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Equitation: ses objectifs aux Jeux olympiques, ses chevaux, Versailles… les confessions d'Astier Nicolas

Le cavalier tricolore Astier Nicolas au Jumping International de Bordeaux en 2020

Le cavalier tricolore Astier Nicolas au Jumping International de Bordeaux en 2020 - ICON Sport

Alors que la saison de concours complet reprend dans quelques semaines, le cavalier tricolore Astier Nicolas, médaillé d’or à Rio en 2016, est présent au Jumping International de Bordeaux. Un week-end pour retrouver le goût à la compétition avant d’entamer la dernière ligne droite jusqu’aux Jeux olympiques de Paris.

Astier Nicolas, le Jumping international de Bordeaux est connu pour le saut d’obstacles, que vient chercher un cavalier de concours complet ?

Un peu de vibrations, un bain de pression, de réalité avant le début de la saison. On existe un peu pendant l'hiver grâce aux cross indoor, alors qu'on est off pendant quatre mois. C'est une manière de se remettre en accord avec la cloche, le jury et le règlement.

Pour cette nouvelle saison, quel sera le programme ?

J’ai un programme individualisé pour les chevaux. J’en ai deux retenus pour les Jeux olympiques. Ils vont tous les deux aller chercher des formats longs de cross. L'un va aller à Kronenberg, aux Pays-Bas fin mars et l'autre à Saumur fin avril. Ce sont des épreuves pour se qualifier mais aussi pour se montrer et impressionner pour être sélectionné.

Pouvez-vous nous parler de ces deux chevaux ?

Ce sont deux chevaux que j’adore donc facile d'en parler. J'ai Alertamalib'or et Babylon de Gamma. Deux chevaux que j'ai depuis tout jeune. Aujourd'hui, ils ont 13 et 14 ans. Ça fait un bail qu'on se fréquente. Ce sont deux bons chevaux, très fiables, avec un cœur en or. Ils ont chacun leurs qualités différentes. Mais ça reste deux chevaux solides.

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Avant les Jeux de Tokyo, votre cheval Babylon de Gamma s’est blessé, vous n’avez pas pu y participer. Comment gérez-vous cette année pour éviter la blessure ?

Je savais que la blessure pouvait arriver. Mais quand tu n'as pas la chance d'avoir deux, trois, quatre ou cinq chevaux qualifiés pour les JO, tu es soumis aux aléas des blessures, à cette loterie un peu infernale. J'ai la chance d'avoir deux chevaux cette année. Il est possible qu'ils soient blessés tous les deux, ça peut arriver. Tout est possible. On a un compromis à faire entre une qualification, une sélection et donc séduire un sélectionneur et à la fois préparer au mieux le cheval.

Pensez-vous aux Jeux olympiques tous les jours ?

Je ne saurais pas répondre mais je pense que oui. Il me tarde de pouvoir faire ces Jeux, si la chance m'est donnée. Je n'attends que ça. J’ai connu les JO à Rio, je me suis régalé de partager ça avec mes amis, mes proches, ma famille. Et là j'imagine qu'à domicile, il y aura plus de gens. J’ai très envie. Et en plus dans un lieu magnifique. Je suis allé à Versailles petit mais je n’étais pas sensible à tout ça. J'y suis retourné il y a quelque mois, j'ai passé mon temps la tête en l'air, la bouche ouverte. C'est impressionnant. C'est bien, c'est royal c'est le cas de le dire. Un endroit iconique et rêvé pour ce genre d'événement.

Est-ce que vous ressentez une pression particulière de devoir briller à la maison ?

On ne la sent pas encore. On veut ramener la médaille à chaque fois. Peut-être que cette pression jouera à la fin mais c'est à nous de l'écarter parce que c'est de la pression négative. Nous ce qu'on veut, c'est avoir la pression d'être excellent, de vouloir gagner. Il faudra se concentrer pour performer devant notre public.

Comment voyez-vous cette équipe de France pour les Jeux olympiques ?

On est une équipe de crosseurs, de gens qui sautent bien avec des chevaux qui vont bien. Une équipe d’expérimentés. Et il faut replacer les choses dans leur contexte, les JO c'est un règlement différent de ce qu'on a en championnat d'Europe par exemple. Déjà, il n’y aura que trois gars, c’est un jeu différent. Ça rend la compétition ouverte, à notre avantage comme désavantage.

Devant vous, une nation comme l’Angleterre est favorite…

L’Angleterre est très forte, elle est devant sur le papier. Tout est battable après. Un fait de jeu peut nous propulser devant c'est ça qui va faire l'histoire de ces Jeux olympiques.

Quels seraient des Jeux réussis et rêvés pour vous ?

Deux médailles, une en par équipe et une en individuel. Et tant qu'à faire, les meilleures médailles donc en or. Quand on voit les forces en présence, on peut faire une belle médaille.

Léna Marjak