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Affaire Pogba: Mathias contredit Paul et affirme être seul à l'initiative de la première vidéo menaçante

Mathias a assuré, en garde à vue dans l'enquête sur les extorsions de fonds dénoncées par Paul Pogba, avoir été seul à l'initiative de la première vidéo menaçante envers son frère, selon Le Parisien et l'AFP. Et qu'il n'avait alors pas été téléguidé par les maîtres chanteurs, contrairement à ce qu'a affirmé le champion du monde aux enquêteurs.

Mystérieuse depuis le début, l’affaire Pogba va de contradictions en contradictions. Toujours en garde à vue dans les locaux de la direction de la police judiciaire à Nanterre (Hauts-de-Seine), ce jeudi dans le cadre de l’enquête sur les extorsions de fonds dénoncées par Paul Pogba, Mathias, frère aîné du footballeur star des Bleus, y a raffirmé avoir été seul à l'initiative de la première vidéo menaçant son frère, a appris l’AFP de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.

Or, lors d’une audition par les enquêteurs, Paul Pogba (29 ans) avait estimé que Mathias était "sous la pression" des personnes voulant lui soutirer de l'argent. "C'est un mec calme, méconnaissable sur la vidéo (qui a déclenché l'affaire) où il tremble, il n'est pas comme ça dans la vie", avait également assuré un proche de la famille à l'AFP.

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Une version qui "semble concertée, mais dans laquelle apparaîtraient déjà des contradictions"

La semaine dernière, Mathias Pogba (32 ans), par la voix de son ancien avocat auprès de RMC Sport, s'était lui dit "totalement étranger à toute manœuvre d'extorsion à l'égard de son frère, Paul Pogba". Absent de son domicile lorsque les enquêteurs ont voulu l’interpeller mercredi matin, puis convoqué en urgence, Mathias s’était présenté à la police avant d’être placé en garde à vue à 15 heures. Ce avec quatre autres personnes, des proches ou des amis des deux frères Pogba, selon une source proche du dossier. Le coup de filet aurait été précipité en raison d’une possible tentative de fuite à l’étranger d’un suspect mardi, captée par les renseignements recueillis.

Une autre source proche du dossier explique également au Parisien que, dans une version qui "semble concertée, mais dans laquelle apparaîtraient déjà des contradictions", trois des gardés à vue y ont affirmé avoir été eux-mêmes victimes de menaces et d’intimations physiques de la part d’autres membres de l’organisation. L’un aurait vu sa voiture brûlée, un autre aurait subi une blessure par balle à la main. Une partie de ces faits auraient été filmés et montrés à la mère de Paul Pogba, Yeo Moriba, pour accroître la pression. Les enquêteurs auraient par ailleurs découvert que certains des suspects avaient effacé de multiples données de leurs téléphones.

Paul Pogba face à des hommes cagoulés et armés de fusils d’assaut

Une information judiciaire a été ouverte le 2 septembre à Paris pour "extorsion avec arme en bande organisée, enlèvement ou séquestration avec libération avant le septième jour en bande organisée pour préparer ou faciliter la commission d'un crime ou d'un délit et participation à une association de malfaiteurs en vue de commettre un crime".

Cette affaire rocambolesque avait démarré avec une plainte déposée le 16 juillet auprès du parquet de Turin (Italie) par Paul Pogba, qui dénonçait des tentatives d'extorsion entre mars et juillet 2022 se chiffrant à 13 millions d'euros. Auditionné début août par les policiers de l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO), l’international tricolore avait raconté avoir été menacé en marge d’un rassemblement de l’Équipe de France en mars. Dans un appartement où il s’était rendu de son plein gré, il aurait vu débarquer des hommes cagoulés et armés de fusils d’assaut.

Des faits qui ont pu être révélés au grand jour suite à la publication le 27 août d'une vidéo énigmatique de Mathias Pogba, qui promettait des "révélations" sur son frère. Ce dernier avait raconté lors de sa première audition devant les enquêteurs avoir été piégé par des amis d'enfance et deux hommes encagoulés, armés de fusils d'assaut, lui reprochant de ne pas les avoir aidés financièrement.

Romain Daveau, avec AFP