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"On a dit aux joueurs: 'on va challenger'", Fabien Galthié justifie les changements dans la compo des Bleus

Avant d'aller affronter le Pays de Galles, le sélectionneur Fabien Galthié a expliqué les changements. Dans la composition d'équipe, huit au total, mais aussi à l'entraînement cette semaine à Marcoussis. Il est aussi revenu sur la manière dont il avait vécu l'après match face à l'Italie (13-13). Il se veut combatif et reste persuadé que cette équipe va retrouver son niveau.

Les changements, c'est maintenant. Ce vendredi, Fabien Galthié a dévoilé sa composition pour affronter le pays de Galles à Cardiff ce dimanche (16h). Et après trois matchs brouillons face à l'Irlande (lourde défaite, 17-38), l'Écosse (victoire controversée, 20-16) et l'Italie (nul historique, 13-13), le sélectionneur du XV de France a décidé de tout changer. Florilège de ses explications face à la presse.

"Challenger sur certains postes"

"Lundi, mardi et mercredi, on a fait évoluer nos entraînements. On a pu jouer à 15 joueurs contre 14. Et on a décidé de mélanger les équipes. Pas pour brouiller les cartes, mais pour aller chercher de l’énergie, nous challenger et challenger les joueurs. Nous sommes dans la septième semaine de préparation et on a des bases qui existent sur les lancements. On a cherché l’énergie, à faire monter le niveau. On a senti qu’on pouvait modifier la façon dont on pouvait appréhender le collectif et le 'ball in play'. On a fait des associations par paires, mais le but était assez clair: challenger sur certains postes. Pour voir qui était le plus frais. Dès le lundi on a dit aux joueurs: 'on va challenger'".

"Accepter la douleur"

"Il faut accepter le bonheur mais aussi la douleur. Qu’il y ait des temps forts et faibles. Accepter collectivement. Puis cette récupération individuelle. Elle était là. Il fallait vivre avec. Je suis parti à Londres pour travailler trois jours au 'Shape of the Game', avec World Rugby. Il y avait Contepomi, Nienaber, Townsend. Et puis quand je suis rentré, le jeudi, on a fait un comité de sélection. Et se mettre au travail, c’est un grand bonheur même si on n'était pas satisfait des résultats. Je suis toujours très habité et très heureux. C'est un grand bonheur d’être responsable. Avec des émotions positives et des émotions négatives. On voudrait, on souhaite et on sera meilleur. On traverse une période difficile. C’est dur. On n’est pas satisfait. Mais cette période-là, on peut l’opposer aux 80% de victoires. C'était difficile aussi à l'époque. Ce sont des missions lourdes. Il faut être très résistant, quand ça marche bien, voire parfaitement et aujourd’hui quand on n'est pas au niveau où on souhaite être. On est dans la résilience et ça ne fait que décupler ma motivation, mon envie de réussir. Ça doit arriver dans un parcours. Je suis convaincu que c’est la force de caractère qui compte, la force individuelle et collective, la force des hommes. C’est un engagement. Il faut avoir de la détermination et de la lucidité. Il faut être juste. Trouver la justesse. Entre la volonté qu’on a de réussir, la résistance à la douleur, au plaisir. Trouver où placer le curseur, pour bien préparer les matchs".

"J’ai toujours dit qu'il faut aller chercher le maillot"

"Il y a les faits: des places se libèrent, avec un carton rouge, des blessures et des performances. J’ai toujours dit qu'il faut aller chercher le maillot. Au centre, j'ai une pensée pour Jo Danty, sanctionné. Aujourd’hui il est seul, à l’arrêt. Nicolas Depoortere s’entraîne avec nous depuis un an. Il venait aux entraînements collectifs avec les U20. C'est une première sélection mais elle est préparée. C’est une arrivée, mais construite. Nolann Le Garrec a fait une première tournée au Japon, sans jouer, puis là il fait trois rentrées. Il est très fort avec nous depuis trois ans. Léo Barré, ça fait deux ans qu’il vient. Même trois avec les espoirs du Stade Français, qu'on avait en opposition à l'entraînement, puis avec les U20, puis les 42 et enfin les 34. C’est un gars qui performe. Il est venu chercher le maillot naturellement. Avec la blessure de Matthieu Jalibert, il y a eu une réflexion. Thomas Ramos a une grande maturité et grande maîtrise. Il pèse avec sa science du jeu. Léo Barré a des qualités de vitesse, aériennes, il va nous apporter énormément. Ensuite, Emmanuel Meafou est un joueur qu’on attendait depuis un an et demi. Il est venu s’entraîner avec nous l'an passé. Mais il s’est blessé avant le Tournoi. Et George-Henri Colombe est venu il y a trois ans quand il était au Racing. Ça fait trois ans qu’on attend George-Henri. Il a mis du temps à venir mais il a de grandes qualités. Il est prêt. Donc si on regarde, dans ce Tournoi, c'est là où il y a plus de premières sélections. Mais ils rentrent de manière cohérente, dans un projet construit. Ils sont endurants, résistants, opiniâtres".

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"Bravo aux Gallois"

"Je vais dire ce que je vais dire aux joueurs ce soir, lors de la présentation de l'adversaire: avant, on affrontait une équipe plus âgée, plus expérimentée. Là, leur sélection est plus jeune. Bravo aux Gallois. C'est le cœur de leur rugby. Pour avoir joué contre les petits clubs gallois en Coupe d’Europe, c'est un pays minier avec la culture de la difficulté, du travail du labeur. Le maillot gallois est immense. Ils ont la culture de la bravoure et de l’engagement. Et toujours de purs talents. Et le Millennium, au cœur de la ville de Cardiff avec le toit fermé..."

Dupont à 7? "Il me semble que ce joueur a du talent"

"Il faut qu’on soit transparent: ce projet existe depuis deux ans. Quand on a fait le Grand Chelem en 2022, Antoine et Jérôme Daret m'ont parlé de ça. J'ai trouvé cette idée très bonne. Et je suis tellement fier que l’équipe de France à 7 ait gagné un trophée. Ça donne de l’espoir à la filière du rugby à 7. Nous allons être les premiers supporters de cette équipe aux Jeux Olympiques. C’est super comment les choses ont été construites. Je suis très heureux pour Antoine, le challenge est relevé. Médaille de bronze et or, il me semble que ce joueur a du talent (sourire)! . Et c’est aussi du temps gagné pour l’équipe de France. Ça va porter ses fruits, je dirais même pour la prochaine Coupe du monde en Australie en 2027. C'est un choix inspirant."

Wilfried Templier