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Voile: "Rien ne pouvait nous arriver", le duo Péquin-Fischer en or aux Mondiaux de 49er

Le duo Péquin-Fischer en or aux Mondiaux de 49er

Le duo Péquin-Fischer en or aux Mondiaux de 49er - Iconsport

Sur le plan d’eau de Lanzarote aux Canaries, Clément Péquin et Erwan Fischer ont étrillé la concurrence ce dimanche lors des Mondiaux de 49er. Les Français s’imposent avec 36 points d’avance sur les Néerlandais, un gouffre. Une semaine de rêve qui devrait être déterminante dans l’attribution de la sélection olympique.

Clément Péquin, quel est le sentiment quelques minutes après cette Marseillaise et ce premier titre mondial conquis avec Erwan Fischer?

C’est incroyable! Même nous on ne s’en rend pas compte pour le moment, on a encore des étoiles plein les yeux. Le championnat était tellement long, tellement dur physiquement et mentalement qu’on a du mal à s’imaginer champions du monde. On commence un peu à réaliser ce qu’on a fait. C’est quelque chose d’exceptionnel. Je pense qu’il faudra quelques jours voire quelques semaines pour se rendre compte.

Vous avez réalisé une semaine quasi parfaite. Vous avez terminé 13 des 16 premières régates dans le top 3. Jamais la France n’avait obtenu ce titre dans la série des 49ers?

Je crois qu’on s’est cru sur un petit nuage, sur une autre planète pendant ce championnat. On s’est senti pousser des ailes. Avec le recul, j’ai l’impression que rien ne pouvait nous arriver. C’est historique. Ce n’est jamais arrivé en France d’aller chercher un titre mondial dans cette série. Ça marque un peu plus l’histoire. On est vraiment content d’avoir réalisé ça avec Erwan. On a navigué avec la manière jusqu’à la dernière course. C’est incroyable d’avoir réussi ça!

Avant l’avant-dernière régate ce dimanche, quel était votre objectif? Vous pensiez pouvoir vous assurer le titre avant la dernière course? Vous vouliez tout de suite faire douter les Néerlandais, deuxièmes?

On voulait enfoncer le clou directement. Si on pouvait naviguer plus serein en medal race, il ne fallait pas s’en priver. On n’avait pas de pression à mettre aux Néerlandais. On savait qu’il fallait terminer onze places derrière eux au maximum. On voulait rester au contact. On les a marqués au début et quand on s’est senti sereins, on a switché et on est partis. On a bien réalisé le schéma et on gagne le manche. C’était ouf. On a du mal à s’en remettre.

Ce titre résonne peut-être d’une certaine façon puisque vous et Erwan êtes passés par l’infirmerie en 2023?

L'année 2023 était un peu rude pour nous. On a comptabilisé deux blessures graves. Une grosse blessure aux vertèbres pour Erwan et un ménisque complètement parti pour moi. A chaque fois, cela a nécessité des opérations. Ce sont des épreuves de la vie qui nous renforcent. Ça nous a fait prendre du recul sur nous et comprendre qu’il fallait se réadapter. On n’a pas perdu notre temps quand l’un ou l’autre était blessé. On a trouvé des solutions pour naviguer, pour remplacer celui qui était blessé. Ça nous a apporté. Notre histoire est un peu particulière car on n’a pas fait toute la préparation olympique ensemble. Ça a encore plus renforcé la rage qu’on avait en nous pour décrocher ce rêve d’être champion du monde. Ça rend l’histoire encore plus belle de s’être construit comme ça. C’est un peu atypique.

Les sélections olympiques ne sont pas encore faites. Il pourrait y avoir un deuxième rêve cet été sur le plan d’eau de Marseille?

Pour le moment, rien n’est tombé. Le DTN est avec nous et il n’a rien laissé paraître. C’est normal, il est dans son job. J’imagine qu’on aura la réponse dans deux semaines. C’est un rêve qu’on a avec Erwan depuis un moment. On sent qu’on s’en rapproche de plus en plus et que si on est sélectionné, ça sera le deuxième objectif de la saison, le plus beau. On a ça dans un coin de la tête et on a hâte d’avoir la réponse pour savoir comment on peut s’y préparer.

Propos recueillis par Morgan Maury