KSW: Salahdine Parnasse, le retour en France de l’enfant prodige

C’est le retour de l’enfant prodigue. Et prodige. Un peu plus de sept ans après sa dernière apparition en combat en France, Salahdine Parnasse est de retour au pays ce samedi soir pour défendre sa ceinture des -70 kilos du KSW face au Moldave Valeriu Mircea. Double champion de l’organisation polonaise (il détient aussi le titre des -66 kilos), qui organise son premier événement sur le sol français pour l’occasion, le combattant de la Atch Academy sera bien "à la maison" dans la flambant neuve Adidas Arena, enceinte construite en vue des JO et située entre porte de la Chapelle et porte d’Aubervilliers, à quelques encablures de sa ville d’Aubervilliers. "C’est littéralement la porte à côté, sourit l’intéressé au micro de RMC Sport. Il n’y a rien de mieux. Ça fait du bien."

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La France et Paris avaient quitté Parnasse en mars 2017 à la Halle Georges-Carpentier, après son septième combat professionnel. Adversaire? Un certain Morgan Charrière, pour une victoire par décision unanime pour la ceinture des -66 kilos du 100% Fight, l’organisation fondée par son coach et mentor Stéphane "Atch" Chaufourier. "On était deux jeunes prometteurs qui montaient, se souvient le double champion du KSW. Il enchaînait les victoires, moi aussi, donc c’était sûr qu’on allait se rencontrer un jour ou l’autre. On voulait tous les deux cette ceinture, qui était celle à avoir en France à l’époque pour ensuite aller s’expatrier à l’étranger dans différentes organisations. Le meilleur a gagné et c’était mon jour."

Pour le clin d’œil, Charrière effectuera son deuxième combat à l’UFC ce samedi soir à Las Vegas, sa première là-bas, quand Parnasse reviendra se produire devant les siens le même jour. "J’ai gardé des bons liens avec Morgan. Je suis très content de son évolution et de la mienne. Ça montre le niveau français. On a su gravir les échelons dans le monde du MMA." Depuis la dernière de Parnasse en France, tout a changé. Le MMA a été légalisé trois ans plus tard. Fini les règles du pancrace (sans frappes au sol), fini le ring à la place de la cage. Et bienvenue dans un monde où les stars tricolores du MMA voient leur notoriété exploser derrière une discipline en plein boom.

Entre-temps, le garçon a combattu treize fois à l’étranger, dont douze en Pologne sous la bannière du KSW, dont il est vite devenu l’une des grandes stars. Il avait 19 ans, il en a désormais 26. "C’est comme si je combattais pour la première fois en France. Ça va être un honneur pour moi. Je suis pressé de faire du beau spectacle et de faire vibrer le public français." "Il y a eu du chemin parcouru, apprécie Atch. Finir à l’Adidas Arena, même si ce n’est pas le bon mot car ce n’est pas là qu’on veut s’arrêter, c’est beau. Apprécions ce qui va se passer ce samedi." Sans pour autant rentrer dans le show à tout prix pour marquer le coup. "Le plus important est de gagner, rappelle Parnasse. Le spectacle, je le donne déjà en combattant. Il faut rester focus sur l’objectif." "Mais s’il sent qu’il peut accélérer et faire le spectacle, il le fera", complète Atch.

Moment forcément particulier, ce retour aurait pu ne pas avoir lieu pour celui qui va disputer le dernier combat de son contrat au KSW. "Le contrat s’arrêtait logiquement fin mars, explique Atch. Le KSW avait pour projet un événement à Paris en avril. On est parti en négociations avec le KSW en leur disant qu’on était d’accord pour prolonger à la seule condition qu’ils nous mettent la ceinture des -77 kilos. On a plutôt bien négocié puisqu’ils nous l’ont proposé." Pour une défaite sur décision unanime en décembre contre Adrian Bartosinski, alors que Parnasse tentait de devenir le premier triple champion de l’histoire du MMA dans une grande organisation.

"Sur nos terres, Salah aurait remporté cette ceinture, estime son coach. Mais on était sur les terres polonaises et c’était un peu plus compliqué d’aller chercher ce titre chez lui." Parnasse n'aura pas réussi à se parer d’une triple couronne. Mais il lui en reste deux. A Paris, où il ne dormira pas chez lui mais dans l’hôtel officiel du KSW "pour être dans la bulle du combat, ne penser qu’à ça et à rien d’autre car il faut rester concentré sur l’objectif même si c’est un plaisir de combattre chez soi", il vient défendre celle des -66 kilos. Un événement qui sera aussi une nouvelle rencontre avec un public français qui a hâte de voir de ses propres yeux celui que beaucoup de spécialistes considèrent comme le meilleur combattant tricolore de MMA toutes catégories confondues (classement subjectif).

"Je pense que les Français savent qui est Salahdine Parnasse aujourd’hui, nuance Atch. Il s’est beaucoup illustré à l’étranger, en Pologne, mais par le biais du digital, on sait qui il est. Après, le voir en vrai à la maison, c’est différent. Ça va être une deuxième rencontre. Après le digital, c’est la rencontre physique. Les fans vont enfin pouvoir voir leur athlète en action." "Je suis champion du KSW depuis mes 21 ans, ajoute le combattant. J’ai aussi pris une deuxième ceinture et tenté une troisième. Mon empreinte sur le MMA français, je l’ai marquée depuis bien longtemps." Déjà existante, sa notoriété n’explosera pas avec une victoire sur Mircea à Paris. Mais elle continuera de se renforcer et de se solidifier. Avant peut-être un grand saut qui fera la différence.

"Avoir une notoriété suprême parce qu’il va combattre en France? Je ne suis pas forcément convaincu, analyse son coach. Il pourra exploser les compteurs s’il combat aux Etats-Unis, car il y a beaucoup plus de monde. Ça fera un léger plus, oui, mais on n’explosera pas les compteurs. Par contre, on les explosera peut-être après ce combat." En filigrane, on en revient à un débat qui agite le MMA français: quel avenir pour la pépite? Rester au KSW? Partir à l’UFC ou au PFL? Surprendre son monde en rejoignant le ONE Championship en Asie? On aura bientôt la réponse. Mais avant de penser à plus tard, Salahdine Parnasse et ses fans vont pouvoir profiter de l’instant présent. Le retour de l’enfant prodige à la maison.