’a retardé dans sa préparation pour le Japon. Un pépin auquel est venu s’ajouter une lésion au mollet, contractée en mai.

"Incapable de sauter à fond"

Ces informations sur sa préparation ont été révélées dans un documentaire, "Corps et âme", diffusé sur France 2 en amont des JO. On y voit un Kevin Mayer en plein doute, après les Mondiaux, alors qu’il doit encore réaliser les minimas pour Tokyo, incapable de sauter à la perche pendant plusieurs séances d’entrainement. "C’est le plus gros problème de ma vie, explique alors le Valentinois. Il y en a eu plein, mais Doha, vouloir sauter avec un ischio déchiré, mon inconscient en a pris un coup."

"Mon corps était dans l’incapacité totale de courir à 100% et j’ai quand même essayé d’y aller, poursuit-il. J’ai l’impression que maintenant mon cerveau a enregistré ça et que maintenant inconsciemment je suis incapable d’aller sauter à fond avec ma perche." Pour régler ce problème, Mayer est même allé consulter Philippe d’Encausse, entraineur de Renaud Lavillenie. Le blocage s’est finalement envolé de lui-même lorsqu’il s’est retrouvé dos au mur, obligé de réaliser les quotas olympiques lors d’un meeting à la Réunion pour se rendre à Tokyo.

Une blessure gardée secrète

Sa préparation a ensuite connu une nouvelle embûche lorsqu’il s’est blessé au mollet, en compétition, à seulement deux mois des Jeux. Une blessure qu’il avait gardé relativement secrète, à l’image de Teddy Riner, qui lui aussi a attendu la veille des JO pour se confier sur ses pépins physiques. Pour la traiter, Mayer a notamment passé plusieurs séances des caissons hypebare, censés cicatriser plus rapidement sa déchirure, qui nécessite théoriquement cinq à six semaines d’arrêt.

En fin de documentaire, il se montre positif, alors que son entrainement a pu reprendre son cours à Dubaï, à un mois et demi du début des Jeux. Le retard pris sur sa préparation coûtera-t-il l’or au Drômois, argenté en 2016 à Rio? Le verdict sera rendu sur la piste du Stade olympique, à compter du 4 août, date du début du décathlon.

Corentin Parbaud Journaliste RMC Sport