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A deux semaines de Roland-Garros, c’est quoi le problème pour Djokovic?

Sèchement battu dès le deuxième tour du Masters 1000 de Rome par le Chilien Alejandro Tabilo (6-2, 6-3), Novak Djokovic n’a toujours pas gagné le moindre tournoi depuis le début de la saison. À deux semaines de Roland-Garros, le N°1 mondial suscite de nombreuses interrogations.

Il n’a plus soulevé de trophée depuis le 5 novembre 2023 et la finale du Masters 1000 de Paris-Bercy. Une éternité. Sèchement battu par le Chilien Alejandro Tabilo au deuxième tour du Masters 1000 de Rome, dimanche (6-2,6-3), Novak Djokovic est dans le doute le plus profond au moment d’aborder Roland-Garros (26 mai-9 juin), où il est tenant du titre.

Face à Tabilo, 32e joueur mondial, Djokovic n’était que l’ombre de lui-même. Après une solide victoire contre le Français Corentin Moutet au premier tour (6-3, 6-1), il est passé à côté de son sujet. "Je n’ai pas vu le même joueur que contre Corentin Moutet", s’étonne Florent Serra, consultant tennis pour RMC, dans le podcast Court N°1. "J’ai vu quelqu’un qui se débarrassait de la balle, qui tentait des amortis. Il n’avait pas de rythme, était un peu mou, pataud. Je me suis dit qu’il allait avoir une réaction au second set. Mais non. Il a continué tout le match comme ça. On avait l’impression qu’il était ailleurs, qu’il subissait ce qu’il se passait et qu’il lâchait le match progressivement."

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L'épisode de la gourde en cause?

Pour expliquer cette contre-performance, Djokovic a évoqué l'épisode de la gourde. Après sa victoire contre Moutet, le Serbe, alors en train de signer des autographes, a été touché par une gourde tombée (a priori de manière accidentelle) des tribunes. "Je n'ai pas trouvé de bonnes sensations sur le terrain, j'étais complètement à côté. Je ne sais pas si cela a quelque chose à voir avec ce qui s'est passé vendredi, hier (samedi) je n'ai rien ressenti mais aujourd'hui c'était très difficile du point de vue de la coordination, du rythme et de l'équilibre", a assuré l’homme aux 24 titres du Grand Chelem.

Le Serbe a même expliqué qu'il allait passer des tests médicaux pour vérifier que tout allait bien. Après l’incident, il a assuré avoir eu des nausées et saigné pendant près d'une heure.

"Est-ce que c’est ça qui l’a affecté?", a interrogé Florent Serra. "S’il décrit que ça saigne et qu’il avait des vertiges… ça sous-entend que la gourde devait être bien pleine, bien lourde et qu’elle est tombée de bien haut pour que tu sois affecté comme ça. Ou alors tu as eu très peur et c’est le contrecoup de cet épisode. Ça peut te couper les jambes, c’est super dur."

Pas une seule finale en 2024

En attendant, Djokovic aborde la prochaine édition Roland-Garros sans avoir joué une seule finale depuis le début de la saison. Battu en demi-finale de l’Open d’Australie par Jannik Sinner, il a ensuite perdu au deuxième tour d’Indian Wells contre Luca Nardi puis en demi-finale de Monte-Carlo contre Casper Ruud. En dehors de l’United Cup, ce sont ses seuls tournois disputés en 2024, le Serbe ayant fait le choix de s’économiser pour préserver son corps.

"Sa stratégie semblait claire. Après Monte-Carlo, il avait dit que c’était le mois de mai qui était important. Donc il avait zappé Madrid et on en a déduit qu'il était allé faire un gros bloc d'entraînement pour arriver à une sorte de pic de forme pour Rome, Roland puis Wimbledon et les JO de Paris", indique Eric Salliot, spécialiste tennis pour RMC Sport, dans le podcast Court N°1. "Là, on a vu un fantôme. Je commence à me poser des questions. Il a procédé à tellement de changements dans sa vie professionnelle. Au revoir ses agents, au revoir Goran Ivanisevic (son ancien coach, NDLR)… C’est un équilibre une équipe. Le préparateur physique, qui était très démonstratif dans le box, dehors aussi. Ça fait beaucoup de changements pour un joueur qui aime bien avoir ses petites routines." Charge à lui, désormais, d’enclencher une dynamique positive au meilleur moment de sa saison.

F.Ga