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Double Contact - Rémy: "On a grandi dans le même quartier avec Salahdine Parnasse"

RMC Sport a sa rubrique "culture-sport", baptisée "Double Contact". Tout au long de l’année, on vous propose des entretiens intimes et décalés, avec des artistes qui font l’actualité. Après la sortie de son projet "Le fils de la gardienne", on a rencontré Rémy. Le rappeur d’Aubervilliers, initié au MMA, parle de son lien avec Salahdine Parnasse, de son admiration pour Benoît Saint Denis et de son amitié avec William Gomis.

Aubervilliers est une ville de Seine-Saint-Denis, située au nord de la capitale. De l’autre côté du périphérique. Aux portes des 18e et 19e arrondissements. C’est là que Rémy a fait ses premiers pas, tout comme Salahdine Parnasse. Le rappeur et le combattant du KSW sont nés la même année, en 1997. A onze mois d’écart. "On a grandi dans le même quartier, précise Rémy lorsqu’on le rencontre pour la sortie de son projet Le fils de la gardienne (disponible depuis novembre). Je l’ai connu jeune. A un moment donné, il commençait à se faire un nom dans le MMA et moi je commençais à me faire un nom dans le rap, donc on était obligés de se parler."

Alors que les combats de MMA n’étaient pas encore légalisés dans l’Hexagone, l’artiste d’Auber a commencé à fréquenter la Atch Academy, après avoir sympathisé avec son patron Stéphane Chaufourier (surnommé "Atch"). Et il s’est rapproché de Salahdine Parnasse: "A partir de là, on est devenus potes. Je suis super content de ce qu’il devient. Quand quelqu’un a un talent, tu le sens directement. Salahdine a une vivacité que j’admire. Il a une détermination à toute épreuve. Il veut être plus fort que tout le monde, je pense que c’est ce qui le fait évoluer aujourd’hui. Il est compétitif. Si un mec vient et fait cinq-cents pompes, il va vouloir en faire six-cents (sourire). C’est ce qui fait qu’à un moment donné, tu deviens un monstre."

"William Gomis, c’est mon vrai frère"

Salahdine est déjà entré dans une salle sur un son de Rémy. Un souvenir marquant pour le rappeur de 26 ans, qui a aussi noué de solides liens d’amitié avec William Gomis, aujourd’hui à l’UFC. "C’est le combattant dont je suis le plus proche. C’est un vrai ami., explique celui qui sera en concert à La Maroquinerie de Paris le 12 janvier 2024. On est vraiment proches parce qu’il m’a beaucoup aidé à un moment de ma vie, où ça n’allait pas. On s’entraide beaucoup. C’est une personne en or, qui a un cœur. C’est mon vrai frère. Il a un talent et je pense que les Français ne le voient pas encore, ce que je peux comprendre. Mais ça ne va pas tarder à éclater. Moi, je crois en lui à 100%. Il a une vraie détermination. Il ne lâche pas, on l’a déjà vu. Mentalement, c’est quelqu’un de costaud."

Rémy a pris l’habitude de côtoyer William Gomis à l’entraînement: "Des fois, il me fait des coachings, il me donne des conseils en sport. Et il n’arrive pas à me taper. Quand on fait du sparring, je lui dis: ‘Frère, fais-moi mal, parce que sinon je ne vais pas apprendre’. Il me dit: ‘Je n’ai pas envie de te taper’. Il est très gentil, mais il est méchant dans la cage. C’est quelque chose que j’aime bien aussi, parce que je pense qu’il faut être méchant quand tu fais ce sport de combat, si tu n’es pas bagarreur au fond de toi. Lui, je connais son passé et son vécu. Il ne parle pas beaucoup mais il en fait énormément des bagarres dans la rue. Peut-être qu’il va m’appeler et il va me dire: ‘Pourquoi tu dis ça’ (sourire)."

"Benoît Saint Denis est un Français qui s’assume"

Le 2 septembre dernier, Rémy Camus (son nom complet) était dans les gradins de l’Accor Arena pour assister à la deuxième édition de l’UFC Paris. Et il s’est régalé: "C’était une ambiance de fou. J’ai kiffé Benoît Saint Denis. Dinguerie! C’était un peu comme un concert quand les gens chantent les paroles en même temps. Là, à chaque coup que mettait Benoît, les gens criaient (…) J’aime bien comment il est, je kiffe. En gros, je me ressens dans lui. Attention, pas en tant que combattant ou quoi, mais en termes de valeurs. Tu sens qu’il est accroché à ses valeurs et ça fait du bien. Il porte le drapeau avec fierté et ça j’aime bien. C’est un Français qui s’assume. Parce qu’il y a beaucoup de gens qui considèrent les mecs français, comme moi ou comme Benoît, un peu comme des baltringues ou des bolosses. Et un mec comme Benoît, j’aime bien comment il est."

Même s’il ne le fréquente pas, Rémy apprécie également la personnalité de Cédric Doumbé: "Malgré le fait qu’il fasse du trash talking, j’aime bien, parce que tu sens que derrière il est gentil. Il y a des mecs qui ont un personnage mais tu sens que derrière ils sont mauvais. Lui, je ne le connais pas, mais j’ai l’impression que c’est un bon gars."

Un gros projet sportif à venir en 2024

Après avoir été en surpoids durant quelques années, le punchliner du 93 s’astreint aujourd’hui à une pratique sportive régulière. Avec un niveau qui s’améliore en MMA. "J’ai progressé en boxe parce que je me suis mis à fond en boxe anglaise. Je fais aussi du kickboxing mais la boxe anglaise, j’y ai pris goût, confie-t-il. Si je peux m’entraîner, je m’entraîne tous les jours. Mais le pire que j’ai pu faire, c’est quand je m’entraînais deux fois par jour. Le sport, ce n’est pas un problème pour moi, parce que c’est quelque chose que j’aime. C’est une addiction. Ça m’a aidé à perdre du poids, j’ai perdu 60 kilos. Je n’ai pas encore perdu tout mon poids, là je suis en cours de maintenance (…) Je prépare un très gros projet pour l’année prochaine. Je ne peux pas encore trop en parler, mais je m’apprête à sortir quelque chose où je vais un peu me livrer et il pourrait y avoir une dimension sportive…"

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https://twitter.com/AlexJaquin Alexandre Jaquin Journaliste RMC Sport