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"De quoi on se plaint?", Le Graët répond aux critiques sur le développement du foot féminin en France

Au lendemain de l’élimination des Bleues en demi-finale de l’Euro, Noël Le Graët a tenu à défendre le développement du football féminin en France au cours d’un entretien à l’AFP. Pour le président de la Fédération française de football, l’Hexagone n’a rien à envier à ses voisins européens.

Le rêve des Bleues s’est cruellement arrêté en demi-finale de l’Euro et, avec cette défaite, c’est une opportunité d’accroître encore un peu plus l’engouement autour du football féminin qui s’est envolée. Avec un risque de voir le développement de la discipline marquer le pas? Au lendemain de l'élimination face à l’Allemagne (2-1), Noël Le Graët, interrogé notamment sur l’émergence de l’Angleterre, qualifiée en finale de l’Euro, assure ne pas être inquiet.

"C'est vrai que l'Angleterre se développe énormément, avec des moyens tout à fait différents des nôtres. Mais dire que le football français ne se développe pas est une grave erreur, a indiqué le président de la Fédération française de football au cours d’un entretien à l’AFP. En nombre de licenciées, on continue de se développer. Notre équipe A enchaîne 18 matches sans défaite, ce n'est pas si mal. Et on a quand même un club (Lyon, ndlr) qui est champion d'Europe, de quoi on se plaint ? On peut toujours mieux faire, mais notre équipe A est de haut niveau, troisième mondiale ce n'est pas si mal."

Hegerberg: "On est à la ramasse"

Tout le monde n’est pourtant pas d’accord avec le boss de la Fédération. En février, alors que la FFF annonçait se porter candidate pour l’organisation de l’Euro 2025, Ada Hegerberg est montée au créneau: "Organiser des compétitions internationales, c’est bien. S’investir dans notre championnat c’est mieux, a lâché la joueuse des Fenottes dans un message rédigé sur Twitter. On est à la ramasse et la CDM 2019 n’a eu aucun impact."

Un constat partagé par Sonia Bompastor, l’entraîneure de l’OL, au micro de RMC Sport. "Là où il faut qu’on se réveille, c’est surtout au niveau de la fédération. J’étais au match entre Barcelone et l’Atlético et il y a une vraie différence culturelle. Là-dessus, on a encore beaucoup de travail. Il faut améliorer les infrastructures, les stades, les conditions de retransmission à la TV. La Fédération doit avancer sur pas mal de sujets: la formation dans les clubs, les championnats de jeunes pour qu’elles puissent jouer dans des championnats qui leur permettent de s'aguerrir au haut niveau."

Juste avant la Coupe du monde féminine 2019, organisée en France, Noël Le Graët espérait profiter de l’engouement pour voir le nombre de licenciées grimper en flèche et atteindre les 300.000 (179.000 en 2019). Mais le président de la FFF a vite déchanté, puisqu’en juin 2022, on dénombre 209.692 licenciées (sur 2,1 millions au total), dont 168.789 joueuses.

F.Ga