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Double Contact - Kalash Criminel: "Comme Ngannou, je ne me fixe pas de limite"

RMC Sport a sa rubrique "culture-sport" baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. A l’occasion de la sortie de son projet "Bon Courage" (disponible depuis le 23 février), on a rencontré Kalash Criminel. Le rappeur de Sevran nous parle de son amitié avec Salahdine Parnasse, de son respect pour Francis Ngannou et du choix de Kylian Mbappé de quitter le PSG.

"On te tabasse comme Ngannou, tu cries: ‘stop, stop, stop’." Dans son projet "Bon courage", disponible depuis le 23 février, Kalash Criminel a nommé l’un de ses morceaux en hommage au colosse camerounais, qui s’est mis à la boxe anglaise après avoir régné sur le monde du MMA. A la fin du morceau, intitulé "Ngannou sans Bobby", on entend la voix intimidante de l’ancien champion UFC. The Predator explique notamment qu’il ne peut "pas avoir peur d’un homme". Une philosophie dans laquelle se retrouve le rappeur cagoulé.

"Le son s’est fait en Allemagne lors d’une séance studio. La phrase m’est venue comme ça, parce qu’on parle souvent de Ngannou dans mon entourage", confie le punchliner du 93 à RMC Sport. "Ce qu’il apporte en tant qu’Africain, c’est fort. J’aime bien le personnage. Son histoire est incroyable. Il n’a jamais rien lâché. C’est un genre de mec qui ne fixe pas de limite. Il est comme moi, je n’aime pas avoir des limites."

Rougemont, un quartier de combattants

Né à Kinshasa (ex-Zaïre, aujourd’hui République démocratique du Congo), Kalash Crimi a grandi dans le quartier de Rougemont, à Sevran. Au nord-est de la capitale. Passé brièvement par la salle de boxe pour échapper à une punition scolaire (après avoir couché un autre garçon dans la cour de récréation), Amira (son vrai prénom) a grandi dans un environnement de fighters. "Il y a énormément de combattants dans mon quartier: Cheick Koné, Arnold Quero, mon ami d’enfance Fayad, les frères Taylor et Damien Lapilus…"

L’artiste albinos de 29 ans est aussi proche de Salahdine Parnasse (de trois ans son cadet), originaire d’Aubervilliers, à une quinzaine de kilomètres de Sevran. "Je l’ai rencontré par rapport à un fréro qui s’entraînait avec lui à la Atch Academy. C’était son gars. A chaque fois que j’allais le voir, Salahdine était là. Par la suite, on a commencé à parler. C’est comme ça qu’on s’est branchés. Dans mon quartier, pour qu’on te valide, il faut que tu sois vraiment chaud. On n’aime pas vanter les gens pour vanter. On n’est pas des mecs qui parlent pour rien. Une fois j’ai demandé: ‘Salahdine, il est vraiment chaud?’ et on m’a dit: ‘Je te mens pas, il est vraiment chaud!’ Il s’entraîne dur. Depuis petit, il est dans ça. C’est son objectif, il est déterminé à percer dans ce milieu-là."

"Salahdine Parnasse frappe comme un poids lourd"

Dès qu’il l’a vu dans la cage, Kalash Criminel a tout de suite senti le potentiel de Parnasse, qui combat aujourd'hui au sein de l'organisation polonaise du KSW: "J’ai vu la détermination du mec et je me suis dit: ‘Il va aller loin’. Son agressivité, sa force de frappe. Il frappe comme un poids lourd limite. C’est un truc qui m’a étonné. J’espère qu’il ira le plus loin possible. Après, c’est lui qui gère sa carrière. Il a des agents pour, il sait ce qu’il fait. Parce que j’ai vu les gens qui se demandent pourquoi il ne va pas à l’UFC. Tu sais, d’où on vient nous, c’est d’abord la famille, après les poches, tu connais. Il ne va pas aller à l’UFC pour 5.000 euros alors qu’on lui en propose dix fois plus. Après, quand il se sera mis bien lui et sa famille, peut-être qu’il ira à l’UFC. C’est à lui de prendre sa décision. Il est intelligent et bien entouré."

Au-delà des sports de combat, Crimi est aussi un grand passionné de ballon rond. Il vient d’ailleurs de lancer sa propre structure d’agents de footballeurs, en parallèle de ses activités musicales. Et il vibre toujours autant pour Liverpool, depuis que l’un de ses oncles lui a transmis l’amour des Reds dans son enfance: "Ça c’est jusqu’à la mort, ça ne bougera jamais. Liverpool, c’est mon club de cœur. Je les supporte depuis 2002. Leurs matchs jouent beaucoup sur mon humeur. Je les regarde tous. Avant de caler quoi que ce soit, je regarde quand Liverpool joue. J’aime trop ce club."

Une virée à Anfield avec son fils, qui a "tous les maillots de Liverpool"

Autant dire que l’annonce du départ de Jürgen Klopp à la fin de la saison lui a mis un sérieux coup au moral: "Il ne faut pas se mentir, je le vis très mal. Klopp a carrément changé l’équipe. Mais rien ne dure. On l’a vu avec Alex Ferguson à Manchester United, ça s’est mal passé derrière. J’espère que nous on va réussir à rebondir et prendre un bon coach. Si possible, Xabi Alonso ce serait bien. Il est en train de prouver avec le Bayer Leverkusen. C’est le bon profil pour Liverpool."

En attendant, Amira projette de se rendre à Anfield pour la première fois d’ici l’été prochain: "Je pense que j’irai avec mon fils. Il a 6 ans donc il comprend déjà. Il a tous les maillots de Liverpool, donc là ça y est, il n’a plus le choix (rires)."

"Le PSG a mal géré le cas Mbappé"

Même si le club de la Mersey reste le plus cher à ses yeux, en tant que Parisien, Kalash Criminel apprécie aussi le PSG. Et il comprend le choix de Kylian Mbappé de partir cet été, sans doute pour rejoindre le Real Madrid: "Je trouve qu’il a un peu fait le tour, que ce soit en Ligue 1 ou avec le PSG. Pour moi, c’est le bon moment de partir. Il n’a jamais triché. En termes de finances, ça fait mal de voir l’un des meilleurs joueurs du monde partir libre. Le PSG a mal géré le cas Mbappé. Ils auraient dû le vendre."

En revanche, le rappeur se réjouit d’assister à l’éclosion de Warren Zaïre-Emery, appelé à devenir l’un des leaders du club de la capitale dans les années à venir: "Il est vraiment fort. S’imposer dans ce PSG-là en étant titi parisien, il y a très peu de joueurs qui l’ont fait. Ça montre déjà la force de caractère et le potentiel qu’il a. A 17 ans, c’est vraiment fort ce qu’il fait".

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport