JO 2024: "On avance très vite", les espoirs de la perchiste Margot Chevrier après sa grave blessure
Gravement blessée à la cheville lors des Mondiaux d'athlétisme en salle à Glasgow, en mars dernier, la perchiste Margot Chevrier a lancé sa course contre la montre avec un objectif clair en ligne de mire, participer aux Jeux olympiques de Paris cet été.
Ce sont des images que nous n'aimons pas voir. Lors des Mondiaux d'athlétisme en salle à Glasgow, Margot Chevrier est tombée dans la fosse, l'endroit où les athlètes positionnent la perche au moment de l'impulsion, devant le tapis. Evacuée sur civière, la Française souffrait d'une fracture ouverte du talus et a dû subir deux opérations dont une en France.
Invitée dans l'Intégrale Sport sur RMC, Margot Chevrier est revenue sur probablement la pire période de sa carrière post-blessure : "Ça fait 4-5 semaines et j'avoue qu'au final, on avance très vite, bien plus que ce à quoi je m'attendais. Les dix premiers jours, j'étais confinée dans mon canapé à essayer de survivre au traitement de la morphine. N'importe quelle fracture est très douloureuse. Là, elle était déplacée donc je vous laisse imaginer le pied à 90 degrés. C'était assez soudain donc on s'en rend pas forcément compte. Par contre, 25 minutes après il faut remettre la cheville dans l'axe sans anesthésie et sans endormissement dans le stade."
Margot Chevrier reprend petit à petit l'entraînement avec pour l'instant, principalement, du renforcement musculaire : "J'ai repris l'entraînement à J17. L'avantage, c'est que pour la perche, c'est autant le haut que le bas du corps. Pour l'instant, la jambe gauche ne me sert pas beaucoup. Je peux quand même faire de l'exercice. Il faut en profiter."
Parallèlement à sa carrière de perchiste, la Française est étudiante en médecine. Une aide précieuse dans son processus de récupération : "Il y a des avantages et des inconvénients. Ça m'a beaucoup aidé à rester lucide sur le moment parce que ce n'est pas simple. Tu sais ce qui va t'arriver et ce qui ne va pas être cool. Tu sais pour combien de temps tu vas en avoir. Mais du coup, je sais sur quoi je peux brûler les étapes et où je peux faire attention. Tout est respecté et tout va même un peu plus vite que prévu."
"J'espère pouvoir sauter à nouveau en juin"
Le calendrier de réathlétisation avec l'objectif d'être prête pour les JO est clair dans l'esprit de Margot Chevrier : "J'ai commencé à remobiliser la cheville et les mollets avec les kinés. Cette semaine, je vais recommencer à marcher et reprendre les appuis avec les bottes et les béquilles. A partir de mi-avril, je rentre à Capbreton au CERS (Centre Européen de Rééducation du Sportif). Début mai, je vais repartir de Capbreton en marchant avec mes deux baskets et je vais pouvoir conduire. C'est la grosse étape. Au mois de mai, je vais reprendre les footings, les courses et les impulsions. La réathlétisation ensuite, ça dépend de comment va réagir la cheville. Il ne faudra pas s'écouter tout le temps. La douleur, c'est une information. Il faudra jongler avec tout ça mais j'espère pouvoir sauter à nouveau en juin."
Un calendrier à suivre à la lettre pour pouvoir atteindre l'objectif des Jeux Olympiques dans une forme optimale : "Ce sera un bon timing et ça laissera deux mois ensuite pour que ça aille mieux. Au classement, je suis toujours sélectionné. Après, pour être vraiment sur la liste officielle, il faudra être en forme et reprendre la perche. C'est le défi mais un stade de France plein, ça peut remplacer une jambe."
L'épreuve du saut à la perche se déroulera les 5 et 7 aout prochains pour les femmes au stade de France. Chez, les hommes, l'épreuve se tiendra les 3 et 5 août.