RMC Sport

Ligue des nations féminine: pourquoi les Bleues n’arrivent pas à remplir le Groupama Stadium

L'équipe de France féminine accueille ce vendredi à Lyon l'Allemagne en demi-finale de Ligue des nations (20h45). Malgré leur popularité grandissante, les Bleues dirigées par Hervé Renard et menée par les stars de l'OL n'ont pas réussi à faire le plein au Groupama Stadium. Explications.

L’équipe de France féminine au Groupama Stadium. Les Bleues y ont enfin été programmées pour la première fois. Et pour une belle affiche: la demi-finale de la Ligue des nations face à l’Allemagne, ce vendredi soir (20h45).

Les France-Allemagne dans la planète foot féminin et en compétition officielle, ce sont très souvent des rencontres dont on se souvient (comme le quart de finale du Mondial 2015 conclu aux tirs au but). Une des grandes affiches de la discipline. Mais ce vendredi soir, le stade rhodanien ne sera pas plein.

>> Suivez France-Allemagne en direct

Vers un record d‘affluence pour un match hors Coupe du monde

Il faut d’abord voir le verre à moitié plein. On se dirige ce soir pour cette première demi-finale de Ligue des nations de l’histoire vers un record d’affluence pour l’équipe de France féminine lors d’une rencontre à domicile hors Coupe du monde. La récente marque établie à Rennes (26.453 spectateurs pour France-Autriche le 1er décembre 2023) devrait être battue. Ce qui a réjoui le sélectionneur Hervé Renard ce jeudi en conférence de presse.

"On espère qu’il y aura le plus de monde possible. Il y a un record à battre hors Coupe du monde, je suis persuadé qu’on va le battre. Il reste encore quelques heures pour les indécis. Cela serait bien de se rapprocher des 30.000 spectateurs. Ce serait une fierté pour cette équipe de France féminine, elle le mérite. Si certaines personnes hésitent encore, n’hésitez pas", a lancé le technicien. "Les filles seront présentes demain (ce vendredi), on vous attend, on a besoin d’un énorme soutien."

Dans un entretien pour RMC Sport, Jean-Michel Aulas, vice-président de la Fédération française de football, abonde tout en nuançant: "Je pense qu'on va dépasser le cap des 30.000 spectateurs ce qui est déjà une première, même si ce n'est pas suffisant."

Si les joueuses d’Hervé Renard se qualifient pour la finale (programmée mercredi prochain à 20h45), la FFF a pris les devants en adaptant la programmation du quart de finale de Coupe de France masculine Rouen-Valenciennes à 19h (et inversement si petite finale à 18h45, le match sera programmé à 21h).

Difficile de savoir qu’il y a un match à Lyon

Lorsque l’on voit le verre à moitié vide, il y a tout de même des ombres au tableau. Certes, pour sa première édition, la Ligue des nations féminine n’a pas encore le rayonnement d’une Coupe du monde, d’un Euro, ni du tournoi olympique. Mais tout de même, il est difficile de savoir lorsque l’on se balade dans les rues de Lyon qu’il y a un choc France-Allemagne au Groupama Stadium ce vendredi soir.

Par ailleurs, les spots publicitaires n’ont pas été légion pour annoncer cette rencontre. La Fédération française de football a uniquement commercialisé 30.000 places. Dans un stade comme le Groupama qui est l’un des plus grands de France (avec une capacité de près de 60.000 spectateurs), le rendu visuel risque d’être déceptif.

Une déception partagée par la défenseure Selma Bacha qui confiait à RMC Sport ce mardi à Clairefontaine: "J’ai vu à peu près 20.000 personnes (l’affluence estimée à ce moment-là). Mais on en attend encore plus car c’est dans un beau stade, c’est une grosse affiche, et c’est une demi-finale, ce n’est pas n’importe quel match. J’espère que les gens seront là, en plus c’est un vendredi soir, ce sont les vacances. C’est le week-end après, je compte sur tout le monde pour venir nous encourager parce qu’on aura besoin d’eux."

La Fédération a invité de nombreux clubs locaux pour que les jeunes licencié(e)s puissent profiter de l’événement. Et dire que cette demi-finale n’était pas initialement programmée à Lyon. Mais à Sochaux! Le Stade Bonal avait été réservé depuis septembre dernier pour la future rencontre de cette trêve internationale avant de connaître les dates et l’organisation du Final Four.

Il aura fallu, d’après les informations de RMC Sport, un lobbying de Jean-Michel Aulas, en personne, qui a convaincu le comité exécutif de reprogrammer le match à Lyon. Lyon, la ville du meilleur club féminin au monde. La maison des octuples championnes d’Europe, et 16 fois championnes de France. Exceptionnellement, la conférence de presse de l’annonce de la liste d’Hervé Renard a même été délocalisée à Lyon le 14 février dernier. Cela n’aura pas suffi pour avoir un stade à guichets fermés. Faut-il y voir un revers pour le vice-président de la FFF, probablement futur patron de la Ligue féminine professionnelle? Ou tout simplement un constat que les Bleues, hors grande compétition, attirent ce type d’affluence?

La Ligue 1 en face des Bleues

Enfin se pose un autre problème récurrent dans le calendrier de l’équipe de France féminine. Ce vendredi soir, de façon simultanée, se joueront cette demi-finale de Ligue des nations et l’affiche du jour de Ligue 1 entre le FC Metz et… l’Olympique Lyonnais. On peut y voir là aussi la perte d’un public potentiel qui aurait pu se rendre au stade. Évidemment, la Ligue 1 a ses contraintes de diffuseurs, et de calendrier avec une semaine de Coupe d’Europe (Lens, Marseille, Rennes et Toulouse jouant en milieu de semaine).

Il aurait été si difficile d’imaginer le décalage exceptionnel du match au samedi ou la programmation d’une autre rencontre ce vendredi, néanmoins un ajustement de l’horaire du coup d’envoi aurait été mission impossible afin que les supporters lyonnais puissent se rendre au stade dans la foulée.

Il aurait été opportun du côté de l’UEFA, créatrice et organisatrice de la compétition, d’évoquer les concurrences avec d’autres compétitions. L’autre demi-finale se joue à Séville entre l’Espagne et les Pays-Bas. En face ce soir est programmé un match de Liga entre la Real Sociedad et Villareal. A titre de comparaison, lorsque l’Angleterre a rempli Wembley face au Brésil en avril dernier pour la Finalissima, il n’y avait aucun match de Premier League ce jour-là.

Anthony Rech et Jano Resseguié