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Benoît Paire se lâche encore: "Rien à foutre, je prends 12.000 balles et je rentre chez moi"

Psychologiquement très atteint par les mesures liées à la pandémie, Benoît Paire (33e mondial) a encore craqué ce dimanche après son élimination au 1er tour du Masters 1000 de Monte-Carlo.

Malgré quelques améliorations notables dans le jeu et l’attitude, Benoît Paire s'est incliné dès son entrée en lice à Monte-Carlo, ce dimanche. Le Français est éliminé au premier tour d’un tournoi pour la cinquième fois d’affilée, et n’a plus gagné un match depuis sa virée en Argentine, dans la foulée de l’Open d’Australie. C’était à la fin du mois de février, il y a près de deux mois.

Et il n’est pas dit que le Français remonte la pente dans les semaines qui viennent. "Franchement, je n’en ai rien à branler de ce match, a-t-il lâché, très touché. J'habite à deux heures de route, chez mes parents. J'ai un double encore et après, je me casse chez moi. Arriver dans un cimetière pareil, ça me déprime un peu. Le tennis ne m’apporte plus rien d'heureux. Se retrouver ici, c'est d'une tristesse absolue alors que d'habitude, c'est le meilleur tournoi du monde. Franchement, rien à foutre et je vais rentrer chez moi."

"Je trouve que la vie normale, elle est à chier en ce moment"

Interrogé sur la possibilité de prendre une pause, pour couper avec cette vie qui ne le rend plus heureux, Benoît Paire a rejeté cette éventualité: "J'ai pris 12.000 balles. Vous allez dire que je parle encore beaucoup d’argent, mais j’ai pris 12.000 euros pour être à l’hôtel tranquille. Je rentre chez moi, franchement c’est parfait. Je n’ai aucune magie à retrouver, franchement je m’en fous. Pour les rats morts du tennis, c’est génial de venir jouer ici, mais à un moment donné, si t’as connu un peu le circuit et que tu vois comment c’est devenu, franchement, ça donne envie de se jeter."

"Je crois que vous ne vous rendez pas compte de l’état du truc, a-t-il appuyé. Quel plaisir à jouer dans des conditions pareilles ? Les joueurs qui me disent qu’ils prennent du plaisir à jouer à Monte-Carlo, franchement je les respecte énormément, mais quelle tristesse pour eux. Dire ça, alors que c’est un des plus beaux courts du monde... Et là, on se retrouve dans un cimetière. Il y a zéro ambiance. Vous allez tous dire que c’est comme la vie normale. Très bien... Je trouve que la vie normale, elle est à chier en ce moment, et le circuit c’est pareil."

Plombé par sa mise en jeu

Benoit Paire est encore atteint psychologiquement, chacun l'aura compris, mais sa deuxième victoire de l’année n’a jamais semblé aussi proche qu'à l’entame du tie-break de la troisième manche, qu’il a mené 4-2. Le Français s'est battu pendant plus de trois heures, mais l’ultime jeu décisif de la partie s’est conclu par une défaite.

Le 33e joueur mondial, dont les premiers mois de l’année sont compliqués à gérer, affrontait l’Australien Jordan Thompson au premier tour du Masters 1000 de Monte-Carlo, dont l’édition 2021 se déroule dans un climat étrange. Idyllique certes, le cadré étant splendide, mais forcément particulier aussi, en raison du huis clos imposé par la pandémie.

Et c’est dans cet océan de tristesse qui lui déplaît tant, et le pousserait presque à ranger les raquettes au fond d’un placard, que Benoît Paire a su forcer la décision dans le tie-break de la deuxième manche pour recoller à un set partout. Preuve qu’il y a eu du mieux de sa part en termes d’engagement et d’implication.

Ce fut quand même compliqué pour Benoit Paire, sans cesse en difficulté sur sa propre mise en jeu, abandonnée à neuf reprises dans la partie (trois breaks dans chaque manche). Paire a beaucoup souffert au service, avec 18 double fautes et peu de réussite derrière sa seconde balle (36%).

Thompson affrontera au deuxième tour le tenant du titre italien, Fabio Fognini (18e), ou le jeune Serbe Miomir Kecmanovic (46e), 21 ans.

https://twitter.com/qmigliarini Quentin Migliarini Journaliste RMC Sport