Basket: Aulas en retrait, joueurs de l’OL sifflés, match fou mais défaite de l’Asvel… la LDLC Arena a été inaugurée

Longtemps, le casting de l’inauguration a occupé les chargés du protocole de cette soirée de première. Qui allait couper le très symbolique ruban de cette salle multifonctions (sports et spectacles), portée sur les fonds baptismaux par l’OL, en version Jean Michel Aulas, tenant d’une diversification des revenus de l’OL Groupe ?

Car de la pose du premier fauteuil en septembre 2022 aux premiers rebonds de la balle orange sur le parquet, c’est écoulé non seulement une petite quinzaine de mois, mais aussi une révolution de palais au cœur d’OL Vallée sur fond de brouille et de procès entre l’ancien (JMA) et le nouveau (John Textor) boss du club.

Conséquence : pas question pour le patron US de l’OL de faire prendre la pose dans cet instant d’éternité à l’ex-homme fort d’OL Land ! Ce seront donc un aéropage de VIP, entre officiels, élus locaux, patron de l’entreprise qui porte le naming (LDLC), le DG de l’OL en charge de la salle, qui va encadrer Gaëtan Muller, le boss de l’Asvel et Tony Parker, le propriétaire de la légendaire vieille dame du basket français (21 titres). "Et dire qu’ils ne se sont occupés que du plan du vestiaire, le reste c’est nous…", souffle un acteur majeur de la sortie de terre de la LDLC Arena en un temps record (16 mois) et face à des vents contraires.

Aulas s'est fait discret

Il faut dire que pendant la période du Covid, si les plans de la salle ont le temps d’être cogités en ‘visio’, le monde politique local change avec l’arrivée des élus écologistes, peu enclins à encourager le sport business. Mais Jean-Michel Aulas et ses lieutenants, mouillent la chemise, s’activent et obtiennent un permis de construire inespéré. Et l’appui des banques pour faire émerger ce projet à 145 millions d’euros, lequel, le jour J, parce que les jeux de pouvoirs en ont fait bouger l’épicentre, n’entendra jamais le nom du principal artisan ni cité, ni remercié. Il se fera discret dans une loge au 3ème étage, la loge de l’OL… Des joueurs de l’OL étaient également présents. Ils ont été l'objet de sifflets parfois nourris en première période lors de leurs apparitions à l'écran géant.

Ainsi va le sport business entre Rhône et Saône… Qui a comme tout le reste horreur du vide : alors TP et son ami de toujours, son président délégué, Gaëtan Muller prennent la lumière, coupent le ruban et évoquent ce "rêve de 30 ans, depuis que nous nous connaissons" (Muller) : ce premier match européen dans une salle taillée pour l’Euroleague. Une salle digne de la NBA avec son écran géant XXL, ses deux loges immenses, ses quatre vestiaires et ses portes d’entrée portées à 2m24 contre 2m04 pour toutes les autres – gabarit des basketteurs oblige - , sa salle 'le Cube' pour les after et ses 12 000 places, plus du double de l’historique Astroballe de Villeurbanne (5560 places). Une salle, la deuxième derrière l’Accor Arena de Paris, qui pourrait aussi accueillir du hand, du tennis ou encore du catch voire du hockey-sur-glace à terme ; mais une salle digne aussi des plus modernes enceinte de spectacle de France avec ses gradins rétractables pour une jauge à 16 000 places pour les concerts, 120 événements seront programmés.

Sting, Hoshi, Michel Sardou, Eric Clapton...

Avec de nombreux challenges, la modularité express par exemple : « le 13 décembre prochain, nous aurons Sting et le lendemain, un match de l’Euroleague de l’Asvel qui voudra s’entraîner dès 10h le matin, détaille Xavier Pierrot, le directeur général adjoint de la salle. Trente personnes s’affaireront pour la passer d’une formule (concert) à l’autre (basket). Pour la partie restauration, elle sera gérée en direct par l’OL, qui a installé une immense cuisine dans l’enceinte pour produire, avec six personnes en CDI (mais 250 les soirs de match), sur place quelques 1200 burgers et 2500 sandwiches, sans oublier la spécialité lyonnaise, la tarte à la praline. Objectifs : des circuits courts (pas plus de 70 kilomètres pour la production des ingrédients), de l’écologie (le chauffage est généré par la géothermie), de l’insertion et de l’inclusion qui ont largement dépassées les promesses initiales.

Désormais livrée et inaugurée, la LDLC Arena va devoir trouver un acquéreur puisque le propriétaire américain souhaite la vendre. Tony Parker et des associés multiplient les appels du pied, dans un contexte politique local qui traîne les pieds à adouber ce projet. Car même si l’enceinte privée peut changer de mains sans l’aval du président de la Métropole, ce dernier possède les moyens de freiner quelques velléités en fermant le trafic des tramways et des parkings relais, permettant l’acheminement des spectateurs. Mais peut-être que parmi les invités des loges, se trouvait ce soir, un autre potentiel acheteur. Se murmure en effet que des ‘tourneurs’, ceux qui ont le portefeuille d’artistes, ne seraient pas contre l’investissement dans un tel outil, idéal prolongement de leurs activités…

En attendant, l’Asvel a livré une rencontre épique contre le Bayern Munich dans cette 10ème journée d’Euroleague. Les Rhodaniens se sont inclinés après une double prolongation au terme d'une rencontre au suspense intense en fin de match (100-101).

Place maintenant aux spectacles: Florence Foresti l’inaugurera le 28 novembre prochain, avant Sting, Lomepal, Michel Sardou, Hoshi, Eric Clapton, Shaka Ponk …