"On va en faire une opportunité": le BCM Gravelines-Dunkerque de retour à l’entraînement après l’incendie de sa salle

Rassemblés en cercle sur le parquet de leur salle d’entraînement provisoire à Loon-Plage, les joueurs du Basket Club Maritime Gravelines-Dunkerque (Betclic Elite) écoutent religieusement leur entraîneur avant de prendre les ballons. Pour la première fois depuis le terrible incendie qui a ravagé leur salle historique du Sportica le 25 décembre dernier, les basketteurs du BCM se sont réunis pour l’entraînement.

Pour le coach Jean-Christophe Prat, pas question pour autant d’être fataliste: "Il y a deux façons de réagir: soit on se trouve des excuses, soit on se dit que cette tragédie peut devenir une opportunité. Et nous, on a pris la décision de se dire: on va en faire une opportunité", promet-il à son effectif avant de lancer: "On a une énorme opportunité en 2024 de devenir une vraie bande de frères".

Ses mots résonnent chez les Maritimes. S’ils connaissent bien cette salle d’emprunt de Loon-Plage qui les dépannait déjà quand le Sportica était indisponible, les joueurs restent profondément affectés par l’incendie de leur "cathédrale".

"On va devoir se créer un nouveau domicile, la salle nous donnait de la force"

La séance commence avec des phases d’attaque-défense par équipes puis les joueurs échangent des "check" entre deux exercices de renforcement musculaire. Parmi eux, Roman Domon, ailier de 18 ans formé depuis cinq ans au BCM. Le jeune joueur est ému aux larmes au moment d’évoquer l’incendie: "Le Sportica est un emblème, c’est difficile de le voir partir surtout pour moi qui étais au centre de formation ici. Autant de temps passé dans cette salle, à travailler, avoir des moments de joie et de tristesse."

Chez les anciens aussi l’émotion de l’incendie est encore palpable, le capitaine Vafessa Fofana regrette une lettre d’un fan et une photo oubliées dans les vestiaires tandis que le président du club, Christian Devos, se rappelle les bons souvenirs au Sportica. Le président qui a vu construire l’arène vieille de 37 ans évoque les atmosphères de grands soirs au chaudron: "à chaque fois qu’on avait une victoire dans le Sportica, on était tous sur le parquet et on chantait l’hymne à Cô-Pinard", hymne entonné par plus de 1.500 personnes le 28 décembre dernier lors du rassemblement devant les ruines de l’arène.

Malgré l’émotion, les sourires n’ont pas quitté les visages des joueurs et du staff: "On va devoir se créer un nouveau domicile, la salle nous donnait de la force", assure Roman Domon.

Trois salles pour "remplacer" le Sportica

Ce domicile prendra d’abord la forme de trois salles, explique Christian Devos: "la salle de Loon-Plage pour les entraînements, Calais pour les matchs européens (FIBA Europe Cup) et Dunkerque pour les championnats à condition que tout soit opérationnel dans les meilleurs délais." Une solution indispensable avant de pouvoir espérer reconstruire le complexe complètement détruit par les flammes. Le club a d’ores-et-déjà reçu de nombreuses propositions d'aides financières de la part de la ministre des Sports, du président de la région Hauts-de-France, du président du département du Nord, du maire de Gravelines, de l’ensemble des présidents du basket français, des citoyens… mais rien n’est encore acté.

En attendant, le BCM prend ses marques dans ce nouvel espace de Loon-Plage, le staff y a déposé son matériel et Vafessa Fofana est même allé repérer la salle de musculation à proximité avant de venir fouler le parquet pour la séance. "Ce n’est pas évident", reconnaît-il avant d’affirmer: "Loon-Plage, on a l’habitude mais Calais… ou encore Dunkerque, nous n’y sommes jamais allés. Des choses vont changer mais le plus important est de mettre le ballon dans le cercle à la fin de la journée."

"Ça va souder tout le monde"

Car l’ailier et coach des Maritimes n’entend pas s’apitoyer sur son sort. L’équipe actuellement avant-dernière de la Betclic Elite est dans la zone de relégation mais cette épreuve commune pourrait bien leur donner un nouvel élan. "Ça t’anime car tu te dis que tu as été dans le trou et que ça va souder tout le monde… ça va être un moteur", assure Vafessa Fofana.

"On a une bonne équipe, je crois au maintien", soutient le capitaine qui rappelle que le club était sur une bonne lancée avant la pause hivernale. Avant de reprendre le championnat le 13 janvier au Mans (18h30), le BCM disputera un match de FIBA Europe Cup à Nymburk (République-Tchèque), mercredi prochain (10 janvier, 18h30). Puis le 20 janvier, l’équipe gravelinoise devrait recevoir Nanterre à domicile, à Dunkerque, selon la nouvelle organisation.

Prêt à regarder vers ses échéances, l’effectif du BCM retrouve le centre du parquet de Loon-Plage à la fin de l’entraînement et pousse son cri : “1,2,3… ENSEMBLE !”, pour finir par une séance de shoot et de chambrage, presque comme à la maison…