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Euro de volley: comment le beach-volley aide les Bleus

La plupart des joueurs de l’équipe de France, qui affrontent l'Italie en quarts de finale de l'Euro mardi, ont commencé leur carrière sur le sable. Cette "beach connection" a développé un jeu technique et plein de malice qui fait la force des Bleus.

Julien Lyneel, Kévin Tillie, Trévor Clévenot, Jenia Grebennikov, Earvin Ngapeth… Les Bleus de l'équipe de France de volley-ball ont tous goûté au sable. Pour certains, c’est même sur la plage que tout a débuté.

"Tous les étés, je faisais quatre mois de beach à Carnon, près de Montpellier", se souvient Julien Lyneel, champion de France de beach-volley en 2010 avant de définitivement faire carrière en salle. "Ce sont des supers souvenirs de vacances mais aussi parce que c’est sur le sable que j’ai appris à jouer au volley. Le fond de jeu, plonger, toucher la balle… Le tout en apprenant à avoir un peu de souplesse dans les gestes", ajoute-t-il.

"Un bon moyen d’attirer les gens au volley"

En France, même si les résultats au haut niveau sont proches du néant, il y a une vraie culture du beach avec des tournois 3X3 un peu partout: les Estivales en Côtes- d’Armor, les Masters de Pornichet ou encore les Catalans à Marseille.

"Le contact est facile, c’est un sport accessible, il y a souvent un filet sur les plages. C’est un bon moyen d’attirer les gens au volley", note Antoine Brizard, le passeur de l’équipe de France. Earvin Ngapeth a même créé en 2017 et 2018 son propre tournoi avec le "Ngapeth Invitational" à Saint-Jean-de-Monts. L’occasion pour les amateurs de défier quelques-uns des meilleurs joueurs indoor de la planète sur le sable vendéen.

"C’était plus une fête pour permettre à des amoureux du volley de rencontrer des stars de notre sport comme Bruno Schmidt, le passeur du Brésil", confie Earvin Ngapeth, avant de poursuivre: "Mais la fête ne dure jamais très longtemps, car même si ce sont les vacances, ça devient chaud dès les 8e de finale. Maintenant, on a moins le temps mais dès que l’occasion se présente on retourne avec plaisir sur le sable."

Une arme supplémentaire

Grâce à leur passage sur le sable, les Bleus possèdent une palette unique de gestes techniques et d’outils pour perturber l’adversaire. Une finesse dans le jeu qui compense un certain déficit de puissance dans l’équipe de France.

Ce volley usant des Français devient alors un beau casse-tête pour l’entraineur adverse. Julien Lynnel ou Earvin Ngapth sont les exemples parfaits d’un volley rempli de malice et de "bidouilles" venu du sable, à rendre fous les joueurs d’en face. Kevin Tillie, qui a joué très tôt sur le sable, en a fait lui aussi la démonstration lors du 8e de finale contre la Finlande.

Alors que le contre finlandais pensait avoir le dernier mot sur le réceptionneur-attaquant français après trois contres consécutifs, Tillie a enchaîné une quatrième attaque en s’adaptant pour enfin trouver l’ouverture, causant ainsi le désarroi dans l’équipe finlandaise.

"Il y a un côté technique qui nous aide dans les moments difficiles contre les équipes plus physiques comme l’Italie ou la Russie", ajoute Earvin Ngapeth.

Reconversion possible

Pour certains Bleus, le retour sur le sable semble une évidence après leur carrière en équipe de France. "Je suis chaud ! Il y a quelques années, j’ai failli faire une saison de beach avant de reprendre finalement l’équipe de France, s’enthousiasme Julien Lyneel. L’aspect financier a fait que c’était plus stable en salle. D’ici quelques années, je suis prêt pour revenir sur le sable."

Une paire Kévin Tillie-Julien Lyneel a le profil idéal, dans les années à venir, pour faire enfin briller la France du beach-volley, toujours à la recherche d’une médaille olympique.

Nicolas BAILLOU