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Masters 1000 de Rome: Zverev veut affoler les compteurs

Alexander Zverev

Alexander Zverev - AFP

L’Allemand Alexander Zverev, 3e mondial, se dresse devant Rafael Nadal ce dimanche (16h) en finale du Masters 1000 de Rome. A 21 ans, il n’a peur de rien. Il peut signer un triplé que l’Espagnol n’est parvenu à accomplir qu’une fois (en 2009) : gagner trois tournois sur terre battue en trois semaines !

"Sascha" Zverev a une gueule d’ange, mais c’est déjà un enfer pour ses adversaires et les arbitres. Samedi, en demi-finales du Masters 1000 de Rome, il fait descendre de sa chaise Mohamed Lahyani - lequel a contenu son exaspération - dès le premier point. L’Allemand a un côté arrogant assumé. Il ne supporte pas la contrariété et récolte des avertissements à gogo pour jets de raquette. Ce n’est pas forcément bon pour son image mais il s’en moque. Il toise tout le monde du haut de ses 198 centimètres et parfois, il rembarre les journalistes quand il trouve la question inintelligible. "L’important, c’est que mon chien m’apprécie" a-t-il lâché cette semaine. 

Il faut reconnaître que les résultats parlent pour lui. Lundi, quel que soit le résultat de la finale du Foro Italico ce dimanche face à Rafael Nadal (16h), il sera n°1 à la Race, classement parallèle qui ne tient compte que des résultats 2018. Couvé par son papa - ancien joueur de haut niveau russe - et son frère aîné Mischa, Alexander Zverev est fabriqué pour être tout en haut de l’affiche. A Monte-Carlo, quand on évoquait avec Richard Gasquet ses débuts tonitruants sur le circuit en 2005, le Biterrois regrettait d’avoir été "mal accompagné". "Rien à voir avec Zverev, où tout est professionnel", soulignait, presque envieux, Richard Gasquet.

L’Allemand s’est en effet donné les moyens de réussir. A ses côtés, une équipe fournie. Il a "piqué" le préparateur physique d’Andy Murray et a pris "15 kilos de muscle". Et ça s’entend quand il déclenche ses frappes. Il a aussi débauché l’un des meilleurs kinés de l’ATP, le Français Hugo Gravil, lequel a l’interdiction de s’exprimer devant la presse, c’est stipulé dans son contrat. Zverev prend soin de son corps, son outil de travail.

13 victoires d’affilée depuis le 2 mai

Depuis le 2 mai, date de son entrée en lice à Munich, Zverev est sur le pont. Il a enchaîné les victoires avec une régularité métronome. A Rome, l’usure mentale et physique se fait sentir. En quarts de finale, breaké au milieu du troisième set par David Goffin, il s’est fait violence pour finir comme un avion. Samedi soir, face à Marin Cilic, une pointe dans le bas du dos a failli lui coûter cher. Mais son caractère bien trempé lui a permis d’éviter une prolongation (7-6, 7-5).

Face à Rafael Nadal, il va vouloir engager le bras de fer. Comme à Indian Wells en 2016 ou à l’Open d’Australie en 2017 (ndlr : cinq sets). Récemment, c’était moins le cas. L’an passé, à Monte-Carlo, "Sascha" avait été fessé (6-1, 6-1). Et le 8 avril, en Coupe Davis, dans les arènes de Valence, l’Espagnol l’avait submergé. Mais l’Allemand descendait à peine de l’avion, entendez qu’il venait de disputer la finale sur le ciment de Miami…

Ce dimanche après-midi, le duel s’annonce sanglant. "Rafa" a trop besoin d’un succès pour marquer son territoire. Sinon, il viendrait à Paris en restant sur deux échecs. Impensable pour un tel champion assoiffé de titres. Et qui peut récupérer la place de numéro 1…

Eric Salliot à Rome